Il s’agit du cas, entre autres, des citoyens de nationalité marocaine résidant en terre algérienne. Une communauté qui s’y est installée depuis plusieurs décennies pour des raisons familiales, puisqu’il existe des milliers de couples mixtes maroco-algériens, ou politiques, puisque des milliers de Marocains avaient rejoint les rangs de l’armée de libération algérienne pour soutenir le combat de leurs frères pour l’indépendance et avaient fini par s’y installer après la fin de la guerre.
Cette communauté vit une situation des plus difficiles au point que, pour les spatialités des phénomènes migratoires de la société marocaine, elle est considérée comme "la plus misérable des communautés marocaines à l’étranger".
Un citoyen marocain vivant en situation régulière en Algérie n’a même pas le droit de travailler ou d’acheter un appartement. S’il désire travailler, c’est dans la clandestinité qu’il doit le faire. Et s’il veut acheter une maison, c’est au nom de son conjoint algérien qu’il doit le faire. Pour ceux qui ne sont pas mariés à des algériennes, pas la peine d’en rêver. Pour ceux qui ont fait des études universitaires, leurs diplômes ne leur sont d’aucune utilité, puisqu’ils sont interdits d’exercer les métiers pour lesquels ils ont été formés. C’est le cas des médecins, par exemple, qui, une fois leurs études terminées et le diplôme de doctorat en médecine obtenu, ils ne peuvent aspirer à intégrer les services hospitaliers de la Santé publique, puisque la loi algérienne interdit leur intégration dans la fonction publique. Aussi, doivent-ils se contenter, dans le meilleur des cas, d’un contrat d’emploi de droit privé, qui n’est autorisé que très rarement par les autorités algériennes.
Pour ceux qui ont choisi une profession libérale, leur situation n’est pas meilleure. L’exercice du commerce par un Marocain en Algérie est soumis à des conditions très restrictives et à l’accomplissement de procédures très compliquées. Ainsi, pour être autorisé à faire du commerce en Algérie, un citoyen marocain doit formuler une demande et l’adresser au wali de la région où il réside. Et, si, au bout d’un calvaire administratif fastidieux, il arrive à obtenir l’autorisation escomptée, celle-ci n’est valable que pour deux ans seulement. Il sera donc obligé, au bout de deux ans, de tout recommencer à zéro. Ce qui est décourageant pour toute initiative d’investissement de la part des Marocains résidant dans ce pays. S’agissant du droit à la propriété, pourtant garanti par toutes les conventions internationales en matière des droits de l’Homme, il est à signaler qu’en lacerie, les Marocains n’ont pas le droit d’acheter une propriété immobilière. Ceux qui sont mariés à des Algériennes ont la possibilité d’inscrire leur propriété au nom de leur épouse.
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