L’Espagne, cet ami qui nous veut du mal
En accueillant illégalement le criminel de guerre Brahim Ghali sur son territoire sous une identité usurpée, Madrid loin de tout réalisme et contre ses propres intérêts bien compris, dévoile de plus en plus précipitamment son jeu de cartes.
Car l’Espagne mène depuis des années de manière à peine voilée une politique d’endiguement du Maroc, de concert avec notre voisin de l’Est.
La finalité ? Freiner le plus possible la projection du Royaume autant en Afrique que sur son ouverture Atlantique. Une doctrine «
Truman » à la portée des caniches aurait dit Céline.
Hanté par le spectre et le fantasme de l’invasion «
Maure » et nourri par un imaginaire impérial révolu, le pays de Cervantes semble oublier que contrairement au monde anglo-saxon, il ne fut qu’un EDD (
Empire à Durée Déterminé).
Son âge d’or va grosso modo de l’achèvement de la «
Reconquista » rendue possible par l’union des couronnes de Castille et d’Aragon en 1479 jusqu’à la «
Guerre de Trente Ans » qui finit par enclencher le long déclin d’un empire fatigué. Un déclin au profit des puissances thalassocratiques hollandaise puis anglaise.
N’étant qu’un appendice du bloc continental européen, l’Espagne ne pouvait posséder une «
conscience insulaire » à l’image de l’Angleterre, dont la géographie lui permis de choisir une destinée exclusivement maritime. Ce qui fit dire à Edmund Burke que
« l’Espagne n’est qu’une baleine échouée sur les côtes européennes », comme le rappelle Carl Schmitt (
oui, je sais, nazi, shoah, zeures les plus sombres,…) dans son ouvrage initiatique «
Terre et Mer ».
Aujourd’hui, dans le bras de fer qui l’oppose à Rabat, Madrid entend impliquer l’Union Européenne dans une crise qui n’est pas la sienne. C’est pour reprendre la fable de la Fontaine, la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf. Car contrairement à l’Hegemon américain, l’Union Européenne n’a aucune réalité politique, et encore moins d’autonomie stratégique. Elle demeure malgré son poids économique et son potentiel technologique, une grande province sous protectorat américain.
Peut-être est-il temps du côté du «
Palacio de Santa Cruz » de comprendre que l’Atlantique autant que l’Afrique sont assez vastes pour contenir et garantir autant les intérêts de Rabat que de Madrid, et que seul un partenariat stratégique viable sur la longue durée entre nos deux pays, est de nature à garantir la stabilité et la prospérité dans la région.
(A suivre …)
Après les récentes tensions diplomatiques avec Berlin, le second front ouvert par le Royaume du Maroc avec l’Espagne a été l’occasion d’un dévoilement géopolitique majeur. En bon N°10 de la diplomatie marocaine, Super-Bourita n’en démord pas. Un Jusqu'au-boutisme diplomatique qui semble marquer un t
inactuel.ma