Maroc,vers une prolongation du confinement

Le confinement sera-t-il prolongé au-delà du 20 mai ? C’est la question à laquelle, les Marocains aimeraient avoir une réponse claire. A moins de cinq jours de cette échéance, le quotidien Al Ahdath Al Maghribia annonce que le ministère de la Santé serait favorable à une prorogation de l’état d’urgence sanitaire de deux semaines supplémentaires.

5 jours avant le 20 mai, Mohamed Lyoubi douche les plus optimistes d’entre nous. Dans une intervention sans langue de bois, en petit comité (médecins, juristes, industriels), le directeur de l’épidémiologie et de la lutte contre les maladies au ministère de la Santé n’y est pas allé par quatre chemins : "Non, nous n’avons pas passé le cap. Nous avons aplati l’épidémie, mais pas passé le cap".

Comme toujours, on arrive à attraper quelques petits chiffres intéressants : ce vendredi 15 mai, il n’y a que 49 cas en réanimation ou en soins intensifs sur tout le territoire, pour 3.062 cas actifs. Il y en a curieusement davantage à Tanger-Tétouan que dans les autres régions.

Le Dr Lyoubi s’exprimait dans le cadre d’un webinaire sous le thème "Quels enseignements tirer du COVID-19 sur la gestion globale des risques ?" organisé par le Groupement interprofessionnel de prévention et de sécurité (GIPSI) présidé par Mohammed Fikrat.

Les points positifs de ce bilan sommaire après 2 mois et demi de crise : "la situation a été globalement maîtrisée. Le confinement a permis d’aplatir la courbe. Les décès et le taux de létalité ont diminué notablement. M. Lyoubi estime que le confinement a été bien respecté par les personnes âgées, ce qui a fait baisser l’âge moyen des cas actifs. Ces derniers (les cas actifs) représentent désormais plus de la moitié des cas cumulés, le taux de guérison est déjà supérieur à 50%.

Ne concluez pas trop vite, la douche froide arrive.

Depuis fin avril, tous les cas contacts suspects subissent systématiquement des examens de laboratoire. Le ministère, pour sa part, étudie les projections établies avec des bureaux spécialisés et ses propres experts.

Fin mars, début avril, 10 à 15 jours après le démarrage du confinement, un optimisme prudent règne.

"Si on était restés comme à fin mars, nous aurions été plus sereins aujourd’hui face à une éventualité déconfinement. Les premières alertes concernent les clusters familiaux. Il y en a quelques-uns mais ce n’est jamais gravissime, le nombre de contaminations n’est jamais trop élevé.

"C’est alors que les autres clusters arrivent : unités industrielles, centres commerciaux, grandes surfaces, collectivités fermées, prisons, casernes… La propagation atteint alors un plateau, mais un plateau en dents de scie, chaque dent représentant un cluster de grande ampleur comme une usine par exemple".

La suite :

 
Haut