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Les autorités sanitaires allemandes sont inquiètes : la rougeole fait son grand retour en Allemagne. La semaine dernière, un nourrisson est décédé des suites de la maladie à Berlin. Il avait reçu tous les vaccins nécessaires, sauf celui contre la rougeole. En Espagne, c'est un cas de diphtérie qui a été confirmé après 30 ans sans cette maladie. Là encore, il s'agissait d'un enfant de six ans qui n'avait pas été vacciné. En Belgique, de plus en plus de parents décident de pas vacciner leurs enfants. Pourquoi ? Sur quoi se basent-ils ? Est-ce dangereux pour la collectivité ?
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la vaccination évite chaque année entre deux à trois millions de décès. Une nouvelle réjouissante, qui est toutefois rapidement contrastée par un autre constat : dans le monde, un enfant sur cinq ne bénéficie toujours pas des vaccins essentiels qui permettraient d'éviter 1,5 million de décès infantiles, dit l’OMS.
Un seul vaccin obligatoire en Belgique
En Belgique, seule la vaccination contre la poliomyélite est légalement obligatoire depuis 1967. D’autres sont fortement recommandées. Par contre, si l'enfant fréquente une crèche (ou un milieu agréé par l'ONE) en Fédération Wallonie-Bruxelles, le vaccin sera demandé pour la polio, la diphtérie, la coqueluche, la rougeole, la rubéole et les oreillons. La couverture de vaccination en Belgique est maximale (95%) rien que pour les six maladies classiques. C’est l’ONE - l'Office de la Naissance et de l’Enfance - qui demande ces vaccinations, et entend ainsi "protéger la collectivité".
En marge de cela, un "mouvement" anti-vaccination prend de l’ampleur en Europe. En Espagne, en Allemagne, mais aussi en Belgique, de plus en plus de parents refusent de vacciner leurs enfants, par méfiance vis-à-vis de l’industrie pharmaceutique, ou encore par inquiétude concernant de possibles effets secondaires. Bon nombre d'entre eux s'appuient sur des cas de complication de santé, voire des décès qu'ils attribuent aux vaccins. Ils pointent aussi du doigt les composants des vaccins.
"On dit de moi que je suis une mauvaise mère"
Vanessa est mère de trois enfants et refuse de leur administrer des vaccins, car elle estime que cela n'est pas justifié. "Lorsque l'on prévoit de prendre l'avion pour se rendre en Afrique, je peux le concevoir, ou lorsque les dangers sont réels pour l'enfant, là d'accord. Mais des vaccins contre la varicelle par exemple, ça n'a pas de sens."
La maman essuie les critiques les plus virulentes au quotidien : "On me dit qu'à cause de moi et de mon choix de ne pas vacciner mes enfants, cela pourrait porter préjudice aux autres enfants. On me pointe du doigt en me traitant parfois de mauvaise mère. Lors des visites médicales obligatoires organisées par l'école, on demande le carnet de vaccination que je n'ai pas. Cela est mal vu, et c'est une forme de discrimination", dénonce-t-elle.
"Mon choix n'est ni politique, ni religieux, ou quoi que ce soit d'autre", prévient-elle d'emblée. C'est pour elle un mode de vie plus sain. L'argument majeur qu'elle avance est que les "maladies d'enfance" comme la varicelle doivent "se faire naturellement" afin de développer les anticorps de l'enfant. "De même, je ne prends et ne donne pas des médicaments pour un oui ou pour un non. Je laisse mes enfants faire de la fièvre", dit-elle.
"On injecte des saletés et, en plus, ça ne marche pas"
La maman pointe surtout du doigt les composants des vaccins, qui contiennent de l'aluminium : "Mes enfants ont eu la varicelle et d'autres maladies. Je préfère cela que leur injecter de l'aluminium dans le corps. Au final, l'injection fait plus de tort que de bien. On injecte des saletés et, en plus, parfois, l'enfant développe tout de même la maladie contre laquelle il a été vacciné."
Inutiles, les vaccins ? Pour le Dr Duroy, spécialiste en pédiatrie, une telle logique est dangereuse pour la santé publique et se base sur des arguments fallacieux. "Le risque d'attraper une maladie contre laquelle on a été vacciné est de zéro. Il y a bien sûr des risques d'avoir de la fièvre ou autres, mais la maladie est bien pire que le vaccin en lui-même", précise le pédiatre.
"La toxicité de l'aluminium n'est pas prouvée"
Les parents contre la vaccination sont "mal informés" et font de la "pseudo-science", dénonce le Dr Duroy. "Il n'y a pas d'arguments scientifiques qui prouvent la toxicité de l'aluminium contenu dans les vaccins", dit-il.
Le Haut Conseil de la Santé Publique français a en effet publié un dossier titré "Aluminium et vaccins". Selon ce rapport, le Conseil a estimé que les données scientifiques actuelles ne permettent pas de remettre en cause la sécurité des vaccins contenant de l'aluminium, au regard de leur balance bénéfices/risques.
