Nicaragua : 5 questions sur une crise qui a déjà fait plus de 280 morts

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la rose et le réséda
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Les manifestants ont d'abord dénoncé une réforme des retraites, depuis abandonnée, puis une confiscation du pouvoir par le président Ortega.
Par L'Obs

Publié le 19 juillet 2018 à 07h15

Le Nicaragua, où des forces gouvernementales ont pris le contrôle mercredi du quartier rebelle de Masaya (Sud-Ouest), connaît depuis exactement trois mois un mouvement de contestation antigouvernementale durement réprimé, qui a déjà fait plus de 280 morts.

Les manifestants ont d'abord dénoncé une réforme des retraites, abandonnée depuis, puis la confiscation du pouvoir par le président Daniel Ortega, dont ils réclament le départ. Cet ex-leader de la révolution sandiniste, au pouvoir de 1979 à 1990, y est revenu en 2007. Il est accusé d'avoir mis en place avec son épouse Rosario Murillo, qui occupe les fonctions de vice-présidente, une "dictature" marquée par la corruption et le népotisme. Ses adversaires demandent des élections anticipées ou son départ. Voici ce qu’il faut savoir.


1 Quelle est l’origine de la crise politique ?
Le 18 avril dernier, sur recommandation du Fonds monétaire international (FMI), le gouvernement présente un projet de réforme des retraites qui augmente les cotisations et abaisse les pensions de 5%. Dans plusieurs villes, des manifestations de protestation sont organisées, initiées par des étudiants, qui sont durement réprimées. En cinq jours, il y aura 25 morts dans les affrontements.

Daniel Ortega renonce à la réforme quelques jours après, mais le 23 avril, des dizaines de milliers de personnes, salariés, étudiants, paysans et entrepreneurs, manifestent à Managua, la capitale, pour dénoncer la répression. L’ONU demande également au gouvernement des enquêtes déplorant de possibles "exécutions illégales".

Alors que la mobilisation s’intensifie, de même que la répression – Amnesty international dénonce un recours à des groupes paramilitaires – un dialogue s’ouvre le 16 mai entre le président et l’opposition sous le patronage de l’Eglise catholique. Le 30 mai, les milieux d’affaires prennent également leurs distances avec le président Ortega qui rétorque qu’il ne quittera pas le pouvoir.

Le 7 juin, après de multiples échecs, la conférence épiscopale présente un plan de démocratisation avec une présidentielle anticipée et des réformes constitutionnelles, exigences clés des manifestants.

La répression continue et le nombre de morts augmente, notamment à Managua et Masaya à 20 kilomètres au sud de la capitale, devenue la ville la plus rebelle au pouvoir. Les discussions n’aboutissent pas, des grèves générales sont organisées, les manifestants s'organisent.

Le 17 juillet, des forces anti-émeutes et paramilitaires lancent un assaut (rebaptisé par l’opposition "opération nettoyage") contre Masaya et prennent le contrôle du quartier Monimbo où la population est particulièrement mobilisée contre le gouvernement. Des barricades allant jusqu’à 2 mètres y ont été élevées

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