Mise à pied de plusieurs journalistes français, rattrapés par leur passé de harceleurs en ligne

Une bande de cyberharceleurs des années 2010, aujourd'hui Parisiens trentenaires et pour certains, aux responsabilités dans des journaux, magazines et dans la pub, s'est fait rattraper ces derniers jours par ses victimes qui témoignent des dérives de cette "Ligue du LOL".

La direction du quotidien Libération a annoncé lundi la mise à pied "à titre conservatoire" de deux de ses journalistes, dont les noms sont apparus dans cette affaire. Le magazine culturel les Inrocks a fait de même avec son rédacteur en chef web, en vue d'un licenciement.

Suspension et enquête interne

C'est un article du site de fact-checking de Libération, Checknews, qui a révélé vendredi l'existence d'un groupe Facebook privé baptisé "Ligue du LOL": soit une trentaine de journalistes et communicants, accusés d'avoir harcelé d'autres journalistes et blogueurs, en particulier des femmes et des militantes féministes, dans le petit milieu du Twitter parisien du début des années 2010.

"Un groupe composé d'hommes blancs journalistes, parisiens et aujourd'hui bien en place dans de grands médias", remarque l'une de leurs victimes, Mélanie Wanga, créatrice du Podcast pop Tchip, harcelée parce que femme et parce que noire. Comme elle, plusieurs victimes ont témoigné ce week-end sur les réseaux sociaux.

L'initiateur du groupe et pigiste à Libération, Vincent Glad a été mis lundi à pied "à titre conservatoire", ainsi que le responsable web du quotidien, Alexandre Hervaud, et une "enquête interne" a été ouverte. Vincent Glad perd aussi sa collaboration avec le site Brain Magazine, qui l'a suspendue.

Stephen des Aulnois, fondateur du "magazine en ligne de culture porno" Le tag parfait, a annoncé quitter son poste de rédacteur en chef.

https://www.rtbf.be/info/medias/det...leur-passe-de-harceleurs-en-ligne?id=10142975
 
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