A la mémoire des triangles roses

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
Contributeur
Voilà, entre autres, ce que peut la littérature : rendre leur voix à ceux qui n’ont pas été entendus. Depuis vingt ans, Daniel Arsand construit ainsi une œuvre peuplée de personnages qui semblent demander réparation. Une œuvre de l’intime, qui prête une attention extrême au corps, objet de souffrance, de désir et de convoitise, mais aussi réceptacle de la mémoire.

Quand il écrivait Je suis en vie et tu ne m’entends pas, l’histoire de Klaus Hirschkuh, jeune Allemand revenu de Buchenwald après quatre ans d’internement pour cause d’homosexualité, l’auteur « ressentai[t] les choses physiquement ».

Sans doute parce que, derrière le corps de Klaus, se cache le sien, avec ses propres souvenirs, même s’il n’y a pas lieu d’établir de comparaison : « J’avais subi des humiliations en raison de mon homosexualité, du temps où j’étais au lycée ; j’avais subi mon propre silence, aussi, et j’ai écrit le livre avec ça. »

Ce septième roman, confie-t-il, est le plus intime, plus encore qu’Un certain mois d’avril à Adana (Flammarion, 2011), qui revenait pourtant sur l’histoire paternelle liée au génocide arménien : « Quand j’ai écrit ce livre, je me suis dit qu’avant d’être Français ou Arménien j’étais homosexuel. »

L’ombre de l’écrivain Klaus Mann plane. C’est de lui que le personnage principal tient « sa ferveur, sa colère et sa combativité »Mais, au-delà de cette nécessité personnelle, une autre urgence perce derrière le projet : il existe très peu de témoignages sur ce qu’ont vécu ces hommes...

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