Polémique autour des voyages en zone à risques: qu’en est-il en belgique?

belgika

Vis et meurs entre les 2 fais de ton mieux
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La prise d’otages de deux touristes français dans le nord du Bénin, qui a abouti à la mort de deux militaires du prestigieux commando de marine Hubert dans une opération de sauvetage, a ravivé le débat autour des voyages dans les zones à risque ou déconseillées.

Le Quai d’Orsay souhaite durcir la réglementation et classer davantage de zones “en rouge” pour dissuader les éventuels téméraires.


Qu’en est-il chez nous?
Est-il possible de voyager facilement dans des contrées dangereuses par l’intermédiaire d’agences de voyage?

Celles-ci respectent-elles toujours les recommandations du Ministère des Affaires étrangères?

Faudrait-il sanctionner les voyageurs inconscients?


Tentative de réponse.
 

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Certains voyageurs, par goût du risque ou par envie de découvertes, n’hésitent pas à transgresser les règles et s’aventurer dans des régions instables et marquées par l’insécurité, parfois au péril de leur vie.


A son retour sur le sol français, Laurent Lassimouillas, l’un des deux otages français kidnappés dans le parc de la Pendjari, à l’extrême nord du Bénin, a notamment admis qu’ils auraient dû “prendre davantage en considération les recommandations de l’Etat et la complexité de l’Afrique”.



Le Parc de la Pendjari, haut lieu du tourisme béninois, l’un des derniers sanctuaires de la vie sauvage d’Afrique de l’Ouest, était partiellement situé en zone orange (zone déconseillée sauf raison impérative - dont le tourisme ne fait pas partie bien entendu) au moment des faits.


Seule la zone frontalière avec le Burkina Faso était classée en zone rouge (formellement déconseillée).


L’hôtel Pendjari Lodge, où logeaient les deux touristes, était lui aussi situé dans la zone orange, et non pas dans la zone rouge.


Si on ignore le lieu exact de l’enlèvement, on sait que leur voiture, une Toyota blanche, a été retrouvée en zone rouge, selon l’AFP. Depuis les évènements, l’entiereté du parc de la Pendjari est passée en zone rouge (voir ci-dessous).
 

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Rappel des faits



Pour rappel, Patrick Picque et Laurent Lassimouillas ont été enlevés le 1er mai dernier par le groupe djihadiste Etat islamique dans le Grand Sahara (EIGS), active au Mali, au Niger et au Burkina Faso.


Les deux touristes effectuaient un séjour dans le parc de la Pendjari, à l’extrême nord du Bénin, pays longtemps épargné par le terrorisme.


Le corps de leur guide béninois, Fiacre Gbédji, a ensuite été découvert le samedi 4 mai, décapité, à environ une vingtaine de kilomètres de leur lodge.



Une opération de grande complexité a pu être menée le 7 mai par les forces spéciales françaises pour libérer les deux otages français, qui étaient en route vers le nord du Burkina Faso, en direction de la frontière malienne, où ils devaient être transférés à un autre groupe djihadiste, “la katiba Macina”, lié à Al-Qaida.


Une opération qui a coûté la vie à deux militaires français, Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello, “morts en héros” selon les termes d’Emmanuel Macron.



A la suite des évènements qui ont suscité une vive émotion en France, Jean-Yves Le Drian a rappelé aux touristes mais aussi aux agences de voyage que les conseils aux voyageurs n’étaient pas des “vœux pieux”. “Nous mettons régulièrement en garde des agences proposant des déplacements dans des zones à risques”, a rappelé le ministère français des Affaires étrangères.
 

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Un sujet sensible pour les agences



Tiens, et en Belgique, les agences de voyages respectent-elles toujours les recommandations du Ministère des AE?


La question est plutôt sensible. “A ma connaissance, les agences ne proposent pas de voyages dans des zones dangereuses ou à risques.



Elles ne vont pas envoyer les gens au casse-pipe parce que la question de la responsabilité se pose.


