Pluralisme linguistique : comment les parlementaires s’y prennent-ils ?

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
Contributeur
Ils viennent d’adopter la loi 38-15 imposant au juge de statuer d’abord s’il accepte des documents en français avant d’entamer le procès. Si le projet de loi-cadre 57-17 est adopté tel que le souhaitent le PJD et l’Istiqlal, l’arabe sera la seule langue de l’enseignement. Certains acquis relatifs à la langue amazighe risque d’être abandonnés pour des considérations idéologiques.

La justice et l’enseignement ont été, par le passé, et restent encore aujourd’hui les domaines où la question linguistique est posée avec acuité. La justice étant, par ailleurs, le premier secteur de l’Etat à avoir été arabisé, suivi de l’enseignement bien des années plus tard. Plusieurs décennies après, la problématique reste posée. Ainsi, en mars 2016 lorsque le ministre de la justice, le Péjidiste Mustapha Ramid, actuel ministre d’Etat, a présenté devant le Parlement le projet de loi 38-15 relatif à la nouvelle organisation judiciaire cette question, qu’on croyait pourtant tranchée depuis des années, a été au centre d’un débat public houleux. Un peu moins de trois ans plus tard, presque le temps que le texte a mis pour sortir du Parlement, le même débat est de nouveau ouvert, cette fois à l’occasion de l’examen du projet de loi-cadre portant réforme de l’enseignement. La question a de nouveau été posée par l’article 30 de ce projet de loi. Pendant ce temps, les députés de la première Chambre, plus précisément les membres de la commission de l’enseignement, de la culture et de la communication n’arrivaient toujours pas à se mettre d’accord sur la place à accorder aux langues étrangères dans l’organisation du futur Conseil national des langues et de la culture marocaine. Trois textes, trois champs d’applicabilité et une même problématique. Mais comment les parlementaires, les détenteurs du pouvoir législatif, en fait, s’en sortent-ils? A défaut d’avoir tranché la question une fois pour toutes, à la fois pour des considérations idéologiques et religieuses, ils continuent à se battre, bien souvent, à couteaux tirés.

Globalement, on distinguera deux tendances majeures, d’un côté le PJD et l’Istiqlal, deux partis conservateurs, qui, pour des raisons évidemment différentes, continuent d’imposer le «tout arabe». Les deux partis sont d’ailleurs les auteurs de deux propositions incriminant la non-utilisation exclusive de la langue arabe dans la vie publique (affichage, publicité, facturation, correspondance officielle…). Deux textes qui datent d’ailleurs de plusieurs années et qui n’ont, pourtant, jamais été programmés pour débat mais que les deux formations n’hésitent pas à reconduire à chaque début de mandat. De l’autre côté, les autres formations politiques, dont celles dites progressistes, qui prônent à la fois un peu plus d’ouverture sur l’un des affluents de l’identité marocaine, l’amazigh, et sur la communauté internationale à travers l’encouragement de l’apprentissage et la maîtrise, et, dans une moindre mesure, l’usage imposé, lui, par l’économie et le marché du travail, des langues étrangères. Les débats du projet de loi 38-15 ont été une occasion pour démontrer cela.

Procédures encore plus alourdies....................................

https://www.lavieeco.com/news/maroc...mment-les-parlementaires-sy-prennent-ils.html
 
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