Les morts et les vivants - sheikh `atiyyah saqr ( rahimahullah )

Drianke

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De nombreuses questions ont donné lieu à beaucoup de débats à propos du rapport entre les vivants et les morts. Nous en citerons les plus importantes ci-dessous :

Les œuvres des vivants sont exposées devant le Prophète et les morts

Al-Bazzâr rapporte selon une chaîne de transmission dont les maillons sont des narrateurs du Sahîh, d’après Ibn Mas`ûd — qu’Allâh l’agrée —, un hadith attribué au Prophète — paix et bénédictions sur lui — selon lequel : « Ma vie est un bien pour vous, vous y faites des choses nouvelles et il vous arrive des choses nouvelles, puis lorsque je décèderai, mon décès sera un bien pour vous car vos œuvres me seront exposées, si j’y vois quelque bien, je louerai Allâh, et si j’y vois quelque mal, j’implorerai le pardon pour vous. »

Ahmad, le Sage At-Tirmidhî, dans Nawâdir Al-Usûl, et Ibn Mandah rapportent le hadîth suivant : « Vos œuvres sont exposées à vos proches et à vos familles décédés. S’ils y voient quelque bien, ils s’en réjouissent, et s’il en est autrement, ils disent : "Allâh, ne les fais pas mourir avant de les avoir guidés comme tu nous as guidés." » At-Tayâlisî rapporte un hadîth similaire dans son Musnad. Le Sage At-Tirmidhî rapporte également dans ses Nawâdir que : « Les œuvres sont exposées devant Allâh les lundis et les jeudis, et exposées devant les Prophètes et les pieux les vendredis. Ils se réjouissent alors des bonnes œuvres. » Al-Bayhaqî rapporte dans Shu`ab Al-Îmân le hadîth suivant : « Craignez Allâh vis-à-vis de vos frères décédés. Vos œuvres leur sont en effet exposées. » De même, Ibn Al-Qayyim rapporte dans Ar-Rûh un hadîth démontrant que les morts ont connaissance de ce qui advient aux vivants.

Tout ceci ne permet pas d’établir une croyance. Ainsi celui qui ne veut pas y souscrire ne commet pas d’acte d’infidélité. De même, il n’y a aucune preuve solide empêchant de souscrire à ces narrations.


Les morts entendent les vivants

Il est aisé de souscrire au fait que les Prophètes et les martyrs puissent entendre ceux qui les saluent dans leurs tombes car la vie est un fait établi à leur endroit, sans compter que cette capacité est admissible pour d’autres gens en dehors de ceux-là, preuve à l’appui, ces derniers fussent-ils croyants ou infidèles.

Il est rapporté dans le Sahîh que lorsque le défunt est enterré et que ses proches s’en vont, tandis qu’il entend le claquement de leurs sandales, deux anges viennent l’interroger.

Il est également rapporté dans le Sahîh que le Prophète — paix et bénédictions sur lui — a apostrophé les infidèles morts à Badr après qu’ils ont été jetés dans la fosse commune, leur disant : "Avez-vous trouvé la promesse de votre Seigneur véridique ?" `Umar — qu’Allâh l’agrée — demanda : "Pourquoi t’adresses-tu à des gens qui sont morts ?" Le Prophète lui répondit : "Par Celui Qui m’envoya avec la Vérité, vous ne m’entendez pas mieux qu’eux, mais ils ne peuvent pas répondre."

On rapporte aussi dans le Sahîh que « le mort souffre lorsque ses proches le pleurent ». An-Nawawî dit dans son commentaire du Sahîh de Muslim : "Cela veut dire qu’il souffre d’entendre les pleurs de ses proches et qu’il est triste pour eux". C’est également l’opinion d’At-Tabarî. Le Juge `Iyâd dit : "Cet avis est le plus juste. On avance en sa faveur le fait que le Prophète ait blâmé une femme pleurant son fils, lui disant : « Lorsque l’un de vous pleure, cela attriste son compagnon décédé. Alors, Serviteurs d’Allâh, ne faites pas souffrir vos frères. »"

Le Prophète — paix et bénédictions sur lui — prescrivit à sa Communauté de saluer les habitants des tombes en disant : "Que la paix soit sur vous, demeure de gens croyants". Il s’agit là d’une parole qui ne peut s’adresser qu’à des gens doués d’une ouïe et d’un entendement, sinon cela reviendrait à s’adresser au néant ou aux choses inertes ; les Prédécesseurs sont unanimes à ce sujet.
 

