Bonjour
Je rebondis sur une discussion qu'on avait dans un autre thread.
Dans les religions monothéistes, il y a une distinction claire entre le bien et le mal, et le mal moral est le péché, c'est-à-dire la transgression des commandements divins ou la désobéissance à Dieu (ou, selon une autre perspective, une offense à Dieu).
Et donc, il y a le problème qui se pose du pardon des péchés. On pourrait en théorie imaginer un Dieu qui serait la justice parfaite et qui n'offrirait aucun pardon, mais qui jugerait les gens selon leurs œuvres et leur infligerait des punitions proportionnées. Mais ce n'est pas cela le Dieu des monothéistes. Il y a la possibilité d'être pardonné si on fait certains gestes.
Cependant, les chrétiens, mais surtout les fondamentalistes chrétiens, interprètent la chose de la façon suivante :
Dieu est parfaitement amour, alors il veut que les humains soient sauvés, mais il est aussi saint et juste, alors il ne peut pas tolérer le péché, et les pécheurs ne peuvent pas être en sa présence. Or, la sainteté de Dieu impose des règles morales d'une telle sévérité qu'en réalité, tout le monde ne peut éviter d'avoir péché. Et le péché, quel qu'il soit, est d'une telle gravité qu'il mérite l'enfer : en effet, un péché offense la majesté infinie de Dieu, sa gravité est proportionnelle à la valeur de celui qui est offensé, et Dieu est infiniment parfait. Un enfant de sept ans qui bouscule un camarade de classe mérite donc l'enfer.
Et donc, si on s'en tient là, tout le monde mériterait l'enfer. Et Dieu ne peut pas simplement pardonner, car il est juste, et un péché exige une satisfaction. Quelqu'un doit payer pour le péché.
Et justement, dans l'Ancien Testament, les Israélites faisaient des sacrifices d'animaux en expiation de leurs péchés. Mais ces sacrifices étaient imparfaits et jamais totalement adéquats. Il faudrait une victime d'une valeur infinie pour satisfaire la justice de Dieu. Si le péché est, d'une certaine manière, infiniment grave, la justice exige en effet que la peine pour l'expier soit proportionnée, donc elle aussi infinie d'une manière ou d'une autre. C'est pour cela, entre autres choses, que l'enfer est éternel. Car l'éternité de l'enfer est une façon de rendre infinie la peine des pécheurs impénitents.
Or, Dieu a justement a trouvé la solution pour sauver l'humanité sans déroger à ses principes de justice : il s'incarne en Jésus, il s'arrange pour qu'on le crucifie, et la peine qu'il endure devient une satisfaction proportionnée pour les crimes des humains. Jésus, comme humain, peut nous représenter, mais comme Fils de Dieu, il a aussi une valeur infinie, donc suffisante pour satisfaire la peine que le péché encourt.
Et donc c'est Dieu incarné lui-même qui acquitte la peine de notre péché. C'est comme un riche qui aime bien un pauvre et qui décide d'acquitter la dette que le pauvre a contractée à cause de sa mauvaise conduite. Le pauvre n'aurait jamais pu payer seul. Mais l'argent de la dette n'est pas effacé mystérieusement, il faut qu'il vienne de quelque part, que quelqu'un paie. Et donc c'est le riche. Et si le riche est en même temps le créancier du pauvre, et qu'il annule sa dette, il n'en demeure pas moins que le riche a perdu quelque chose au compte. Le fondamentalisme chrétien est une religion de comptables scrupuleux dont les comptes doivent balancer.
Et donc l'objection que Dieu pourrait juste nous pardonner sans qu'il y ait cette mise en scène sacrificielle tombe à plat : on sait que nous, quand on pardonne une offense qui nous a été faite, on souffre : on souffre parce qu'une partie de nous aurait aimé se venger, ou que l'offenseur paie pour sa faute. Et dans le pardon, on prend cette souffrance sur nous-même. Mais quelqu'un, d'une manière ou d'une autre, doit souffrir.
Il reste que le sacrifice de Jésus doit être accepté par nous. Si le pauvre est trop orgueilleux pour accepter l'argent du riche payant sa dette, le pauvre reste avec sa dette et les ennuis. Donc les gens ne peuvent pas simplement bénéficier passivement du sacrifice qu'a fait Jésus. Il doivent adhérer à lui, reconnaître leur péché, remercier Dieu pour ce sacrifice et changer de vie comme preuve de leur foi.
Qu'en pensez-vous?
Quelle est la perspective islamique? Et celle des athées?
