Nantes, la traite négrière et l’esclavage

Du milieu du 17e au milieu du 19e siècle, la France organise au moins 4220 expéditions négrières, dont une grande partie menée par les armateurs nantais.

Principaux ports Nombre d’expéditions
Nantes 1714
Le Havre 451
La Rochelle 448
Bordeaux 419
Saint-Malo 218
Lorient 137
Honfleur 134
Marseille 88
Dunkerque 41
Dans une moindre mesure, d’autres ports français participent aussi à ce commerce : Rochefort, Bayonne, Vannes, Brest, Morlaix, Dieppe, Cherbourg, Saint-Brieuc, Sète, Marans…

La place de Nantes dans le commerce négrier est paradoxale.
Quand elle arme pour la première fois à la traite au 17e siècle, Nantes a un siècle et demi de retard sur le Portugal. Et, quand elle abandonne la traite vers 1830, elle le fait bien avant d’autres port comme Le Havre (1847), l’esclavage perdurant à Cuba jusqu’en 1886 et au Brésil jusqu’en 1888.
Nantes ne doit donc pas sa primauté à la durée de sa participation, mais à sa densité, avec l’organisation de 43 % des expéditions négrières françaises (soit environ 5 à 6 % de la traite atlantique européenne).

Au cours du 18e siècle, une part représentant 10 à 33 % du commerce maritime au long cours nantais correspond à des armements négriers, une autre part étant consacrée à l’économie de plantation esclavagiste.

Comme le rappelle l’historien Eric Saugera : « Plus qu’ailleurs, Nantes fit sienne l’argumentation négrière majeure : les colonies sont indispensables à la richesse nationale, les Noirs sont indispensables à leur mise en valeur, la traite est indispensable à son renouvellement. »1

En un peu plus d’un siècle, les navires nantais auront transporté plus de 550 000 captifs noirs vers les colonies.


1. Nantes dans la traite négrière française XVIIIe – XIXe siècles, catalogue de l’exposition « Les Anneaux de la Mémoire », Nantes, 1992
 
Et, le tout, sous la bénédiction de l'Eglise Catholique Romaine (et Apostalistique) qui, non seulement, n'a pas fait grand chose pour la combattre mais y a aussi participer.

Je ne cite les catholiques juste parce que Nantes l'était mais les protestants , au niveau esclavagisme, sont loin d'être en reste.
 
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