Migrants: une chaîne humaine de plusieurs milliers de personnes pour protester contre les arrestatio

belgika

Vis et meurs entre les 2 fais de ton mieux
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Entre 2000 et 2500 personnes, selon les organisateurs, ont réalisé une chaîne humaine depuis la gare du Nord en réaction aux possibles arrestations des migrants au Parc Maximilien et à la gare du Nord.


Ils ont tenu à montrer leur opposition à la politique menée par le secrétaire d'Etat à l'Asile et la Migration Theo Francken et par le gouvernement fédéral.




La plateforme citoyenne qui gère l'hébergement et le covoiturage des migrants avait annoncé sur Facebook l'organisation de cette chaîne à partir de 19h00, au départ des marches de la gare du Nord, rebaptisées "place de le peur", jusqu'au parc Maximilien, devenu désormais à ses yeux "carrefour de la solidarité".



"La solidarité fait partie de notre culture. Et puis, la résistance aussi contre les frappes de police. On ne doit pas se laisser faire.



J'ai envie de montrer la solidarité et puis j'ai envie de dire que ce n'est pas parce qu'on est mieux installé ou qu'on vit mieux, qu'on n'est pas solidaire avec ce qu'il se passe dans le monde", explique une participante.



"Je suis très fâchée contre le gouvernement belge qui ne fait rien.


Ce sont les citoyens qui doivent prendre la relève pour aider les autres et les gens dans le besoin.


Le fait qu'il y ai tant de monde aujourd'hui, ça prouve qu'on n'est pas d'accord", insiste une autre dame.




"C'est le témoin d'une grande mobilisation citoyenne sur cette problématique. Je pense que c'est important que l'on puisse témoigner de son désaccord avec les politiques du gouvernement fédéral", ajoute un autre manifestant.



"Un ras-le-bol"



"On a littéralement, à travers la Belgique, des personnes qui nous informent.


Et pour cette seule intervention, on a 4 sources différentes, de différents niveaux de pouvoir, de différents organes étatiques, qui nous on prévenu de ce qui allait se produire.


Donc, c'est cette dynamique globale qui est extrêmement satisfaisante", précise Mehdi Kassou, porte-parole de la Plateforme citoyenne de soutien aux réfugiés.



"On retrouve ce ras-le-bol partout, dans le corps de police, chez les citoyens et c'est très intéressant de voir que parmi les citoyens qui hébergent, il y a des gens de tout bords, de tout bords politiques, de tout niveau social", conclu-t'il.



Départ vers 19h15



La chaîne humaine est partie vers 19h15 de la gare du Nord en direction du Parc Maximilien.
Aucun demandeur d'asile ou migrant n'est présent ce dimanche dans le parc. Des volontaires se sont en effet mobilisés afin qu'ils soient accueillis chez des citoyens-hébergeurs.




https://www.rtbf.be/info/belgique/d...are-du-nord-pour-la-chaine-humaine?id=9817768
 

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L'Office des étrangers demande que la loi autorise la police à entrer dans une habitation pour arrêter une personne qui fait l'objet d'une mesure d'éloignement



Un texte controversé à la Chambre à l'heure où le mouvement citoyen prend de l'ampleur.



La commission de l'Intérieur de la Chambre examinera mardi le projet de loi qui autorise les visites domiciliaires en vue d'arrêter une personne en situation de séjour illégal sur le territoire belge.


Fruit d'un compromis, le texte impose le détour par un juge d'instruction.


Il n'en demeure pas moins une étape de plus dans la criminalisation des sans-papiers, dénoncent les associations de défense des droits de l'homme et la plateforme citoyenne pour l'accueil des réfugiés.

En décembre 2014, l'Office des étrangers avait exprimé le souhait que la police puisse entrer dans une habitation sans autorisation d'un juge d'instruction -qui en général ferait peu de cas de ce genre de demandes- pour y chercher des sans-papiers qui ne se soumettraient pas à une mesure d'éloignement.


Face à l'absence de cadre juridique, le gouvernement notait également que certaines zones de police se montraient réticentes à exécuter des contrôles.



L'idée avait suscité une levée de boucliers tant dans le monde associatif que politique, y compris dans la majorité.


Visite domiciliaire soumise à l'autorisation d'un juge d'instruction


Au mois de juillet, le gouvernement a abouti à un compromis.


