Monothéisme et anthropologie

  • Initiateur de la discussion Initiateur de la discussion Ebion
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Ebion

Contre les crimes de guerre
VIB
Bonjour :timide:

D'un point de vue anthropologique, l'idée d'un Être suprême législateur et justicier n'est pas si répandue que ça. Elle appartient plus proprement aux religions du Proche-Orient. Il y a eu d'autres cultures dans le monde qui ont eu des codes moraux élaborés, mais qui n'ont pas senti le besoin d'en appeler à une telle divinité comme garant de l'ordre social...

Ce qui est juste, c'est qu'il y a souvent des idées superstitieuses, magiques et surnaturelles associées aux règles du groupe, de sorte qu'une transgression est supposée apporter le malheur par des forces occultes. Ce n'est pas là considéré comme un chatîment divin au sens où l'entendraient des chrétiens ou des musulmans.

Dans plusieurs cultures, l'ordre du monde est conçu comme étant entre les mains des humains, et le monde entier risquerait de s'effondrer si les humains n'accomplissaient pas leurs devoirs moraux et rituels. C'est une idée très forte dans l'hindouisme par exemple (Dharma), mais aussi dans certaines religions amérindiennes.

Dans certaines cultures, ce sont des esprits limités, souvent ceux des ancêtres, qui "surveillent" le comportement des membres du groupe. En Afrique, s'il y a souvent un concept d'Être suprême, celui-ci est jugé lointain, détaché et finalement peu important pour les affaires courantes. Par contre il y a des esprits qui rôdent autour du village et il y a de mystérieux sorciers, et ce sont ceux-là qui posent de vrais problèmes.

Les bouddhistes non plus n'acceptent pas l'idée de Dieu suprême législateur, mais ils ont retenu le concept de karma, une causalité mystérieuse qui lie les actions d'ordre moral à des conséquences positives ou négatives, mais proportionnées, y compris dans les futures renaissances.

Chez Platon, on trouve des idées plus proches de celles des monothéistes, mais chez lui, l'enfer n'est pas permanent, sauf pour les criminels irréformables, de sorte que les méchants ont souvent le droit à une deuxième chance, d'où l'idée de réincarnation.

Aristote dresse le plan d'une éthique purement humaniste et immanente, basée sur le juste milieu, les vertus, l'amitié et la vie intellectuelle. Il n'y a pas chez lui de concept de paradis ou d'enfer. Les spécialistes débattent à savoir si Aristote croyait en l'immortalité de l'intellect. Aristote croyait savoir que Dieu existait, mais ce n'était pas un Dieu justifier. Il avait une fonction purement cosmologique.

Les stoïciens n'avaient aucun concept de punition divine post-mortem. Pour eux, il était impensable que les dieux se mettent en colère et infligent des châtiments au-delà de la tombe. Certains stoïciens ne croyaient pas en la vie après la mort, ou du moins ils ne prenaient pas cette idée très au sérieux... On a du mal à prendre conscience que dans la philosophie hellénistique, l'idée de vie après la mort était une hypothèse très controversée, et a fortiori celle de punitions divines.

Dans la Torah (Pentateuque), il n'y a aucun concept de paradis ou d'enfer non plus. Les bienfaits et les malheurs sont censés être distribués par Dieu dans cette vie même. L'idée d'un jugement après la mort est venu plus tard dans la Bible. Cela donne lieu à certaines contradictions dans la Bible, certains textes affirmant qu'il n'y a rien à espérer de la mort tandis que d'autres affirment une résurrection des morts et un jugement à la fin des temps.
 
Bonjour :timide:

D'un point de vue anthropologique, l'idée d'un Être suprême législateur et justicier n'est pas si répandue que ça. Elle appartient plus proprement aux religions du Proche-Orient. Il y a eu d'autres cultures dans le monde qui ont eu des codes moraux élaborés, mais qui n'ont pas senti le besoin d'en appeler à une telle divinité comme garant de l'ordre social...

Ce qui est juste, c'est qu'il y a souvent des idées superstitieuses, magiques et surnaturelles associées aux règles du groupe, de sorte qu'une transgression est supposée apporter le malheur par des forces occultes. Ce n'est pas là considéré comme un chatîment divin au sens où l'entendraient des chrétiens ou des musulmans.

Dans plusieurs cultures, l'ordre du monde est conçu comme étant entre les mains des humains, et le monde entier risquerait de s'effondrer si les humains n'accomplissaient pas leurs devoirs moraux et rituels. C'est une idée très forte dans l'hindouisme par exemple (Dharma), mais aussi dans certaines religions amérindiennes.

Dans certaines cultures, ce sont des esprits limités, souvent ceux des ancêtres, qui "surveillent" le comportement des membres du groupe. En Afrique, s'il y a souvent un concept d'Être suprême, celui-ci est jugé lointain, détaché et finalement peu important pour les affaires courantes. Par contre il y a des esprits qui rôdent autour du village et il y a de mystérieux sorciers, et ce sont ceux-là qui posent de vrais problèmes.

Les bouddhistes non plus n'acceptent pas l'idée de Dieu suprême législateur, mais ils ont retenu le concept de karma, une causalité mystérieuse qui lie les actions d'ordre moral à des conséquences positives ou négatives, mais proportionnées, y compris dans les futures renaissances.

