Meurthe-et-Moselle : un an de prison avec sursis requis à l'encontre de l'ancien maire de Briey pour harcèlement sexuel

L'ancien maire de Briey (Meurthe-et-Moselle), Guy Vattier, était jugé pour harcèlement sexuel sur une agent d'accueil de l'hôtel de ville au tribunal correctionnel ce mardi, rapporte mercredi 22 janvier France Bleu Lorraine Nord. Le procureur a requis un an de prison avec sursis, une impossibilité de se présenter à une élection pendant 10 ans, l'obligation de réparer financièrement la plaignante, et suivre un stage sur les violences sexuelles et sexistes.
Les faits reprochés remontent à 2015-2016. L'agent assure que l'ancien maire a exigé qu'elle lui remette sa culotte. Face à son insistance et à son harcèlement, elle a cédé. L'employée a porté plainte après un nouvel épisode en date du 26 octobre 2016 : elle accuse le maire de s'être masturbé dans son bureau, devant elle, tout en diffusant sur sa tablette un film pornographique et en lui faisant des propositions contre de l'argent.
Il démissionne, dénonçant "un complot"
Deux mois plus tard, après 32 ans à la tête de Briey, Guy Vattier a démissionné. Il dénonce lui un complot pour le faire partir. Des propos qui ne tiennent pas debout selon le maire actuel de Briey, François Dietsch, interrogé par France Bleu Lorraine Nord : "Il n'y a jamais eu de complot, je pense que c'est une théorie élaborée après. Dans un premier temps, nous avions vu Guy Vattier avec son avocat, il avait convenu de se retirer de ses mandats, de présenter ses excuses, et de mettre sur le compte de la maladie les éventuels dérapages".
Atteint de la maladie de Parkinson, Guy Vattier, 81 ans, a assisté au procès mardi 22 janvier en chaise roulante, inaudible à la barre, sauf pour protester quand on l'accuse d'avoir fait pression sur son ancienne maîtresse convoquée comme témoin, décrit France Bleu Lorraine Nord.
Le procureur et la plaignante affirment que ces faits étaient connus de tous à la mairie. Pour l'un des avocats de la plaignante, Gérard Kremser, Guy Vattier "était quelqu'un de puissant, qui avait de l'autorité. Son plus bel acte de bravoure aurait été de reconnaître ce qui lui est reproché". L'avocat de l'ancien maire, Dominique Boh-Petit, a demandé la relaxe, indiquant qu'aucune preuve matérielle n'existe, seulement des témoignages. Le jugement sera rendu le 4 février.
 
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