Drianke

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Un hadîth stipule que « Lorsqu’un individu passe près de la tombe d’un individu qu’il connaît et le salue, le défunt lui renvoie la salutation et le reconnaît. Et lorsqu’il passe près de la tombe d’un individu qu’il ne connaît pas et le salue, celui-ci lui renvoie la salutation. » Nous verrons plus en détails le jugement qui en découle dans la question suivante. Sur la base de ce qui précède et des nombreux récits rapportés par Ibn Al-Qayyim dans Ar-Rûh, on peut conclure qu’il est possible que les morts puissent entendre les vivants. Cependant, notre Dame `Â’ishah — qu’Allâh l’agrée — nia que les morts de la Fosse aient pu entendre le Prophète - paix et bénédictions sur lui. Certains pensèrent que cette négation s’étend à tous les morts parmi les infidèles et les autres. On répond à cela que la négation de `Â’ishâh — qu’Allâh l’agrée — reprend la négation figurant dans la parole du Très-Haut : « En vérité, tu ne fais pas entendre les morts » [1] et Sa parole : « tu ne peux faire entendre ceux qui sont dans les tombeaux » [2] Le verbe "entendre" signifie dans ces versets l’acceptation et la foi, dans la mesure où Allâh y assimile les mécréants vivants à des morts, non pas au plan de l’absence de perception et des sens, mais plutôt parce qu’ils n’acceptent pas la guidance et la foi. Car lorsque le mourant en est aux stades avancés de l’agonie, la foi ne lui servirait point s’il venait à avoir la foi. Ainsi l’ouïe affirmée dans les hadîths authentiques désigne le sens (la faculté d’entendre), alors que celle niée dans les deux versets correspond à l’acceptation. C’est pourquoi après la Parole du Très-Haut « En vérité, tu ne fais pas entendre les morts », on peut lire « Tu ne fais entendre que ceux qui croient en Nos versets » [3] établissant ainsi, pour les croyants, l’ouïe au sens de l’acceptation.

Un autre argument qui confirme que `Â’ishah niait l’ouïe au sens de l’acceptation et non pas la faculté sensorielle réside dans le fait qu’elle a elle-même transmis le hadîth où le Prophète — paix et bénédictions sur lui — dit : « Chaque fois qu’un homme rend visite à la tombe de son frère et s’assoit auprès de lui, ce dernier l’apprécie et lui retourne les salutations jusqu’à ce qu’il s’en aille. » On dit également qu’elle nia le fait que les infidèles aient entendu le Prophète — paix et bénédictions sur lui — tout en affirmant qu’ils ont été informés de ce qu’il a dit. Elle dit à ce sujet : "Le Messager d’Allâh — paix et bénédictions sur lui — dit : « Ils savent maintenant que ce que j’ai dit est vrai. »" Or, loin de s’y opposer, la connaissance des propos du Prophète impliquerait justement qu’ils l’aient entendu. On peut cependant répondre que cette connaissance de ce qu’a dit le Messager ne nécessite pas qu’ils l’aient entendu dans la mesure où ils eurent cette connaissance en voyant le châtiment qui les attendait.

Par ailleurs, la faculté de l’ouïe ne peut être récusée par les arguments des hanafites lorsqu’ils disent que :

Un homme qui jure de ne point parler à un autre, puis lui parle après sa mort, ne rompt pas son serment. Toutefois, cela ne constitue pas un argument car les serments sont appréciés conformément à la coutume et l’opinion susmentionnée n’implique pas la négation de l’ouïe. De même, ils estiment que celui qui jure de ne point manger de viande (lahm) puis mange du poisson ne rompt pas son serment, alors qu’Allâh qualifie le poisson de "chair fraîche" (lahman tariyyan) dans le verset : « Et c’est Lui qui a assujetti la mer afin que vous en mangiez une chair fraîche » [4], et ce, conformément à la coutume [5].

On pourrait objecter que la faculté qu’ont les morts à entendre les vivants est restreinte au Prophète — paix et bénédictions sur lui — mais cela est réfuté par l’absence de tout texte prouvant cette spécificité.

Ibn Taymiyah dit dans Al-Intisâr Lil-Imâm Ahmad : "`Â’ishah est excusée pour sa négation du fait que les gens de la Fosse aient pu entendre le Prophète, parce que le texte l’établissant ne lui est pas parvenu, mais cette excuse n’est plus valable pour autrui car cette question fait désormais partie des choses nécessairement connues de la religion. [6]
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http://www.islamophile.org/spip/Les-morts-et-les-vivants.html
 

Drianke

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Ibn Abî ad-Dunya a rapporté, dans kitâb al maftûn, que d'après Aîsha , le Prophète a dit :

« Tout homme qui va rendre visite à son frère ets'assoit près de lui, cela lui tient compagnie et ce dernier lui répond jusqu'à ce qu'il parte ».


Al-Bayhaqî a rapporté, dans shu'ab al iman qu'Abu Hurayra a dit :

« Quand un homme passe à côté d'une tombre qu'il connaît et salue [le mort qui y réside], celui-ci rend ses salutations ».

Ibn Abd al-Barr a rapporté, dans al-istidhkar et at-tamhid, d'après Zurâra que [le mort aimait ou attendait la visite] de ceux qu'il connaissait et qu'il aimait dans le bas-monde.

Ibn Abî ad-Dunya et Al-Bayhaqî, rapportent que Muhammad Ibn Wâsi' a dit :


« Il m'est parvenu que les morts ont connaissance de leurs visiteurs le jour du vendredi, un jour avant et un jour après ».


Il a également rapporté qu'Ad-Dahhak a dit :


« Celui qui rend visite à une tome un samedi avant le lever du soleil, le mort aura connaissance de sa visite ».

On lui dit : « Et comment cela ? »

Il répondit : « A cause de la valeur du jour de vendredi ».

Ibn Abass a rapporté que le Prophète a dit :


« Quiquonque passe à côté de la tombe de son frère, le croyant qu'il connaissait dans le bas-monde et le salue, il el reconnaît et lui rend ses salutations ».


Ce hadith a été authentifié par Abdulhaq.


Compilé par le hafidh Jalalu-Dîne Souyouti dans son livre Bushra al-kaîb bi laqaî al-habib
 
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