Oise : Un homme jugé pour avoir filmé à leur insu treize femmes dans ses toilettes

Il avait installé une caméra dans ses toilettes, avec laquelle il filmait ses invitées. Wilfried Trouillet, 27 ans, comparaît pour avoir violé l’intimité de plus de 13 femmes en les filmant à leur insu, lorsqu’elles allaient aux toilettes à son domicile de Mondescourt. Jugé pour voyeurisme aggravé, entre décembre 2021 et novembre 2023, il a installé une caméra dissimulée dans un placard dans la salle de bain, où étaient les toilettes. C’est sa compagne de l’époque, qui a signalé les faits en gendarmerie, accompagnée par une copine qui figurait parmi les femmes filmées.

Les enquêteurs ont découvert un disque dur contenant plus de 150 vidéos et 220 photos de sa compagne à l’époque. Selon lui, elle était consentante. Une affirmation qu’elle conteste formellement. Au total, 13 dossiers nominatifs, soigneusement classés, couvrant la période de mars 2022 à décembre 2023, ont été retrouvés. Les images portaient sur les parties intimes, les jambes, parfois les visages des victimes. Parmi elles : des amies de l’ex-compagne, sa famille, les femmes d’amis à lui. Les vidéos avaient été obtenues via une caméra infrarouge, détectant chaque mouvement. Elle était connectée à une application de transfert automatique.

Le prévenu prétextait continuellement des travaux dans les cabinets du rez-de-chaussée, pour quelles invités utilisent les toilettes de la salle de bain, à l’étage.

Son ex-femme fait partie des plaignantes​

Le prévenu a reconnu un «rapport malsain au sexe» et une «addiction au porno». Son comportement allait au-delà du simple voyeurisme. Il aurait également forcé sa compagne à regarder du contenu pornographique quotidiennement. Après une relation de plus de sept ans, l’ex-compagne, qui fait partie des plaignantes, a rapporté des rapports non consentis et plusieurs dépressions, liées aux douloureuses révélations.

Il aurait piraté le compte Snapchat de sa belle-sœur pour obtenir des photos intimes. Wilfried Trouillet l’aurait également harcelée pour reçevoir des photos de sa mère sous la douche. Photos qu’elle a finalement envoyées, cédant sous la pression. Elle indique à la barre qu’elle avait peur qu’il «vrille».

«Un climat pervers»​

Il comparaît également devant le tribunal pour détention illégale d’armes à feu non déclarées. L’homme a reconnu les avoir reçues d’un collègue et de son grand-père, sans licence. Il explique à la barre son attirance pour les armes, sans fournir d’explication.

«Derrière un vernis de convivialité, il instaurait un climat pervers… plaide l’avocat des parties civiles. Les victimes étaient jeunes, proches du couple, souvent en confiance. Certaines amies, d’autres membres de la famille. Toutes ont exprimé un profond sentiment de trahison.

Le prévenu, sans avocat et peu loquace à la barre, n’a pas fourni de réelles raisons de ses agissements. Il évoque brièvement des sévices durant son enfance. Ce que le parquet décide de ne pas prendre en compte, «par manque d’explication».

«Des agissements calculés»​

Sur les treize victimes, plusieurs se sont constituées parties civiles. Les dommages et intérêts demandés s’échelonnent de 1000 à 8000 euros.

«On est sur des agissements calculés, estime le procureur, avec des moyens techniques précis.» Il requiert deux ans de prison avec sursis probatoire, obligation de soins et interdiction de contact avec les victimes.

Le tribunal prononce cette peine requise de deux ans de prison avec sursis probatoire pendant trois ans et les mêmes demandes que le procureur.

 
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