Les voyageurs peuvent se retourner contre les agences”, nous assure Benoit Dieu, président de l’UPAV (Union professionnelle des Agences de voyages) et patron de BT Tours, même s’il reconnaît toutefois que la demande du client peut influencer la décision de l’agence.


“S’il y a un avis négatif, les agences diront ‘non’. Si c’est déconseillé mais que le client est d’accord, il n’y aura pas de contrainte au niveau de l’agence.


Ce n’est jamais qu’un avis que donne le Ministère des Affaires ètrangères. Il n’y a pas d’interdiction formelle”, prolonge-t-il.


C’est précisément là où le bât blesse selon lui. “Les informations du Ministère des AE manquent de clarté et de transparence.


Il ne s’agit que d’un avis informel, ce n’est pas une interdiction formelle.


Que veut dire déconseillé? Je suis pour quelque chose de plus précis, où à la fois le professionnel et le client savent ce qui est autorisé”.



Que répond-on à cela du côté du Ministère des Affaires étrangères?


“Nous utilisons également une échelle de gradation: vigilance normale, vigilance accrue, voyages non-essentiels déconseillés (pour l’ensemble du pays ou certaines zones), tous les voyages sont déconseillés (pour l’ensemble du pays ou certaines zones).


Dans tous les cas, l’avis de voyage reste un avis et c’est au voyageur de décider sur cette base s’il décide malgré tout de voyager”, tient à préciser Matthieu Branders, porte-parole du SPF Affaires Etrangères.
 

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Avis de voyage mis à jour pour le Bénin



La Belgique a-t-elle, comme la France, modifié ces recommandations aux voyageurs pour le Bénin depuis le drame?


La dernière mise à jour a été publiée le 14 mai dernier sur le site officiel du Ministère des AE. “La région frontalière au sens large au nord du pays, y compris le Parc du W et la plus grande partie du Parc Pendjari, est formellement déconseillée aux touristes”, peut-on y lire.



“Nos avis de voyage, au Bénin comme ailleurs, sont régulièrement mis à jour, en fonction de l’évolution de la situation sécuritaire. Une vigilance accrue était déjà conseillée pour le Parc de la Pendjari depuis le mois d’avril. Il a été ensuite encore régulièrement adapté depuis le début du mois de mai, notamment dès l’annonce de l’enlèvement”, prolonge le SPF AE.



Plus globalement, Benoit Dieu (Upav) estime qu’il y a surtout “deux poids deux mesures” dans les avis rendus par le Ministère des Affaires étrangères. “Le problème, c’est la communication.


Ce qui s’est passé au Sri Lanka (ndlr. tous les voyages non-essentiels y sont déconseillés suite à la vague d’attentats survenue il y a peu) est grave mais il s’est passé des choses graves en Europe aussi, où il n’y a eu aucune interdiction.


Regardez en France en 2015, il n’y a pas eu d’avis négatif du Ministère. Il y a deux poids deux mesures.



Je ne suis pas un spécialiste en géopolitique mais il me semble qu’il y a des enjeux économiques derrière tout ça”, conclut-il.
 

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Punir les voyageurs inconscients?



Quid de l’idée émise par Jean-Yves Le Drian de rendre répréhensible l’accès à certains territoires?


Pourrait-on imaginer sanctionner les voyageurs imprudents?


En France, la mesure évoquée laisse dubatifs les voyagistes parce qu’elle serait “inapplicable” et qu’elle constituerait une atteinte au droit de circuler librement.


Par ailleurs, “cette propostion n’est pas à l’étude en Belgique”, nous indique encore le SPF des Affaires Etrangères.


“Il faut cependant souligner que les Belges qui prennent des risques inconsidérés ou ignorent les recommandations des conseils aux voyageurs ne pourront pas automatiquement avoir recours à l’assistance consulaire.


Ces mesures sont reprises dans le Code Consulaire”.






https://www.7sur7.be/monde/polemiqu...-a-risques-qu-en-est-il-en-belgique~aa911389/
 
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