Le mea culpa du FMI sur la Grèce

Dans une note qui n’était pas destinée à la publication, le FMI admet des erreurs dans le plan de sauvetage de la Grèce auquel il a participé en 2010. Mais il n’est pas prêt à en endosser seul la responsabilité: intervenir dans une union monétaire comme la zone euro était une première et le fonctionnement de la troïka (FMI, BCE et Union européenne) n’aurait pas été optimal…

Reconnaître que les choses ne se sont pas passées comme prévu était inévitable. Au moment où le plan d’aide à la Grèce a été élaboré, il était prévu que le PIB baisserait de 5,5% entre 2009 et 2012; en fait la chute a été de 17%! Quant au taux de chômage, au lieu de s’établir à 15% comme prévu, il est monté en 2012 à 25%. Déjà, au début de cette année, le FMI avait admis qu’il s’était trompé dans son hypothèse de travail concernant le «multiplicateur budgétaire»: il avait estimé que le PIB baisserait simplement de 0,5 point pour chaque point d’ajustement budgétaire (baisse des dépenses ou hausse des impôts).

En fait, selon les calculs faits ultérieurement, ce multiplicateur aurait oscillé entre 0,9 et 1,7 point. Ce qui n’est pas une mince affaire: quand le multiplicateur est supérieur à un, cela veut dire que le PIB recule plus vite que le déficit public et que plus vous faites d’efforts, plus votre déficit s’aggrave en pourcentage du PIB...

Donc maintenant, le FMI est bien obligé d’admettre que ce programme de sauvetage a posé un problème. Mais la façon dont il le fait est assez originale. Car ses torts sont jugés très faibles. Selon les auteurs de la note, la conception générale du plan était appropriée; compte tenu de la gravité de la situation budgétaire du pays, il fallait y aller franchement; il n’est pas du tout certain qu’il aurait été possible de procéder plus doucement. C’est peut-être vrai, mais dans le bulletin du FMI du 18 janvier dernier, un certain M. Thomsen affirmait le contraire: «Dès le début, le FMI a préconisé une période d’ajustement plus longue.» Il faudrait savoir…

http://www.slate.fr/economie/73559/mea-culpa-fmi-grecev
 

mam80

la rose et le réséda
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Grèce : DSK propose ses solutions

L'ancien directeur du FMI est sorti samedi de son silence pour appeler les Européens à accepter une suspension temporaire des paiements d'Athènes.

L'ancien directeur du Fonds monétaire international, Dominique Strauss-Kahn, qui était aux commandes au début de la crise grecque est sorti samedi de son silence pour appeler les Européens à accepter une suspension temporaire des paiements d'Athènes. L'ancien ministre des Finances fait cette proposition dans une déclaration de trois pages en anglais et en français, intitulée "Apprendre de ses erreurs" et postée par l'intermédiaire de son compte Twitter, alors que la Grèce n'a jamais été aussi proche du défaut de paiement depuis la rupture des négociations samedi avec ses partenaires de la zone euro.

Il suggère que "la Grèce ne reçoive plus aucun financement nouveau de la part de l'Union européenne comme du FMI, mais qu'elle bénéficie d'une très large extension de la maturité et même d'une réduction nominale massive de sa dette à l'égard des institutions publiques". Les pays européens se sont toujours opposés à un tel allègement de la dette grecque qu'ils détiennent.

"Cela libérera la Grèce de toutes ses obligations envers le secteur officiel (institutions officielles) pour les deux prochaines années", poursuit celui qui avait participé aux premières discussions sur les risques liés à la colossale dette grecque (180 % du PIB aujourd'hui) à partir de 2010. "Cela laissera le pays dans une contrainte budgétaire difficile puisqu'il ne pourra pas emprunter sur les marchés, ne recevra plus de ressources de l'UE ou du FMI et devra donc équilibrer son budget tout seul", argumente encore Dominique Strauss-Kahn.

"Un précédent tragique pour la démocratie"
Évoquant des "choix budgétaires difficiles" pour les Grecs, il cite la réforme fiscale, une bataille "contre l'oligarchie, les intérêts privés et la lourdeur de l'appareil de l'État". Ils feront ces choix "eux-mêmes", sans contrainte venue de l'extérieur, insiste-t-il. Si cette idée fonctionne, la Grèce pourrait alors devenir "éligible à des effacements progressifs de sa dette", précise l'ancien directeur du FMI pour qui "seule la dizaine de milliards prévus pour la recapitalisation du système bancaire devraient être versée pour permettre à la Banque centrale européenne" de poursuivre son programme d'aide d'urgence. "Il n'est pas sûr que cela marche", reconnaît M. Strauss-Kahn, appelant les autorités grecques au courage et à l'indépendance.

Dans son texte, il critique à plusieurs reprises le caractère "inepte" ou "désastreux" des "ajustements budgétaires sévères" qui ont été la règle dans la zone euro dans la foulée de la crise. Pour lui, "nous nous complaisons à répéter les mêmes erreurs".

"Forcer le gouvernement grec à céder créerait un précédent tragique pour la démocratie européenne
et pourrait mettre en marche une réaction en chaîne incontrôlable", estime-t-il.

le point

mam
 
Peut-être est-il bon de se remémorer que la crise grecque trouve son origine dans la falsification de ses comptes, orchestrée par la goldman sax, qui y a certainement trouvé intérêt (non prouvé).
Ce qu'il faut blamer surtout c'est le ministre des finances grec qui a accepté la magouille de Goldman Sachs
 
A

AncienMembre

Non connecté
..les retraités français vont pouvoir s'offrir de belles résidences secondaires et avoir un train de vie à envier en élisant domicile en Grèce....
 
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