Peut-on montrer n’importe quel cliché pour informer ?

Peut-on montrer n’importe quel cliché pour informer ?

Débats éthiques, batailles judiciaires, fascination et manipulation, les grandes photos qui font l'histoire racontent les tabous de leur temps à travers l'exposition "Controverses" présentée par la Bibliothèque Nationale de France à Paris.

Peut-on tout montrer, même les corps à l'agonie dans un camp de concentration? La photo constitue-t-elle une preuve? Un cliché insoutenable peut-il changer le cours de l'histoire? Pourquoi une image heurte-t-elle les consciences ici et indiffère-t-elle ailleurs ? La question est largement soulevée à l'exposition "Controverses" à Paris.


L’agonie de la petite Omayra Sanchez

Fallait-il photographier l'agonie de la petite Omayra, en Colombie, qui mit près de cinq jours à mourir devant les caméras du monde entier? Ou cette minuscule enfant qui se traîne dans les sables gris du Soudan et que guette déjà un vautour? Le photographe sud-africain Kevin Carter, couronné en 1994 par le prestigieux Prix Pulitzer pour cette illustration de la guerre civile et de la famine au Soudan, s'est suicidé deux mois plus tard, accusé d'être lui-même ce vautour qui attend son heure.


Un monde envahi d’images

"L'exposition suscite beaucoup plus de questions éthiques qu'elle n'apporte de réponses", remarque le commissaire associé, Sylvie Aubenas, directrice du département des Estampes et de la Photo à la BNF, en revendiquant une "approche pédagogique dans un monde envahi d'images qui se répandent sans contrôle".

Les organisateurs, explique-t-elle, ont choisi un parcours chronologique de 1854 à l'aube du 21è siècle, tant "les controverses sont récurrentes dans l'histoire".

S'y côtoient ainsi les batailles sur les droits d'auteurs, avec le célèbre portrait du Che par Korda, la violation de la vie privée, dès la fin du 19è siècle, avec un cliché de Bismarck sur son lit de mort ou avec le Baiser de l'Hôtel de Ville, de Doisneau. La fillette saisie dans un champ de coton au Texas en 1912, par Lewis Hine, avait alors rappelé à l'Amérique qu'1,5 million d'enfants y étaient au travail. Le scandale avait abouti dix ans plus tard à l'adoption d'une loi contre le Child Labour.


La manipulation par l’image ou la propagande

La manipulation par l'image, dont les commissaires notent que Staline, un maître en la matière, inventa "l'esthétique de la disparition" en gommant les proches devenus indésirables, s'illustre aussi par un cliché de Sartre... retouché par la BNF pour effacer une cigarette dans la main du grand homme. "C'était pour ne pas violer la nouvelle loi contre le tabac", sourit Mme Aubenas. Récemment, le Figaro censurait aussi une bague coûteuse de Rachida Dati.


Les clichés de nus choquent ou non en fonction des mentalités

Un cliché d'Aldo Moro, aux mains des Brigades Rouges, interroge sur la publication des photos d'otages. Le corps alangui, diaphane et nu, de la rousse Sophie Dahl photographiée par Steven Meisel pour un parfum Saint-Laurent, a suscité 959 plaintes en Grande-Bretagne, mais pas une en France. Photographiée nue et outrageusement maquillée à dix ans, l'actrice Brooke Shields a cherché en 1981 à obtenir l'interdiction du cliché: mais le juge l'a déboutée, estimant qu'il n'était "pas sexuellement suggestif".

"La sensibilité du public évolue, les tabous se déplacent", note Sylvie Aubenas.

Subjectives et suggestives par essence, ces grandes icônes de la photo, mises en perspectives par les notices qui les accompagnent, avaient remporté un vif succès lors de leur exposition l'an dernier au Musée de l'Elysée à Lausanne. Mais ne sont pas à mettre sous les yeux des plus jeunes, prévient la BNF

Et vous, qu'en pensez vous ?
 

h_meo

lien France Palestine
VIB

cette photo avait donné lieu à débat à son époque .. (de mémoire, des eboulement et glissement de terrain en Amérique centrale .??)
il se trouvait que ce photographe n'était pas seul sur place et que ceux qui essayaient n'y arrivaient pas ... et elle est morte noyée ....
c'est supposer que ce photographe disposait de force surhumaine que n'avaient pas les autre que de croire qu'il pouvait réussir là où ils ont échoué

si la question était de montrer ila photo d'une personne condamnée ... je dirai que cette photo avait ému à son époque ---> le choc dans l'opinion publique mondiale prise de conscience de ce qui arrivait là bas .. une phrase informative n'aurait jamais eu autant d'impact
 
T'as lu le texte ? ou au moins le début :langue:

Elle s'appelle Omarya Sanchez, la photo a été prise en Colombie ...

j ai lu le texte et j ai vu la photo et comme il n y a aucune legende sous la photo je n etais pas sur du lien entre les deux:langue:

"Omayra Sánchez est une fillette colombienne décédée à l'age de 13 ans le 16 novembre 1985 dans la catastrophe du volcan Nevado del Ruiz.

Une partie de ce volcan des contreforts colombiens de la cordillère des Andes est entré en éruption, engendrant dans les vallées avoisinantes des fleuves de boues et de cendres dévastateurs : les lahars. La ville d'Armero fut dévastée.

La fillette se retrouva coincée, les jambes bloquées par un enchevêtrement de poutrelles et de briques ; seule la tête émergeait d'un torrent de boue. Son agonie dura près de deux jours et fut filmée par un caméraman de la télévision espagnole TVE alors sur place pour réaliser des images du drame et diffusée quelques heures plus tard sur les chaînes de télévision du monde entier (plus de 48 heures après en France).

Cette histoire tragique avait créé un malaise dans les médias, soulevé beaucoup de questions sur leur rôle et sur la frontière entre information et voyeurisme. La focalisation sur la mort de la fillette avait aussi occulté une partie de l'ampleur de la catastrophe qui avait fait plus de 20 000 morts et des centaines de milliers de sans-abris.

La tombe de la fillette est devenue un lieu de pèlerinage en Colombie, certains évoquent dans ce pays très croyant la réalisation de miracle. À l'époque des faits, le calme et la foi de la fillette avaient marqué les esprits."

j ai trouvé sa sur wikipedia
 
cette photo avait donné lieu à débat à son époque .. (de mémoire, des eboulement et glissement de terrain en Amérique centrale .??)
il se trouvait que ce photographe n'était pas seul sur place et que ceux qui essayaient n'y arrivaient pas ... et elle est morte noyée ....
c'est supposer que ce photographe disposait de force surhumaine que n'avaient pas les autre que de croire qu'il pouvait réussir là où ils ont échoué

si la question était de montrer ila photo d'une personne condamnée ... je dirai que cette photo avait ému à son époque ---> le choc dans l'opinion publique mondiale prise de conscience de ce qui arrivait là bas .. une phrase informative n'aurait jamais eu autant d'impact

Oui voilà une autre photo ... : http://byfiles.storage.msn.com/y1pbSsBPjjpOrojhrI2XQTXNjDDInTKdlerP6dwb9LNcVUo7lBtY22vOOuOoLGzB0G9

Je suis du même avis, des fois, pour réveiller l'opinion publique, il faut des images ! On a pu voir ça avec Gaza ...
 
L'adage populaire le dit bien "une image vaut mille paroles".

Ceci dit certaines images quand elles sont utilisées recadrées, sorties de leur contexte, etc.... sont de la pure propagande et il faut raison savoir garder.
 
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