«Meurtre sur Internet» ou comment l’homophobie intériorisée s’invite au procès

boptitprince

je ne suis qu'un prince..
Ce soir à la télé: «Meurtre sur Internet» ou comment l’homophobie intériorisée s’invite au procès







Publié par Christophe Martet | Dans LSF,Télé




En apparence, Meurtre sur Internet, diffusé ce soir à 22h55 sur 13e Rue, pourrait n'être que le énième avatar de ces documentaires à sensation sur des faits divers sordides. Mais il est bien plus que cela: une plongée au cœur de l'homophobie intériorisée et de ses conséquences fatales.
Au delà de la reconstitution minutieuse des circonstances du meurtre, des différentes étapes de l'enquête à la recherche de la vérité, ponctués par des témoignages très forts, le documentaire de Géraldine Vinson et François Bordes dévoile comment un homosexuel, par peur que sa vie intime soit dévoilée, refuse toute défense qui aurait pu alléger sa peine.

LA DRAGUE SUR INTERNET TOURNE MAL…
L'histoire commence le 23 janvier 2009 dans le quartier tranquille de Nîmes Saint Césaire. Jacky Giboulet, 58 ans, drague sur un site de rencontres gays. Il chatte avec un homme qu'il invite chez lui pour un plan ***. Aziz arrive chez la victime vers 21 heures et environ deux heures plus tard, la police est appelée par le colocataire de Jacky. Ce dernier est retrouvé baignant dans son sang, le corps et le visage lacérés de 13 coups de couteau. Un suspect est vite retrouvé, il avoue le meurtre et le vol de l'ordinateur portable de sa victime…

LA LOI DU SILENCE
Grâce aux témoignages des proches de la victime, mais aussi des policiers et des magistrats chargés de l'enquête, le documentaire permet de cerner la personnalité du meurtrier, un jeune Marocain de 21 ans, qui, parce qu'il refusera que l'on parle de son homosexualité à son procès, se verra condamné à la peine la plus lourde, 20 ans, pour un meurtre motivé par le vol d'un ordinateur. Même son avocat est obligé de respecter la loi du silence, au détriment de la défense de son client. Selon la représentante de la partie civile, le meurtrier aurait fait les frais de son refoulement.


«En portant des coups de couteau au visage, ce serait donc symboliquement, selon les réalisateurs, son homosexualité que le meurtrier aurait voulu tuer à travers Jacky.»

La réalisatrice Géraldine Vinson a accepté de répondre à nos questions sur ce documentaire troublant qui fait partie d'une série remarquée produite par Doc en Stock pour 13e Rue.
 

boptitprince

je ne suis qu'un prince..
Pourquoi avez-vous choisi cette histoire en particulier dans le cadre de votre série? La série traite de crimes sexuels, c'est à dire de crimes qui touchent à ce qu'il y a de plus intime. D'abord il s'agit d'une rencontre sur internet, c'est donc un un type de rencontre bien particulier, qui met en relation des personnes qui ne se seraient peut-être jamais croisées. Il y a une notion de hasard. Ensuite il s'agit d'une rencontre homosexuelle, entre deux hommes qui n'ont rien en commun: un jeune des quartiers difficiles de Nîmes et un homme simple de presque quarante ans son aîné. Il était intéressant de tenter de comprendre pourquoi cette rencontre a priori improbable avait eu lieu et comment elle avait pu aboutir à un meurtre d'une telle violence. J'ai pensé que peut-être c'était une petite histoire qui pouvait en raconter une plus grande, qui dépasserait le cas particulier de Jacky Giboulet et d'Aziz Bouzida.

Comment avez-vous pris connaissance de cette affaire? C'est une affaire qui n'a pas fait beaucoup de bruit. Elle est somme toute assez banale. J'en ai pris connaissance en lisant la presse locale. Le procès venait de se terminer et ce qui a tout de suite attiré mon attention, c'est la façon dont les débats se sont déroulés: à aucun moment, Aziz Bouzida ne se défend du meurtre qu'il a commis, en revanche il met toute son énergie à marteler qu'il n'est pas homosexuel. Il ne semble pas se soucier de sa condamnation. Cette attitude laisse deviner un autre enjeu, beaucoup plus profond, qu'il était intéressant d'analyser.

Est-ce qu'il a été difficile de faire témoigner les proches sur la question de l'homosexualité? En ce qui concerne l'accusé, il a été impossible d'interviewer ses proches. J'ai pu en contacter certains, mais pour eux la question ne se pose pas: il n'est pas homosexuel. Du côté de la victime, la famille a facilement accepté d'évoquer le sujet même si elle n'était pas au courant. Un ami qui était dans la confidence en parle un petit peu, mais Jacky Giboulet avait fait de sa sexualité une affaire privée et plutôt secrète.

Vous-même, aviez-vous conscience de la réalité de l'homophobie, y compris de l'homophobie intériorisée telle que vous la décrivez concernant le meurtrier? J'étais consciente de la difficulté de vivre son homosexualité dans certains contextes socio-culturels, en particulier dans les quartiers difficiles. Codes de virilité, honneur familial, poids de la tradition, questions religieuses et communautarisme, les homosexuels des cités grandissent dans la honte, la honte d’eux-mêmes, de leurs désirs et d’une différence qui les isole. Et à la honte, s’ajoute la peur d’être découvert et d’encourir violences, agressions sexuelles, et humiliations quotidiennes. L'affaire Aziz Bouzida m'a permis de comprendre les mécanismes de défense qui peuvent se mettre en place dans ce contexte: double vie, mensonge, attitudes homophobes, tous les moyens sont bons, pour dissimuler l’inavouable vérité. Et l'homophobie n'est effectivement pas seulement le fait des autres, elle peut être intériorisée et dirigée vers soi. Le taux de suicide très élevé chez les jeunes homosexuels en est d'ailleurs un indicateur. Finalement, les gays et les lesbiennes des cités ont tout à conquérir de leur liberté sexuelle.
 

boptitprince

je ne suis qu'un prince..
Son comportement lors du procès serait lié à l'homophobie très présente chez les "Muslims"? ou à d'autres facteurs?


débats! :D


C'est triste pour lui, même si évidement c'est un assassin et qu'il mérite une peine très longue, il est quelquepart victime.. : il est homo et il a peur de la réaction de la "communauté" à laquelle il appartient....alors il passe plus de tps a se défendre d'être homo que se défendre proprement dit lors de son procès.
 
A

AncienMembre

Non connecté
J'ai pas compris comment d'un vol de portable on passe à l'homosexualité...ou bien, il a tué son amant qui allait révéler au grand jour son homosexualité...bref, acte isolé d'un déséquilibré....par contre, il aura le mérite d'évoquer un sujet sensible, celui de l'homosexualité dans les banlieues.....déjà qu'être gay, c'est par moment délicat en société...mais alors gay et arabe qui vit en cité, c'est la double peine...
 
Voila ce que la communauté d'apparence fait , elle crée des enfants désequilibrés , les banlieues en sont remplis d'enfants à comportements schizophréniques à cause du manque de communication des parents aux problèmes et aux questionnements des enfants , trop de non dit et de tabous inutiles .
 

boptitprince

je ne suis qu'un prince..
Voila ce que la communauté d'apparence fait , elle crée des enfants désequilibrés , les banlieues en sont remplis d'enfants à comportements schizophréniques à cause du manque de communication des parents aux problèmes et aux questionnements des enfants , trop de non dit et de tabous inutiles .

sans parler d'intolérance, d'insulte et de stigmatisaion dont sont victimes les minorités sexuelles chez les muslims...
 
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