Chez Platon, on trouve des idées plus proches de celles des monothéistes, mais chez lui, l'enfer n'est pas permanent, sauf pour les criminels irréformables, de sorte que les méchants ont souvent le droit à une deuxième chance, d'où l'idée de réincarnation.

Aristote dresse le plan d'une éthique purement humaniste et immanente, basée sur le juste milieu, les vertus, l'amitié et la vie intellectuelle. Il n'y a pas chez lui de concept de paradis ou d'enfer. Les spécialistes débattent à savoir si Aristote croyait en l'immortalité de l'intellect. Aristote croyait savoir que Dieu existait, mais ce n'était pas un Dieu justifier. Il avait une fonction purement cosmologique.

Les stoïciens n'avaient aucun concept de punition divine post-mortem. Pour eux, il était impensable que les dieux se mettent en colère et infligent des châtiments au-delà de la tombe. Certains stoïciens ne croyaient pas en la vie après la mort, ou du moins ils ne prenaient pas cette idée très au sérieux... On a du mal à prendre conscience que dans la philosophie hellénistique, l'idée de vie après la mort était une hypothèse très controversée, et a fortiori celle de punitions divines.

Dans la Torah (Pentateuque), il n'y a aucun concept de paradis ou d'enfer non plus. Les bienfaits et les malheurs sont censés être distribués par Dieu dans cette vie même. L'idée d'un jugement après la mort est venu plus tard dans la Bible. Cela donne lieu à certaines contradictions dans la Bible, certains textes affirmant qu'il n'y a rien à espérer de la mort tandis que d'autres affirment une résurrection des morts et un jugement à la fin des temps.

Et du coup l'islam devrait avoir une morale sans faire référence ni à Dieu ni à l'enfer ni au paradis ni au diable ?
 
Et du coup l'islam devrait avoir une morale sans faire référence ni à Dieu ni à l'enfer ni au paradis ni au diable ?

C'est pas ce que je voulais dire.

Simplement, que Dieu comme le conçoivent les monothéistes n'est pas le seul fondement possible de la morale humaine, car de fait plusieurs sociétés humaines ont fondé autrement la morale (et leurs règles morales de base ont tendance à ressembler à celles des monothéistes).

Ce qui est plus discutable, peut-être, c'est l'idée d'une morale purifiée de tout élément surnaturel et magique... Une morale athée comme la conçoivent plusieurs philosophes d'aujourd'hui. Car le problème se pose à l'athée : dois-je être moral même quand mon intérêt me détourne de la morale? POURQUOI ÊTRE MORAL? Il y a des athées qui sont forts sur les principes, tel Freud, et qui n'ont pas besoin de motivation supplémentaire, mais c'est pas tout le monde...
 
C'est pas ce que je voulais dire.

Simplement, que Dieu comme le conçoivent les monothéistes n'est pas le seul fondement possible de la morale humaine, car de fait plusieurs sociétés humaines ont fondé autrement la morale (et leurs règles morales de base ont tendance à ressembler à celles des monothéistes).

Ce qui est plus discutable, peut-être, c'est l'idée d'une morale purifiée de tout élément surnaturel et magique... Une morale athée comme la conçoivent plusieurs philosophes d'aujourd'hui. Car le problème se pose à l'athée : dois-je être moral même quand mon intérêt me détourne de la morale? POURQUOI ÊTRE MORAL? Il y a des athées qui sont forts sur les principes, tel Freud, et qui n'ont pas besoin de motivation supplémentaire, mais c'est pas tout le monde...

Ben Enver Hoxah, Staline et Mao Tsé Tung était athée...pourtant c'était des monstres.

La morale certains l'ont d'autres pas, je penses qu'il y a aucune relation entre la religion/l'athéisme est la morale, une personne bien dans ces pompes qui est naturellement bonne qu'elle soit religieuse ou athée sera toujours une belle personne, et un taré qui veut tous dézinguer athée ou religieux il va toujours tous vouloir dézinguer.

C'est quasiment innée j'ai envie de dire (j'ai dit "quasiment") après il y a des excéptions où des gens change de personne bien ils sombrent dans le mal et inversement.

je penses Ebion que tu te casse trop la tête avec ces théories qui font tous un tour pour revenir...au point de départ !
 
Ben Enver Hoxah, Staline et Mao Tsé Tung était athée...pourtant c'était des monstres.

La morale certains l'ont d'autres pas, je penses qu'il y a aucune relation entre la religion/l'athéisme est la morale, une personne bien dans ces pompes qui est naturellement bonne qu'elle soit religieuse ou athée sera toujours une belle personne, et un taré qui veut tous dézinguer athée ou religieux il va toujours tous vouloir dézinguer.

C'est quasiment innée j'ai envie de dire (j'ai dit "quasiment") après il y a des excéptions où des gens change de personne bien ils sombrent dans le mal et inversement.

je penses Ebion que tu te casse trop la tête avec ces théories qui font tous un tour pour revenir...au point de départ !

J'espère bien que ce n'est pas inné, car que deviendrait le choix? :desole:
 
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