Peertube, une tentative d'alternative française et décentralisée à youtube

mam80

la rose et le réséda
Modérateur
La version bêta de PeerTube, un logiciel qui permet de publier des vidéos en ligne de manière décentralisée, est désormais accessible au public.

La semaine dernière, YouTube annonçait sa décision d'augmenter la quantité de publicité sur ses vidéos pour attirer les internautes sur Red, sa plateforme payante et sans pub.

Pour continuer de visionner des vidéos gratuitement, une alternative française existe. Elle s'appelle PeerTube.

Couvée par Framasoft, un réseau dédié à la promotion des logiciels libres, PeerTube est une plateforme décentralisée.

Au cœur de sa philosophie, on trouve l'indépendance vis-à-vis des grands hébergeurs tels que Google, et une volonté d'encourager les échanges entre internautes, via des cercles d'interactions plus resserrés.
Le logiciel est également en open source, c'est-à-dire parfaitement transparent. Le projet a vu le jour dans le cadre de la feuille de route «Contributopia» de Framasoft, qui se donne pour objectif de créer de nouveaux outils numériques plus respectueux de la vie privée.

Le développeur de PeerTube,Florian, a commencé à coder un prototype du logiciel en 2015, le soir après ses cours à l'université, quand il s'est rendu compte qu'il n'existait pas vraiment de réseau social alternatif à YouTube. «À l'époque, c'était un prototype assez moche», se souvient-il. Mi-2017, Framasoft l'a contacté par mail pour donner vie à PeerTube. Grâce à une campagne de dons, il est désormais employé à plein-temps jusqu'à la fin de l'année.
La collaboration entre le développeur et l'association a permis d'accélérer le développement du logiciel, d'aller plus loin dans les fonctionnalités de PeerTube, mais surtout d'améliorer le design et la façon de communiquer sur le réseau. «À l'heure actuelle, on peut considérer qu'il y a environ 3500 vidéos sur l'ensemble des instances référencées», explique Florian. La version bêta étant accessible au public depuis peu, ce chiffre pourrait augmenter au cours des prochaines semaines. On y trouve déjà des vidéos sur des sujets variés, allant de l'agriculture au contrôle de ses données personnelles, en passant par le revenu de base.
Variété de contenus
Sur PeerTube, chacun peut créer son propre serveur, aussi appelé «instance», et le personnaliser pour y héberger ses propres vidéos ou celles d'autres internautes inscrits sur l'instance
.../...
 

mam80

la rose et le réséda
Modérateur
suite

. Lorsqu'une instance est créée, il est possible de lui confier une identité propre, similaire à une ligne éditoriale, ou encore de fixer ses propres conditions générales d'utilisation et ses règles de modération. Il est également possible de rejoindre directement l'instance de son choix, selon ses préférences, sans avoir à créer son propre serveur. Pour l'instant, la version bêta en compte une cinquantaine. Ce système permet une certaine variété de contenus, selon les sujets de prédilections de chaque instance. Certaines d'entre elles sont réservées à la création de jeux vidéo, d'autres à la musique. D'autres encore sont plus généralistes.
PeerTube favorise aussi davantage d'implication du côté des utilisateurs. En cas de problème ou de divergence, il est par exemple plus facile de contacter le fondateur de l'instance que le service de modération de YouTube. «Même s'il y a 1.000 instances avec énormément d'utilisateurs, vous restez utilisateur d'une seule instance», explique Florian. La possibilité d'un dialogue permet d'abolir la frontière qui existe sur YouTube entre les simples internautes et les créateurs de contenu. Les instances sont comparables à des communautés, qui interagissent entre elles. Il est, en effet, possible de partager des vidéos publiées sur une autre instance que la sienne. Sur le même principe, PeerTube peut également communiquer avec d'autres logiciels qui utilisent le même protocole que lui (ActivityPub), à l'instar du réseau social Mastodon.
Plus de décentralisation
Autre différence avec YouTube, les vidéos sont diffusées de pair à pair. La diffusion d'une vidéo repose sur les internautes connectés sur la plateforme, qui jouent le rôle de points relais pour faire parvenir des morceaux de vidéos aux autres utilisateurs. Ce fonctionnement permet à PeerTube de prendre en charge une quantité importante d'internautes qui regardent simultanément la même vidéo, sans avoir à être hébergé sur une grosse plateforme telle que Google, ni ralentir le réseau.
Florian reste lucide: «Je ne pense pas que YouTube à l'heure actuelle puisse être concurrencé par qui que ce soit», déclare-t-il. «Ce qui me ferait plaisir, c'est d'avoir beaucoup de personnes contentes de pouvoir s'affranchir de YouTube, et beaucoup d'instances fédérées. Ce qu'on veut c'est simplement plus de décentralisation» résume le développeur. Le passage de la version bêta à la version 1 de PeerTube est prévu d'ici la fin de l'année.Sur son site, Framasoft indique vouloir traduire l'interface pour le rendre accessible à des personnes non francophones, développer un moyen de mettre des sous-titres sur les vidéos, ainsi qu'un outil de statistiques plus performant. La personnalisation de chaque instance avec des couleurs et des boutons choisis est également en ligne de mire.
http://info.economie.lefigaro.fr/secteur/high-tech/2018/03/30/32001-20180330ARTFIG00001-peertube-une-tentative-d-alternative-francaise-et-decentralisee-a-youtube.php?utm_source=AM2&utm_medium=email&utm_campaign=Economie

mam
 
Haut