Le projet de loi crée un cadre juridique qui autorise ces visites domiciliaires, à certaines conditions, à commencer par l'autorisation d'un juge d'instruction.

Cette "visite" ne pourra être demandée que lorsque l'étranger visé n'a pas choisi le retour volontaire et n'a pas coopéré à la procédure d'éloignement, par exemple en n'autorisant pas l'accès à l'habitation où il se trouve lorsque les policiers font un contrôle.



Il peut s'agir du domicile de la personne en question mais aussi du lieu de résidence d'un tiers qui l'héberge.



Le juge a trois jours pour se prononcer.

La police pourra également chercher et emporter des documents permettant d'établir l'identité du "sans papiers".


Seul l'individu mentionné dans le mandat du juge d'instruction pourra être arrêté, même si d'autres personnes en séjour illégal sont découvertes.


Ces visites doivent se dérouler entre 5h et 21h.
Inscrit à l'ordre du jour de la commission à la fin de l'année passée, le texte avait été renvoyé au début de cette année, pour des raisons d'agenda parlementaire trop chargé.


Climat tendu


Entretemps, le climat autour de la politique migratoire du gouvernement s'est crispé.


La suspension des rapatriements vers le Soudan, à la suite de témoignages rapportant des mauvais traitements, et l'amplification de la mobilisation citoyenne ont déchaîné les passions.


A l'annonce de nouvelles opérations policières pour interpeller des migrants, a ainsi répondu dimanche une chaîne humaine de 3.000 personnes qui se sont mobilisées en 48 heures à l'appel de la plateforme pour l'accueil des réfugiés, nouvel acteur de ce dossier, objet de l'attention médiatique aussi bien nationale qu'internationale.
 

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"Délit de solidarité" ?


Les détracteurs du projet de loi voient dans celui-ci une première étape vers la criminalisation de l'accueil des migrants.


La Ligue des droits de l'homme, l'ASBL Coordination et initiatives pour réfugiés et étrangers (Ciré) et le CNCD 11-11-11 l'ont dénoncé dans un communiqué commun tandis que la plateforme citoyenne a invité ses 31.500 membres à écrire aux députés pour leur demander de ne pas voter ce projet de loi.


Un spectre plane au-dessus du texte: celui du "délit de solidarité" et d'une législation sur le modèle français qui punirait ceux qui viennent en aide aux migrants.


Désinformation ?



Le MR, seul parti francophone de la majorité, a tenu lundi à mettre les choses au point. Dénonçant de la "désinformation", le président Olivier Chastel a affirmé que "les citoyens qui hébergeraient une personne en situation illégale ne risqu(ai)ent absolument rien".



Dans le monde judiciaire, le nouveau dispositif fait grincer des dents. Les juges d'instruction sont réduits au rôle de presse-bouton, estime l'Association syndicale de la magistrature qui pointe du doigt une menace de leur indépendance, garantie essentielle dans un Etat démocratique.


Avocats.be (ordre des barreaux francophones) s'est également montré critique, en pointant dans un avis remis à la commission de l'Intérieur plusieurs obstacles juridiques.


Le débat pourrait être vif à la Chambre à l'image des polémiques sur le Soudan de ces dernières semaines. Plusieurs partis d'opposition dans les rangs francophones ont déjà manifesté leur hostilité au niveau dispositif.




https://www.rtl.be/info/belgique/so...-objet-d-une-mesure-d-eloignement-989184.aspx
 

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"La loi punit le séjour illégal, pas la solidarité", lance le plus haut magistrat du pays


Premier président de la Cour de cassation, Jean de Codt est le plus haut magistrat de Belgique. Personnalité discrète dans l’espace médiatique, il était ce samedi l’invité du Grand Oral RTBF-Le Soir sur La Première.


Il parle de l’indépendance de la justice, du projet de loi sur les visites domiciliaires, de la réforme de la cour d’assises.




Par un détour historique, le Chevalier commence : La justice est là pour rendre des arrêts, pas des services".



Et aujourd’hui ? Pour le premier magistrat du pays, la vision d’aujourd’hui de la justice est en train d’évoluer "vers quelque chose qui ne dit pas peut-être encore son nom".


Il cite alors une phrase écrite par Koen Geens, dans la préface d’un ouvrage qui exprime la vision de l’actuel ministre de la justice : "La justice doit opérer une révolution culturelle afin de devenir une organisation de services orientés clients".



