- Alors que les cancers touchent 400.000 nouveaux patients chaque année, une partie d’entre eux doivent gérer leur inquiétude mais aussi l’annoncer à leurs enfants.
- Pour éviter de trop les perturber, certains se demandent s’il faut ou non parler du cancer à leurs enfants.
- « 20 Minutes » a interrogé deux psychologues, qui épaulent des familles concernées et sélectionné certains témoignages touchants d’internautes.
C’est une grosseur au sein (ou ailleurs) qui se transforme en un mot lourd d’inquiétude, en boule dans la gorge, en nœuds au cerveau, en points d’interrogation sur l’avenir. Pour beaucoup de patients-parents, la question d’annoncer leur cancer à leur enfant démultiplie l’angoisse. Marie-Frédérique a choisi d’attendre les questions de sa fille pour lui expliquer son cancer du sein. « Je reste persuadée qu’il faut expliquer la maladie qui nous frappe aux enfants, avec leurs mots, mais sans être alarmiste. » Un numéro d’équilibriste exigeant, surtout quand on doit gérer ses larmes et éviter de trop bousculer le quotidien familial.
Silence lourd de conséquences
Faut-il en parler ? C’est une évidence, pour les deux psychologues interrogées… « Souvent, les parents sont freinés par la peur d’inquiéter, remarque Audrey Ginisty, psychologue. Mais en réalité, l’enfant est encore plus perturbé de ne pas savoir pourquoi il y a des changements dans sa vie ! » « Quand il y a des non dits, des silences autour d’un cancer, l’imaginaire de l’enfant peut déborder la réalité, donc être encore plus anxiogène, confirme sa collègue au CHU de Nîmes, Armelle Ratat. Même si la tentation de cacher est encore là, il y a une prise de conscience de plus en plus forte de l’importance des mots et de savoir. »
Car les conséquences dommageables d’un lourd silence peuvent intervenir… à retardement. « Parfois, même les tout petits ont compris, mais ils le cachent, reprend Audrey Ginisty, également blogueuse. Les enfants veulent encore plus protéger leurs parents que ces derniers ! Puisque la règle c’est qu’on ne parle pas de ce qui génère de la souffrance, l’enfant risque d’inhiber ses ressentis. » D’autres vont enchaîner les maladies ou les colères, refuser les câlins… Évidemment, chaque enfant réagit différemment et « il ne s’agit pas de culpabiliser les parents, mais de les aider », précise Audrey Ginisty.........................................
https://www.20minutes.fr/sante/2342231-20181001-octobre-rose-comment-parler-cancer-enfants