En matière de pêche durable, mieux vaut ne pas compter sur les enseignes de la grande distribution en France : 86% des poissons qu'elles vendent seraient pêchés "selon des méthodes non-durables ou dans des stocks surexploités".
C'est ce que révèle une enquête de l'organisation UFC-Que choisir parue ce lundi, qui précise que "pas moins de 88% des stocks de poissons européens sont actuellement surexploités ou voient leur capacité à se reconstituer menacée".
Pour obtenir ces chiffres, l'organisation s'appuie sur une enquête réalisée entre le 20 janvier et le 3 février 2018, durant laquelle pas moins de 1 134 poissonneries de grande surface ont été inspectées, en se concentrant sur "trois poissons de la consommation courante menacés par la surpêche" : le cabillaud, la sole et le bar.
"Risque d'effondrement des stocks"
En ne choisissant pas de s'approvisionner chez des fournisseurs au méthodes de pêche durable, la grande distribution prend naturellement le risque "d'un effondrement des stocks pour des espèces particulièrement menacées telles que le bar", précise UFC-Que choisir.
"Seuls les poissons pêchés avec des méthodes respectueuses de la ressource et dans des zones où les stocks sont abondants peuvent être considérés comme durables", détaille encore l'organisation, qui s'inquiète notamment pour le sort du cabillaud, concerné par 88% de mauvaises méthodes de pêche (contre 86% pour la sole, et 80% pour le bar). La méthode de pêche par chalut est majoritairement mise en cause dans cette enquête.
Étiquetage "absent, fantaisites ou trop vague"
Aucune enseigne ne s'en sort avec les honneurs, d'après l'enquête. Toutes ont un taux de poissons pêchés de façon non-durable entre 81% (Cora) et 89% (Super U).
Par ailleurs, l'organisation a constaté une absence inquiétante des mentions obligatoires sur les étals de poissons des grandes surfaces concernées. "Dans deux tiers des cas", elles sont "absentes, fantaisites ou trop vagues", comme lorsqu'il est inscrit "Atlantique" ou "Méditerranée"... L'organisation a relevé également que dans 25% des cas, la méthode de pêche employée est carrément absente.
En conséquence, UFC-Que choisir a décidé d'interpeller les autorités en saisissant la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes "pour que celle-ci réalise des contrôles sur le respect des dispositions réglementaires d'étiquetage".
UFC-Que choisir réclame un "indicateur explicite"
Alors que les ministres de la Pêche sont actuellement réunis à Bruxelles pour négocier les quotas de 2019, l'organisation "exhorte" également les ministres concernés à "aligner les futurs quotas sur les recommandations émises par les experts du conseil international pour l'exploration de la mer".
Elle demande par ailleurs un "indicateur explicite de la durabilité du poisson" dans l'étiquetage réglementaire afin que le consommateur soit parfaitement au courant de la durabilité - ou non - des méthodes de pêche du poisson qu'il achète.
https://www.ladepeche.fr/article/20...e-grandes-surfaces-matiere-peche-durable.html
C'est ce que révèle une enquête de l'organisation UFC-Que choisir parue ce lundi, qui précise que "pas moins de 88% des stocks de poissons européens sont actuellement surexploités ou voient leur capacité à se reconstituer menacée".
Pour obtenir ces chiffres, l'organisation s'appuie sur une enquête réalisée entre le 20 janvier et le 3 février 2018, durant laquelle pas moins de 1 134 poissonneries de grande surface ont été inspectées, en se concentrant sur "trois poissons de la consommation courante menacés par la surpêche" : le cabillaud, la sole et le bar.
"Risque d'effondrement des stocks"
En ne choisissant pas de s'approvisionner chez des fournisseurs au méthodes de pêche durable, la grande distribution prend naturellement le risque "d'un effondrement des stocks pour des espèces particulièrement menacées telles que le bar", précise UFC-Que choisir.
"Seuls les poissons pêchés avec des méthodes respectueuses de la ressource et dans des zones où les stocks sont abondants peuvent être considérés comme durables", détaille encore l'organisation, qui s'inquiète notamment pour le sort du cabillaud, concerné par 88% de mauvaises méthodes de pêche (contre 86% pour la sole, et 80% pour le bar). La méthode de pêche par chalut est majoritairement mise en cause dans cette enquête.
Étiquetage "absent, fantaisites ou trop vague"
Aucune enseigne ne s'en sort avec les honneurs, d'après l'enquête. Toutes ont un taux de poissons pêchés de façon non-durable entre 81% (Cora) et 89% (Super U).
Par ailleurs, l'organisation a constaté une absence inquiétante des mentions obligatoires sur les étals de poissons des grandes surfaces concernées. "Dans deux tiers des cas", elles sont "absentes, fantaisites ou trop vagues", comme lorsqu'il est inscrit "Atlantique" ou "Méditerranée"... L'organisation a relevé également que dans 25% des cas, la méthode de pêche employée est carrément absente.
En conséquence, UFC-Que choisir a décidé d'interpeller les autorités en saisissant la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes "pour que celle-ci réalise des contrôles sur le respect des dispositions réglementaires d'étiquetage".
UFC-Que choisir réclame un "indicateur explicite"
Alors que les ministres de la Pêche sont actuellement réunis à Bruxelles pour négocier les quotas de 2019, l'organisation "exhorte" également les ministres concernés à "aligner les futurs quotas sur les recommandations émises par les experts du conseil international pour l'exploration de la mer".
Elle demande par ailleurs un "indicateur explicite de la durabilité du poisson" dans l'étiquetage réglementaire afin que le consommateur soit parfaitement au courant de la durabilité - ou non - des méthodes de pêche du poisson qu'il achète.
https://www.ladepeche.fr/article/20...e-grandes-surfaces-matiere-peche-durable.html