Six ans après le départ de ses deux fils pour la Syrie, une femme, elle-même soupçonnée de financer le terrorisme, poursuit l'Etat belge en justice. "Nous avons tout tenté pour les retenir, mais la police et les politiques les ont laissés partir", dénonce-t-elle dans les colonnes du journal Het Laatste Nieuws.
Les fils de Ghita B. faisaient partie de la première vague de départs de djihadistes étrangers pour la Syrie début 2013, alors que l'Etat islamique n'existait pas encore.
L'école buissonnière pour se rendre en Turquie
Son fils aîné Zacharia Iddoub, né à Vilvorde et âgé de 23 ans à l'époque, fréquentait le groupuscule Sharia4Belgium et le prédicateur belge Jean-Louis Denis.
En décembre 2012, ses parents l'ont empêché de rejoindre la Syrie après avoir discuté lui.
Prévenue, les autorités leur ont répondu qu'elles ne pouvaient de toute façon pas l'arrêter. Le jeune homme s'est finalement enfui quelques jours après.
Trois mois plus tard, leur fils cadet Ismaïl, âgé de 16 ans, a rejoint son frère en Syrie.
Il est parti un matin avec un ami alors qu'ils étaient censés aller à l'école.
Tous deux gravitaient autour de l'association de Jean-Louis Denis, le "Resto du Tawhid." Les deux adolescents ont pu prendre l'avion sans aucun problème à Zaventem.
Ils n'ont pas non plus été arrêtés en Turquie d'où ils ont ensuite rejoint la Syrie en guerre.
Ismaïl était pourtant traçable en Turquie puisque sa mère est parvenue à le contacter sur GSM.
"Un simple appel téléphonique ou un fax des autorités belges à leurs homologues turcs aurait pu l'empêcher de traverser la frontière syrienne", peut-on lire dans la plainte déposée par la mère contre l'Etat belge.
L'affaire est portée devant le tribunal de première instance de Bruxelles ce jeudi.
Les plaidoiries ne sont pas attendues avant fin 2019.
60.000 euros de dommages réclamés
Alexis Deswaef, l'avocat de Ghita B., a déposé une plainte contre les ministères de la Justice, de l'Intérieur et des Affaires étrangères "afin que personne ne puisse refiler la patate chaude à un autre", souligne l'ancien président de la LDH.
Il réclame 10.000 euros de dommages moraux et 50.000 euros de dommages matériels pour sa cliente.
A l'époque, seul Didier Reynders occupait la même fonction qu'aujourd'hui, à savoir la gestion des Affaires étrangères.
"Deux semaines après le départ d'Ismaël, il a déclaré que tous ceux qui partaient se battre contre Assad devaient recevoir une statue", se souvient Ghita B.
De fait, sur les ondes de Bel RTL, le ministre avait déclaré ceci: "Ces jeunes qui, peut-être par idéalisme, vont travailler dans l'humanitaire ou se battre aux côtés de l'armée syrienne de libération, on leur construira peut-être un monument comme héros d'une révolution."
Il avait néanmoins précisé que les djihadistes devraient être poursuivis en justice.
Zachariah et Ismaïl Iddoub ont été condamnés par défaut à 15 et 5 ans de prison.
Ses deux fils présumément morts
Ghita B. suppose que ses deux (seuls) enfants sont morts.
En 2017, Ismaïl lui a appris que Zacharia avait été tué par un drone en janvier de la même année.
"Et je n'ai pas eu de nouvelles de mon cadet depuis juin 2017", explique Ghita.
L'ami d'Ismail est revenu en Belgique mais pas ce dernier.
Il a affirmé qu'Ismaïl aurait également trouvé la mort en Syrie.
Parallèlement, Ghita B. est elle-même est soupçonnée d'avoir financé le terrorisme.
Elle aurait transféré de l'argent à ses fils à plusieurs reprises sur plusieurs années, pour un total estimé à plusieurs milliers d'euros.
"Au début, je leur envoyais de l'argent de poche de temps en temps, pour qu'ils puissent survivre.
Mais quand ils ont dit qu'ils voulaient revenir, j'ai transféré plus d'argent.
Je n'avais pas l'intention de soutenir Daesh, j'ai simplement fait ce que j'ai pu pour retrouver mes enfants.
Comment peut-on me blâmer pour ça alors que la police et les politiques les ont laissés partir?", fustige-t-elle.
