Pourquoi nous disons «oui»
Même si les pouvoirs du Souverain n’ont été que peu limités, l’exécutif dispose de pouvoirs réels pour mener sa mission et le Parlement devient un acteur central du jeu politique ayant des leviers de contrôle de l’action gouvernementale.
Mardi 21 juin à la première heure était lancée la campagne référendaire pour le vote du plus important projet de réforme constitutionnelle que le Royaume du Maroc ait connu depuis sa première loi suprême de 1962. Dix jours plus tard, le 1er juillet, les Marocains iront aux urnes pour exprimer leurs voix. Le «oui» l’emportera-t-il ? Le «non» mobilisera-t-il suffisamment de personnes pour pouvoir s’imposer ?
Au delà des influences que peuvent avoir les forums sur les réseaux sociaux, les discussions de salons et les émissions de télé consacrées à la réforme constitutionnelle, l’électeur ne devra surtout pas faire l’économie de parcourir le texte pour saisir toute la teneur des changements.
Et des changements il y en a, comme l’illustre notre dossier consacré au sujet en pages suivantes (58 à 63). L’engagement pris par le Souverain de présenter une loi suprême démocratique, respectueuse des droits du citoyen et de sa dignité, consacrant une justice sociale équitable aura été respecté, le tout dans un climat de concertation avec les politiques et la société civile dont plusieurs propositions ont été retenues.
http://www.lavieeco.com/news/politique/Pourquoi-nous-disons-«oui»-19823.html
Le rôle du Roi, arbitre, orientateur stratégique et garant de la pérennité et la stabilité de l’Etat, prend le dessus sur celui d’un monarque seul détenteur des pouvoirs exécutifs. Les pouvoirs du Roi n’ont pas été réduits de manière substantielle, mais l’articulation de ses pouvoirs avec ceux de l’exécutif a été précisée. Si le projet de Constitution ne consacre pas une monarchie parlementaire au sens universel du terme, la monarchie absolue, elle, n’est plus de mise, car le Roi s’astreint à des obligations nombreuses dont la plus importante est de prendre obligatoirement l’avis d’un exécutif pour des décisions jusque-là régaliennes. Un gouvernement qui retrouve ses pleins pouvoirs avec un chef de l’exécutif (p. 60) qui dispose de pouvoirs de nomination et de révocation et qui exerce une réelle autorité sur son équipe. Sous l’autorité du chef du gouvernement, le gouvernement met en œuvre son programme gouvernemental, assure l’exécution des lois, dispose de l’administration et supervise l’action des entreprises et établissements publics. Il n’est responsable que devant le Parlement.