Toutes les mères ne sont pas aimantes.
La mienne je lui crache à la gueule.
il y qq jrs justement je suis tombée sur cet article intéressant
tu m'as donnée envie de le partager ici
On dit que… en psychanalyse, tout est la faute de la mère
Distantes ou intrusives, trop ou pas assez aimantes… Nos mères seraient responsables de nos névroses et de nos malheurs. Quoi ? Comment ? Ce n’est pas ce que l’on répète sur le divan ?
ah non… Enfin, pas tout à fait. « Nombre de patients le pensent, mais c’est caricatural », tempère le psychanalyste Gérard Bonnet1. Car si « la mère est pour quelque chose dans notre destin psychique, elle n’est pas coupable ». Elle n’a, le plus souvent, pas fait exprès de nous façonner avec toutes ces magnifiques névroses. Évidemment, elle est au moins responsable (avec notre père, ne l’oublions pas) de nous avoir donné la vie. Bien sûr, pour
la psychanalyse, nos premières années sont capitales. Après neuf mois passés en elle, sa façon de nous porter, de s’occuper de nous, de nous parler et de nous regarder, s’imprime dans notre corps et notre psyché. En grandissant, nous intériorisons aussi la figure maternelle (et paternelle). Pour autant, précise Gérard Bonnet, « la mère ne modèle pas l’enfant. Elle lui transmet des éléments de sa propre histoire et de l’environnement, souvent sans s’en rendre compte. D’ailleurs, quand on parle de la mère en psychanalyse, il faut entendre “place maternelle”, qui peut être occupée par le père, la grand-mère, la nounou, toute personne s’occupant régulièrement de l’enfant ».
Autre raccourci : « Lorsqu’un patient déplore de ne pas avoir eu une mère assez tendre, le psychanalyste n’entend pas l’accusation mais le manque vécu par l’enfant, quelle que soit la vérité », reprend Gérard Bonnet. Or, « notamment sur la question de l’autisme, les mères ont abusivement été mises en cause ».
Considérant par ailleurs leur inclination à culpabiliser, il n’est pas étonnant que certains enfants (devenus grands) en profitent inconsciemment pour faire, sur le divan, un procès à charge. Sauf que s’inventer une mère toute-puissante et fautive nous laisse dans une position d’objet, de victime, et non de sujet responsable de sa vie. « Pour les psychanalystes Jean Laplanche et Françoise Dolto,
ce qui compte, c’est ce que nous faisons de ce que nous avons reçu. Un retournement que nous observons quand, fatigué d’avoir tant parlé de maman, le patient se questionne sur la façon dont il souhaite exister pour lui-même », conclut Gérard Bonnet.
Le saviez-vous ?
« Madame, quoi que vous fassiez, vous le ferez mal. » Cette annonce, qu’aurait faite Freud à une mère, a de quoi déculpabiliser celles qui s’inquiéteraient de ne pas être « suffisamment bonnes », pour reprendre l’expression du pédiatre et psychanalyste britannique Donald W. Winnicott. En 1937, Freud considérait même (avec le fait de psychanalyser et de gouverner) l’éducation comme une tâche impossible (dans « Analyse terminée et analyse interminable »).
1. Directeur de l’École de propédeutique à la connaissance de l’inconscient et auteur du Narcissisme(Éditions In Press).
Pour aller plus loin :
==> 10 idées reçues sur la psychanalyse
Distantes ou intrusives, trop ou pas assez aimantes… Nos mères seraient responsables de nos névroses et de nos malheurs. Quoi ? Comment ? Ce n’est pas ce que l’on répète sur le divan ?
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