Politique, économie, religion... Où va la Tunisie ?

petitbijou

Casablanca d'antan
VIB
Incertitudes politiques, ralentissement économique... et crispation religieuse. Les lendemains de la révolution sont hasardeux. Voire périlleux. Enquête sur un pays sous haute tension.

La Tunisie ne va pas bien. Pour l'observateur qui n'y est pas revenu depuis la révolution, le contraste est saisissant. À la chape de plomb et aux satisfecit staliniens de l'ère Ben Ali a succédé une sorte de Mai 68 prenant au pied de la lettre le vieux slogan « Demandez l'impossible ! ». Pas un groupe constitué ou informel qui n'exprime sa colère et ses revendications, pas une région qui ne clame ses urgences et ses frustrations... Ce n'est donc pas une allégresse et un dynamisme foisonnants, comme on aurait pu s'y attendre, qui ont succédé à la réelle mais inéquitable réussite économique d'avant le 14 janvier 2011. À ce jour, les fruits de la révolution sont amers, et le mécontentement, général. Certes, la Tunisie ne connaît pas le chaos comme la Libye, une menace militaire comme l'Égypte ou une violence sauvage d'État comme la Syrie.

Mais la troïka au pouvoir est incertaine. Constituée du président Moncef Marzouki (Congrès pour la République, CPR, centre gauche), du chef du gouvernement Hamadi Jebali (Ennahdha, islamiste) et du président de l'Assemblée constituante Mustapha Ben Jaafar (Ettakatol, social-démocrate), elle est jugée lente et incohérente de tous côtés. Bientôt six mois qu'elle est en place, et les régions oubliées par l'ancien régime ne voient rien venir, sauf des ministres dont les projets de développement sont contestés et qualifiés par leurs opposants « d'inventaire à la Prévert » ou « de resucée de l'ère Ben Ali ».

http://www.jeuneafrique.com/Article...tique-economie-religion-ou-va-la-tunisie.html
 
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