Ses deux fils ont eu des enfants en Syrie. Ghita B. ignore où se trouvent ses trois petits-fils et leurs mères.
https://www.7sur7.be/7s7/fr/31902/L...-justice-Ils-ont-laisse-partir-mes-fils.dhtml
Les fils de Ghita B. faisaient partie de la première vague de départs de djihadistes étrangers pour la Syrie début 2013, alors que l'Etat islamique n'existait pas encore.
L'école buissonnière pour se rendre en Turquie
Son fils aîné Zacharia Iddoub, né à Vilvorde et âgé de 23 ans à l'époque, fréquentait le groupuscule Sharia4Belgium et le prédicateur belge Jean-Louis Denis.
En décembre 2012, ses parents l'ont empêché de rejoindre la Syrie après avoir discuté lui.
Prévenue, les autorités leur ont répondu qu'elles ne pouvaient de toute façon pas l'arrêter. Le jeune homme s'est finalement enfui quelques jours après.
Trois mois plus tard, leur fils cadet Ismaïl, âgé de 16 ans, a rejoint son frère en Syrie.
Il est parti un matin avec un ami alors qu'ils étaient censés aller à l'école.
Tous deux gravitaient autour de l'association de Jean-Louis Denis, le "Resto du Tawhid." Les deux adolescents ont pu prendre l'avion sans aucun problème à Zaventem.
Ils n'ont pas non plus été arrêtés en Turquie d'où ils ont ensuite rejoint la Syrie en guerre.
Ismaïl était pourtant traçable en Turquie puisque sa mère est parvenue à le contacter sur GSM.
"Un simple appel téléphonique ou un fax des autorités belges à leurs homologues turcs aurait pu l'empêcher de traverser la frontière syrienne", peut-on lire dans la plainte déposée par la mère contre l'Etat belge.
L'affaire est portée devant le tribunal de première instance de Bruxelles ce jeudi.
Les plaidoiries ne sont pas attendues avant fin 2019.
60.000 euros de dommages réclamés
Alexis Deswaef, l'avocat de Ghita B., a déposé une plainte contre les ministères de la Justice, de l'Intérieur et des Affaires étrangères "afin que personne ne puisse refiler la patate chaude à un autre", souligne l'ancien président de la LDH.
Il réclame 10.000 euros de dommages moraux et 50.000 euros de dommages matériels pour sa cliente.
A l'époque, seul Didier Reynders occupait la même fonction qu'aujourd'hui, à savoir la gestion des Affaires étrangères.
"Deux semaines après le départ d'Ismaël, il a déclaré que tous ceux qui partaient se battre contre Assad devaient recevoir une statue", se souvient Ghita B.
De fait, sur les ondes de Bel RTL, le ministre avait déclaré ceci: "Ces jeunes qui, peut-être par idéalisme, vont travailler dans l'humanitaire ou se battre aux côtés de l'armée syrienne de libération, on leur construira peut-être un monument comme héros d'une révolution."
Il avait néanmoins précisé que les djihadistes devraient être poursuivis en justice.
Zachariah et Ismaïl Iddoub ont été condamnés par défaut à 15 et 5 ans de prison.
Ses deux fils présumément morts
Ghita B. suppose que ses deux (seuls) enfants sont morts.
En 2017, Ismaïl lui a appris que Zacharia avait été tué par un drone en janvier de la même année.
"Et je n'ai pas eu de nouvelles de mon cadet depuis juin 2017", explique Ghita.
L'ami d'Ismail est revenu en Belgique mais pas ce dernier.
Il a affirmé qu'Ismaïl aurait également trouvé la mort en Syrie.
Parallèlement, Ghita B. est elle-même est soupçonnée d'avoir financé le terrorisme.
Elle aurait transféré de l'argent à ses fils à plusieurs reprises sur plusieurs années, pour un total estimé à plusieurs milliers d'euros.
"Au début, je leur envoyais de l'argent de poche de temps en temps, pour qu'ils puissent survivre.
Mais quand ils ont dit qu'ils voulaient revenir, j'ai transféré plus d'argent.
Je n'avais pas l'intention de soutenir Daesh, j'ai simplement fait ce que j'ai pu pour retrouver mes enfants.
Comment peut-on me blâmer pour ça alors que la police et les politiques les ont laissés partir?", fustige-t-elle.
Ses deux fils ont eu des enfants en Syrie. Ghita B. ignore où se trouvent ses trois petits-fils et leurs mères.
https://www.7sur7.be/7s7/fr/31902/L...-justice-Ils-ont-laisse-partir-mes-fils.dhtml