"Le web complique tout, ces gens se basent sur des croyances et des informations qui sont fausses", ajoute le Dr Duroy. Pour le spécialiste, le cas espagnol du décès de l'enfant de six ans qui n'a pas été vacciné contre la diphtérie, 30 ans après son éradication, est un argument qui devrait convaincre les parents réticents.
http://www.rtbf.be/info/societe/det...les-enfants-un-choix-irresponsable?id=9003037
Les autorités sanitaires allemandes sont inquiètes : la rougeole fait son grand retour en Allemagne. La semaine dernière, un nourrisson est décédé des suites de la maladie à Berlin. Il avait reçu tous les vaccins nécessaires, sauf celui contre la rougeole. En Espagne, c'est un cas de diphtérie qui a été confirmé après 30 ans sans cette maladie. Là encore, il s'agissait d'un enfant de six ans qui n'avait pas été vacciné. En Belgique, de plus en plus de parents décident de pas vacciner leurs enfants. Pourquoi ? Sur quoi se basent-ils ? Est-ce dangereux pour la collectivité ?
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la vaccination évite chaque année entre deux à trois millions de décès. Une nouvelle réjouissante, qui est toutefois rapidement contrastée par un autre constat : dans le monde, un enfant sur cinq ne bénéficie toujours pas des vaccins essentiels qui permettraient d'éviter 1,5 million de décès infantiles, dit l’OMS.
Un seul vaccin obligatoire en Belgique
En Belgique, seule la vaccination contre la poliomyélite est légalement obligatoire depuis 1967. D’autres sont fortement recommandées. Par contre, si l'enfant fréquente une crèche (ou un milieu agréé par l'ONE) en Fédération Wallonie-Bruxelles, le vaccin sera demandé pour la polio, la diphtérie, la coqueluche, la rougeole, la rubéole et les oreillons. La couverture de vaccination en Belgique est maximale (95%) rien que pour les six maladies classiques. C’est l’ONE - l'Office de la Naissance et de l’Enfance - qui demande ces vaccinations, et entend ainsi "protéger la collectivité".
En marge de cela, un "mouvement" anti-vaccination prend de l’ampleur en Europe. En Espagne, en Allemagne, mais aussi en Belgique, de plus en plus de parents refusent de vacciner leurs enfants, par méfiance vis-à-vis de l’industrie pharmaceutique, ou encore par inquiétude concernant de possibles effets secondaires. Bon nombre d'entre eux s'appuient sur des cas de complication de santé, voire des décès qu'ils attribuent aux vaccins. Ils pointent aussi du doigt les composants des vaccins.
"On dit de moi que je suis une mauvaise mère"
Vanessa est mère de trois enfants et refuse de leur administrer des vaccins, car elle estime que cela n'est pas justifié. "Lorsque l'on prévoit de prendre l'avion pour se rendre en Afrique, je peux le concevoir, ou lorsque les dangers sont réels pour l'enfant, là d'accord. Mais des vaccins contre la varicelle par exemple, ça n'a pas de sens."
La maman essuie les critiques les plus virulentes au quotidien : "On me dit qu'à cause de moi et de mon choix de ne pas vacciner mes enfants, cela pourrait porter préjudice aux autres enfants. On me pointe du doigt en me traitant parfois de mauvaise mère. Lors des visites médicales obligatoires organisées par l'école, on demande le carnet de vaccination que je n'ai pas. Cela est mal vu, et c'est une forme de discrimination", dénonce-t-elle.
"Mon choix n'est ni politique, ni religieux, ou quoi que ce soit d'autre", prévient-elle d'emblée. C'est pour elle un mode de vie plus sain. L'argument majeur qu'elle avance est que les "maladies d'enfance" comme la varicelle doivent "se faire naturellement" afin de développer les anticorps de l'enfant. "De même, je ne prends et ne donne pas des médicaments pour un oui ou pour un non. Je laisse mes enfants faire de la fièvre", dit-elle.
"On injecte des saletés et, en plus, ça ne marche pas"
La maman pointe surtout du doigt les composants des vaccins, qui contiennent de l'aluminium : "Mes enfants ont eu la varicelle et d'autres maladies. Je préfère cela que leur injecter de l'aluminium dans le corps. Au final, l'injection fait plus de tort que de bien. On injecte des saletés et, en plus, parfois, l'enfant développe tout de même la maladie contre laquelle il a été vacciné."
Inutiles, les vaccins ? Pour le Dr Duroy, spécialiste en pédiatrie, une telle logique est dangereuse pour la santé publique et se base sur des arguments fallacieux. "Le risque d'attraper une maladie contre laquelle on a été vacciné est de zéro. Il y a bien sûr des risques d'avoir de la fièvre ou autres, mais la maladie est bien pire que le vaccin en lui-même", précise le pédiatre.
"La toxicité de l'aluminium n'est pas prouvée"
Les parents contre la vaccination sont "mal informés" et font de la "pseudo-science", dénonce le Dr Duroy. "Il n'y a pas d'arguments scientifiques qui prouvent la toxicité de l'aluminium contenu dans les vaccins", dit-il.
Le Haut Conseil de la Santé Publique français a en effet publié un dossier titré "Aluminium et vaccins". Selon ce rapport, le Conseil a estimé que les données scientifiques actuelles ne permettent pas de remettre en cause la sécurité des vaccins contenant de l'aluminium, au regard de leur balance bénéfices/risques.
"Le web complique tout, ces gens se basent sur des croyances et des informations qui sont fausses", ajoute le Dr Duroy. Pour le spécialiste, le cas espagnol du décès de l'enfant de six ans qui n'a pas été vacciné contre la diphtérie, 30 ans après son éradication, est un argument qui devrait convaincre les parents réticents.
http://www.rtbf.be/info/societe/det...les-enfants-un-choix-irresponsable?id=9003037