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«Meurtre sur Internet» ou comment lhomophobie intériorisée sinvite au procès
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[QUOTE="boptitprince, post: 10075200, member: 85973"] Pourquoi avez-vous choisi cette histoire en particulier dans le cadre de votre série? La série traite de crimes sexuels, c'est à dire de crimes qui touchent à ce qu'il y a de plus intime. D'abord il s'agit d'une rencontre sur internet, c'est donc un un type de rencontre bien particulier, qui met en relation des personnes qui ne se seraient peut-être jamais croisées. Il y a une notion de hasard. Ensuite il s'agit d'une rencontre homosexuelle, entre deux hommes qui n'ont rien en commun: un jeune des quartiers difficiles de Nîmes et un homme simple de presque quarante ans son aîné. Il était intéressant de tenter de comprendre pourquoi cette rencontre a priori improbable avait eu lieu et comment elle avait pu aboutir à un meurtre d'une telle violence. J'ai pensé que peut-être c'était une petite histoire qui pouvait en raconter une plus grande, qui dépasserait le cas particulier de Jacky Giboulet et d'Aziz Bouzida. Comment avez-vous pris connaissance de cette affaire? C'est une affaire qui n'a pas fait beaucoup de bruit. Elle est somme toute assez banale. J'en ai pris connaissance en lisant la presse locale. Le procès venait de se terminer et ce qui a tout de suite attiré mon attention, c'est la façon dont les débats se sont déroulés: à aucun moment, Aziz Bouzida ne se défend du meurtre qu'il a commis, en revanche il met toute son énergie à marteler qu'il n'est pas homosexuel. Il ne semble pas se soucier de sa condamnation. Cette attitude laisse deviner un autre enjeu, beaucoup plus profond, qu'il était intéressant d'analyser. Est-ce qu'il a été difficile de faire témoigner les proches sur la question de l'homosexualité? En ce qui concerne l'accusé, il a été impossible d'interviewer ses proches. J'ai pu en contacter certains, mais pour eux la question ne se pose pas: il n'est pas homosexuel. Du côté de la victime, la famille a facilement accepté d'évoquer le sujet même si elle n'était pas au courant. Un ami qui était dans la confidence en parle un petit peu, mais Jacky Giboulet avait fait de sa sexualité une affaire privée et plutôt secrète. Vous-même, aviez-vous conscience de la réalité de l'homophobie, y compris de l'homophobie intériorisée telle que vous la décrivez concernant le meurtrier? J'étais consciente de la difficulté de vivre son homosexualité dans certains contextes socio-culturels, en particulier dans les quartiers difficiles. Codes de virilité, honneur familial, poids de la tradition, questions religieuses et communautarisme, les homosexuels des cités grandissent dans la honte, la honte deux-mêmes, de leurs désirs et dune différence qui les isole. Et à la honte, sajoute la peur dêtre découvert et dencourir violences, agressions sexuelles, et humiliations quotidiennes. L'affaire Aziz Bouzida m'a permis de comprendre les mécanismes de défense qui peuvent se mettre en place dans ce contexte: double vie, mensonge, attitudes homophobes, tous les moyens sont bons, pour dissimuler linavouable vérité. Et l'homophobie n'est effectivement pas seulement le fait des autres, elle peut être intériorisée et dirigée vers soi. Le taux de suicide très élevé chez les jeunes homosexuels en est d'ailleurs un indicateur. Finalement, les gays et les lesbiennes des cités ont tout à conquérir de leur liberté sexuelle. [/QUOTE]
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