Je rebondis sur une discussion qu'on avait dans un autre thread.
Dans les religions monothéistes, il y a une distinction claire entre le bien et le mal, et le mal moral est le péché, c'est-à-dire la transgression des commandements divins ou la désobéissance à Dieu (ou, selon une autre perspective, une offense à Dieu).
Et donc, il y a le problème qui se pose du pardon des péchés. On pourrait en théorie imaginer un Dieu qui serait la justice parfaite et qui n'offrirait aucun pardon, mais qui jugerait les gens selon leurs œuvres et leur infligerait des punitions proportionnées. Mais ce n'est pas cela le Dieu des monothéistes. Il y a la possibilité d'être pardonné si on fait certains gestes.
Cependant, les chrétiens, mais surtout les fondamentalistes chrétiens, interprètent la chose de la façon suivante :
Dieu est parfaitement amour, alors il veut que les humains soient sauvés, mais il est aussi saint et juste, alors il ne peut pas tolérer le péché, et les pécheurs ne peuvent pas être en sa présence. Or, la sainteté de Dieu impose des règles morales d'une telle sévérité qu'en réalité, tout le monde ne peut éviter d'avoir péché. Et le péché, quel qu'il soit, est d'une telle gravité qu'il mérite l'enfer : en effet, un péché offense la majesté infinie de Dieu, sa gravité est proportionnelle à la valeur de celui qui est offensé, et Dieu est infiniment parfait. Un enfant de sept ans qui bouscule un camarade de classe mérite donc l'enfer.
Et donc, si on s'en tient là, tout le monde mériterait l'enfer. Et Dieu ne peut pas simplement pardonner, car il est juste, et un péché exige une satisfaction. Quelqu'un doit payer pour le péché.
Et justement, dans l'Ancien Testament, les Israélites faisaient des sacrifices d'animaux en expiation de leurs péchés. Mais ces sacrifices étaient imparfaits et jamais totalement adéquats. Il faudrait une victime d'une valeur infinie pour satisfaire la justice de Dieu. Si le péché est, d'une certaine manière, infiniment grave, la justice exige en effet que la peine pour l'expier soit proportionnée, donc elle aussi infinie d'une manière ou d'une autre. C'est pour cela, entre autres choses, que l'enfer est éternel. Car l'éternité de l'enfer est une façon de rendre infinie la peine des pécheurs impénitents.
Or, Dieu a justement a trouvé la solution pour sauver l'humanité sans déroger à ses principes de justice : il s'incarne en Jésus, il s'arrange pour qu'on le crucifie, et la peine qu'il endure devient une satisfaction proportionnée pour les crimes des humains. Jésus, comme humain, peut nous représenter, mais comme Fils de Dieu, il a aussi une valeur infinie, donc suffisante pour satisfaire la peine que le péché encourt.
Et donc c'est Dieu incarné lui-même qui acquitte la peine de notre péché. C'est comme un riche qui aime bien un pauvre et qui décide d'acquitter la dette que le pauvre a contractée à cause de sa mauvaise conduite. Le pauvre n'aurait jamais pu payer seul. Mais l'argent de la dette n'est pas effacé mystérieusement, il faut qu'il vienne de quelque part, que quelqu'un paie. Et donc c'est le riche. Et si le riche est en même temps le créancier du pauvre, et qu'il annule sa dette, il n'en demeure pas moins que le riche a perdu quelque chose au compte. Le fondamentalisme chrétien est une religion de comptables scrupuleux dont les comptes doivent balancer.
Et donc l'objection que Dieu pourrait juste nous pardonner sans qu'il y ait cette mise en scène sacrificielle tombe à plat : on sait que nous, quand on pardonne une offense qui nous a été faite, on souffre : on souffre parce qu'une partie de nous aurait aimé se venger, ou que l'offenseur paie pour sa faute. Et dans le pardon, on prend cette souffrance sur nous-même. Mais quelqu'un, d'une manière ou d'une autre, doit souffrir.
Il reste que le sacrifice de Jésus doit être accepté par nous. Si le pauvre est trop orgueilleux pour accepter l'argent du riche payant sa dette, le pauvre reste avec sa dette et les ennuis. Donc les gens ne peuvent pas simplement bénéficier passivement du sacrifice qu'a fait Jésus. Il doivent adhérer à lui, reconnaître leur péché, remercier Dieu pour ce sacrifice et changer de vie comme preuve de leur foi.
Qu'en pensez-vous?
Quelle est la perspective islamique? Et celle des athées?