Pakistan/Afghanistan

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Depuis sa fixation en 1893, la "Ligne Durand" cristallise les tensions entre le Pakistan et l'Afghanistan. Kaboul en conteste la légitimité pour deux raisons : sa genèse coloniale et son tracé qui divise le peuple pachtoune.

Les opérations militaires y sont fréquentes et les contrôles toujours plus renforcés. Alors que les relations ne cessent de se dégrader entre le Pakistan et son voisin afghan depuis le retour des talibans au pouvoir en 2021, la frontière entre les deux pays incarne ces tensions : attaques terroristes, bombardements aériens, mais aussi expulsions de milliers d'Afghans du territoire pakistanais.

Il faut dire que la “Ligne Durand”, du nom du Britannique Sir Mortimer Durand qui fixa en 1893 les limites entre l’empire des Indes et l’Émirat d’Afghanistan, est considérée dès cette époque par les Afghans comme un tracé arbitraire et artificiel. Elle divisa la communauté pachtoune entre les deux pays, provoquant une série d’insurrections.

Toujours officiellement rejetée par l’Afghanistan, elle fait l’objet de contrôles de plus en plus renforcés par le Pakistan dans les zones tribales du Nord-Ouest (les FATA, pour “Federally Administered Tribal Areas”, fusionnées depuis 2018 avec la province de Khyber Pakhtunkhwa), qui la reconnaît comme frontière officielle et redoute qu'elle ne serve de base arrière à des groupes djihadistes hostiles, dont les redoutables TTP (“Tehrik-e-Taliban Pakistan”, les talibans pakistanais), responsables de la mort de plusieurs milliers de personnes au Pakistan en 2024. Des tensions croissantes, qui justifient pour Islamabad que les expulsions massives de réfugiés afghans au Pakistan, commencées fin 2023 et accélérées depuis le 1er avril 2025, n’aient pas été interrompues alors même que l’Afghanistan a été frappé par une terrible série de séismes entre le 31 août et le 4 septembre, précisément à sa frontière avec le Pakistan.

En quoi la frontière cristallise-t-elle les tensions entre le Pakistan et l’Afghanistan ? Comment la situation à la frontière a-t-elle évolué depuis le retour des Talibans ? Quelles sont les opérations de déstabilisation que dénonce Islamabad et quelles opérations militaires en retour ? Pourquoi la ligne Durand est-elle toujours contestée par Kaboul ?

Focus - Le Baloutchistan, une région marquée par des velléités sécessionnistes

Avec Didier Chaudet, géopolitologue, associé à l’Observatoire de la nouvelle Eurasie, membre du comité de rédaction de la Revue Défense nationale.

Si le Pakistan doit faire face aux revendications sécessionnistes des zones tribales pachtounes du Nord-Ouest, appuyées par Kaboul, le pays est également confronté à des mouvements séparatistes dans la province du Baloutchistan, qui occupe près de 40% de son territoire. Territoire divisé entre trois États - le Pakistan, l’Iran et l’Afghanistan - la création d’un Baloutchistan est revendiquée par plusieurs groupes situés de part et d’autre de la frontière et qui en exploite la porosité pour mener leurs actions et échapper aux pouvoirs centraux.
 
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