Ne pas supporter la « vérité » n'est pas une preuve de quoi que ce soit

Ebion

Contre les crimes de guerre
VIB
Bonjour :timide:

Voilà, il y a une certaine manière d'argumenter contre des positions sceptiques ou minimalistes que je juge malhonnête et manipulatrice.

Certaines personnes semblent croire que si une croyance se révèle « insupportable » pour quelqu'un (en particulier dans les moments de vulnérabilité, de détresse), alors cette croyance est fausse, ou du moins discréditée. La personne qui écarte cette croyance se voit « réfutée » en raison de sa supposée « incohérence », de sa « contradiction » entre ce qu'elle prêche et ce qu'elle fait.

Voici des exemples.

Un matérialiste athée ou un bouffeur de curés qui se convertit sur son lit de mort, parce qu'il se met à avoir peur de la mort ou de ce qu'il y a après...

Un relativiste moral (pour lequel en principe il y a pas de vérité morale absolue et universelle, transcendant les époques et cultures et religions) se met à croire à des vérités morales absolues quand il se voit victime d'injustices et espère réparation. Ou encore celui qui croyait que dans ce monde, c'est seulement la loi du plus fort qui prévaut, se met à croire en des principes moraux obligatoires quand il se voit battu par quelqu'un de plus fort que lui.

Un sceptique ou un idéaliste (qui doute de l'existence objective du monde matériel ou la nie) se met à croire à l'efficacité de médicaments ou d'anesthésiques matériels quand il tombe malade...

Un déterministe « dur » (il y a pas de libre arbitre) qui se met néanmoins à croire en la responsabilité morale du criminel qui lui a fait du mal pour demander justice.

Bien sûr ce genre d'incohérences entre la théorie et la conduite de la vie nous fait croire facilement que ces théories sont absurdes, des luxes de personnes riches et en santé et en sûreté qui ont trop de temps pour penser, et que quand le malheur arrive, les gens font enfin preuve de plus de « lucidité ».

Mais ne voit-on pas que cette manière de raisonner est un sophisme?

Le fait que des personnes ne puissent pas toujours maintenir certaines croyances dans des moments de faiblesse ne nous dit absolument rien sur la vérité ou la fausseté de ces croyances. Il faut voir les arguments objectifs pour et contre, et non la plus ou moins grande résistance psychologique de la personne.

Rien ne nous dit a priori que la vérité devrait être agréable ou rassurante ou satisfaisante ou consolatrice... il se peut que la vérité soit triste et désespérante. Le fait qu'on ne puisse pas la regarder en face n'est pas une preuve de quoi que ce soit contre elle. Cela veut simplement dire que nous sommes faibles et que nous avons parfois besoin de fictions consolatrices pour supporter la dureté de l'existence. C'est un problème d'ordre psychologique : c'est pas une objection contre ces croyances.

De plus, en réalité, c'est pas dur de comprendre que c'est justement normalement quand les personnes sont en pleine possession de leurs moyens (pas en détresse) qu'elles jugent avec le plus d'objectivité et de finesse. Les situations de détresse auraient plutôt tendance à brouiller notre jugement et nous faire nous rabattre sur des réflexes de défense archaïques... C'est pas toujours vrai, mais du moins ça l'est une bonne partie du temps.

Vos avis svp merci. :cool:
 
Selon Paul Watzlawick, la « vérité » n’est pas une donnée objective ou absolue, mais bien une construction issue de la communication et de la perception des individus. Pour lui, chaque personne crée sa propre réalité à partir de ses expériences, croyances et échanges, ce qui aboutit à des vérités plurielles, relatives et parfois contradictoires selon les contextes et les interlocuteurs.

Watzlawick est un adversaire des « certitudes absolues » et des vérités figées : selon sa théorie, la manière dont nous communiquons construit et modifie notre perception de la réalité ; il n’existe pas de vérité universelle, mais des versions de la réalité qui coexistent.

Dans "La réalité de la réalité", livre ancien que je vous conseille , il montre que nos convictions et nos représentations (ce que nous considérons comme vrai) produisent leur propre réalité, que nous défendons ou adaptons selon les situations de communication et nos échanges sociaux.

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Selon Paul Watzlawick, la « vérité » n’est pas une donnée objective ou absolue, mais bien une construction issue de la communication et de la perception des individus. Pour lui, chaque personne crée sa propre réalité à partir de ses expériences, croyances et échanges, ce qui aboutit à des vérités plurielles, relatives et parfois contradictoires selon les contextes et les interlocuteurs.

Watzlawick est un adversaire des « certitudes absolues » et des vérités figées : selon sa théorie, la manière dont nous communiquons construit et modifie notre perception de la réalité ; il n’existe pas de vérité universelle, mais des versions de la réalité qui coexistent.

Dans "La réalité de la réalité", livre ancien que je vous conseille , il montre que nos convictions et nos représentations (ce que nous considérons comme vrai) produisent leur propre réalité, que nous défendons ou adaptons selon les situations de communication et nos échanges sociaux.

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Exemple de vérité absolue : les chats sont meilleurs que les chiens, car ils ont une langue rugueuse. :wazaa:
 
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