"Jamais dans cette vision, vous n’avez la reconnaissance de la justice comme étant un pouvoir constitué, ce qu’elle est pourtant", réagit Jean de Codt. "L’accent est mis sur l’efficacité, l’efficience, la productivité.


Et on perd un petit peu de vue, ce qu’est la justice."



La justice c’est quoi ?


Le magistrat poursuit : "Nous voyons depuis 2, 3, 4 ans que la justice devient plus chère". Il cite notamment les droits de greffe, la TVA sur les honoraires des avocats, etc.



"Mais la justice n’est pas que le service du justiciable", poursuit le Chevalier se référant cette fois à des propos de François Mitterrand.



Il cite : "Elle est aussi le service du bien commun à travers chaque jugement".


Puis il commente : "C’est une autre vision, je suis peut-être un homme du passé, mais c’est comme ça !".



L’indépendance de la justice



Avant de pointer les menaces qui pèseraient sur l’indépendance de la justice, Jean de Codt précise pourquoi cette indépendance est importante.


Il explique : "Le juge est quelqu’un qui représente la Nation car il a charge de dire ce que la Nation veut pour le cas d’espèce dont il est, le juge, saisit".



"Il faut une justice étatique, la seule à avoir vocation à être donnée, rendue, à tout le monde sans distinction.



Le juge étatique a cette force de pouvoir rendre une justice républicaine dans le bon sens du terme, à tous, de manière rapide et égale.


L’indépendance du juge, c’est l’indépendance de quelqu’un qui a vocation de représenter la Nation", redit Jean de Codt.



"Car en effet les pressions sont multiples", affirme encore le magistrat, citant notamment pour exemples la rue et le pouvoir exécutif.


"On peut faire confiance aux magistrats qui sont formés et éduqués pour résister à cela : quand la rue entre dans le prétoire, la justice en sort !", rappelle-t-il.



Le budget de la justice



Autre pression exercée sur la justice, la pression budgétaire.


Jean de Codt énumère quelques chiffres pour étayer son propos : "Le budget de la justice, c’est 0,5 pc du PIB. En 2016, 221 milliards d’euros ont quitté la Belgique pour des paradis fiscaux, c’est 100 fois le budget de la justice.



Les cadres de la justice sont remplis en moyenne à 85 pc …/… Travailler mieux avec moins, il y a un moment où ça ne va plus", conclut Jean de Codt. "Faire mieux avec moins ok, mais à un moment donné, on est à l’os."
 

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Ce qui est aussi un délit, c’est d’aider un étranger à séjourner illégalement sur le territoire du Royaume".



"Mais l’alinéa deux de l’article en question ajoute immédiatement que vous n’êtes pas punissable si vous hébergez un étranger en séjour illégal pour des raisons principalement humanitaire.


Donc la solidarité n’est pas punie, et elle ne l’est pas non plus dans le projet de loi qui est sur la table", précise le magistrat.



À lire aussi : Que dit le projet de loi sur les visites domiciliaires ?
Jean de Codt se dit aussi attentif au message donné par les juges d’instruction : "Pour eux, le mandat de perquisition e

Il est ici détaché de l’enquête. Il n’a rien instruit.


On lui demande d’intervenir en dehors du périmètre normal de son activité", s’étonne le magistrat.





État voyou ?


Peut-on pour autant parler de lois scélérates, comme l’a dénoncé Manuela Cadelli, présidente de l’Association syndicale des magistrats ? Jean de Codt répond : "C’est un qualificatif un peu disproportionné".



Des lois qui pourraient émaner d’un État voyou ? "Mais non", répond Jean de Codt qui avait utilisé l’expression en 2

016. "Un État voyou, c’est un État dans lequel on désobéit à la loi".



Et de conclure sur ce sujet : "Le mot de la fin dans cette affaire appartient au Parlement et surtout à la Cour constitutionnelle si elle est saisie".


L’interview de Jean de Codt a été réalisée par Marc Metdepenningen, journaliste au journal Le Soir, Jean-Pierre Jacqmin, directeur de l’information à la RTBF, et Jacques Crémers, chef de la rédaction de La Première/RTBF.




https://www.rtbf.be/info/belgique/d...nce-le-plus-haut-magistrat-du-pays?id=9829385
 
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