Près de 40.000 étrangers (38.342 exactement) ont reçu la nationalité belge en 2021 selon le dernier rapport de Myria, le Centre fédéral Migration. Les 3 premiers pays d’origine sont le Maroc, la Syrie et la Roumanie.
Les Marocains de naissance représentent 9% et arrivent en tête, devançant de peu les Syriens.
Depuis 20 ans, les Marocains sont, de façon constante, les plus nombreux à obtenir la nationalité belge.
Le constat est toujours valable aujourd’hui.
L’arrivée massive des Marocains en Belgique est évidemment liée à l’accord conclu en février 1964 entre Bruxelles et Rabat. Le royaume de Belgique est alors en pleine expansion industrielle et a besoin de main-d’œuvre.
Depuis le début des années soixante, des travailleurs arrivent du royaume chérifien, mais sans contrôle des Etats. L’accord de 1964 y mettra de l’ordre.
Placé sous protectorat français en 1912, l’Etat français engage des travailleurs marocains lors de la Première guerre mondiale.
En Belgique, c’est dans le Borinage et dans la région de Liège que les premiers Marocains s’installent dans les années soixante. Si la Belgique fait appel aux travailleurs marocains officiellement à partir de 1964, c’est pour descendre dans la mine et effectuer des métiers pénibles, "dont les Belges et les Italiens, échaudés par la catastrophe de Marcinelle, ne voulaient plus", rappelle Marco Martiniello.
A partir de 1974, le recrutement de la main-d’œuvre étrangère est officiellement arrêté. De 1974 à 1989, "c’est la période du regroupement, de la constitution et de la stabilisation des familles".
"Un grand rendez-vous manqué" estime aujourd’hui le chercheur Hassan Bousetta.
Les mines commencent à fermer, les pères de famille perdent leur travail alors que les besoins des familles en logement et scolarité vont croissant.
Mais ces problèmes sont invisibilisés alors que la question de l’immigration s’installe au cœur du débat politique.
Les Marocains de naissance représentent 9% et arrivent en tête, devançant de peu les Syriens.
Depuis 20 ans, les Marocains sont, de façon constante, les plus nombreux à obtenir la nationalité belge.
Une histoire de 60 ans
"Les Marocains de Belgique sont entrés dans un processus de stabilisation irréversible, comme en atteste leur propension à acquérir la nationalité belge qui demeure supérieure à la moyenne des autres groupes d’étrangers" analysaient déjà en 2003 Hassan Bousetta et Marco Martiniello, deux chercheurs spécialistes des immigrations.Le constat est toujours valable aujourd’hui.
L’arrivée massive des Marocains en Belgique est évidemment liée à l’accord conclu en février 1964 entre Bruxelles et Rabat. Le royaume de Belgique est alors en pleine expansion industrielle et a besoin de main-d’œuvre.
Depuis le début des années soixante, des travailleurs arrivent du royaume chérifien, mais sans contrôle des Etats. L’accord de 1964 y mettra de l’ordre.
Une présence antérieure à l’accord de 1964
Mais, comme le souligne Hassan Bousetta, " la présence de Marocains en Belgique est plus ancienne, notamment en Wallonie depuis les années vingt. Les immigrés arrivaient via la France, ce qui constitue une première indication que […] cette présence est le produit indirect de la colonisation".Placé sous protectorat français en 1912, l’Etat français engage des travailleurs marocains lors de la Première guerre mondiale.
En Belgique, c’est dans le Borinage et dans la région de Liège que les premiers Marocains s’installent dans les années soixante. Si la Belgique fait appel aux travailleurs marocains officiellement à partir de 1964, c’est pour descendre dans la mine et effectuer des métiers pénibles, "dont les Belges et les Italiens, échaudés par la catastrophe de Marcinelle, ne voulaient plus", rappelle Marco Martiniello.
Des problèmes invisibilisés
L’immigration marocaine s’échelonne sur 5 périodes : de 1912 à 1964, de 1964 à 1974, de 1974 à 1989, de 1989 à 2001, de 2011 à aujourd’hui. En 1964, 461 Marocains étaient recensés, 40.000 en 1974 et 343.000 au 1er janvier 2021.A partir de 1974, le recrutement de la main-d’œuvre étrangère est officiellement arrêté. De 1974 à 1989, "c’est la période du regroupement, de la constitution et de la stabilisation des familles".
"Un grand rendez-vous manqué" estime aujourd’hui le chercheur Hassan Bousetta.
Les mines commencent à fermer, les pères de famille perdent leur travail alors que les besoins des familles en logement et scolarité vont croissant.
Mais ces problèmes sont invisibilisés alors que la question de l’immigration s’installe au cœur du débat politique.