Le truc est qu'il n'existe aucune loi obligeant à reconnaître ce génocide. A partir de là, devant un tribunal, Mahinur ne peut que l'emporter si elle décide de se plaindre.
Quant j'étais étudiant, j'avais discuter de ce sujet avec un historien turc en visite en Belgique. C'était vraiment passionnant et cette discussion à elle seule illustre assez bien le fait qu'on se trompe sur la communauté turque quant on les dit pas empathique sur cette histoire.
En résumé, dans sa croyance , qui est aussi celle de la communauté turque, à aucun moment ils ne nient la mort de centaines de milliers d'arméniens, ce qu'ils réfutent, c'est l'idée qu'il y ait eu une préparation du type de celle des nazis.
Eux parlent de guerre civil et ils déplorent un demi-million de morts.
Leur revendication est de s'accorder sur une commémoration des victimes arméniennes et turques. Quant on leur parle de commémorer un génocide, c'est comme si on leur demandait de s'incliner devant les victimes arméniennes qu'ils reconnaissent mais pas devant les victimes turques. D'ailleurs l'historien avec lequel j'ai discuté une journée entière me parlait de sa propre famille décimée par les arméniens.
A un moment, je lui ai demandé pourquoi les deux pays n'enverraient pas leurs historiens pour s'accorder sur une histoire commune , il m'a répondu que la Turquie a fait cette demande et l'Arménie la refusé.
Comprenons-nous bien, je ne prends pas pour argent comptant ce qu'il m'a dit mais par contre, je le crois sincère dans sa croyance, et à partir de cette expérience passée, la posture de notre communauté d'origine turque ne m'étonne pas. Avant de leur demander de s'incliner, il faut , si le moyen existe, déconstruire leurs croyances.