VIOLENCES - Les viols ont beau faire tristement partie de notre quotidien -chaque jour, 33 plaintes sont enregistrées en France- ils sont encore bien mal perçus et compris par une partie de la population. Stéréotypes sexistes qui perdurent, culture du viol, mise en cause des victimes... Ce mercredi 2 mars, l'association Mémoire Traumatique et Victimologie révèle les résultats d'une enquête réalisée avec l'institut IPSOS sur les représentations du viol et des violences sexuelles chez les Français.
"Nous vivons dans une société où la méconnaissance de la réalité des violences sexuelles, de leur fréquence et de la gravité de leur impact traumatique conduit à les reléguer dans la catégorie 'faits divers' alors qu’elles représentent un problème majeur de santé publique, et participe à la non reconnaissance des victimes et à leur abandon sans protection, ni soin", est-il expliqué dans cette étude réalisée entre le 25 novembre et 2 décembre 2015.
Les femmes sont sensibles, les hommes ne maîtrisent pas leurs désirs
Première preuve de cette méconnaissance des violences sexuelles: les stéréotypes qui perdurent sur les sexualités "masculine" et "féminine" qui seraient différentes. Deux tiers des personnes interrogées pensent que les hommes ont une sexualité plus "simple" que les femmes et presque autant que c'est plus difficile pour eux de maîtriser leur désir.
Les femmes, elles sont considérées comme plus "sensibles" que les hommes: une grande majorité des Français-e-s (76%) estime que "les femmes ont plus tendance à considérer comme violents des événements que les hommes ne perçoivent pas comme tels". Pour une plus faible partie des personnes interrogées, elles sont aussi considérées comme moins rationnelles (42%) et moins sûres de ce qu'elles veulent que les hommes (25%).
"Cette croyance peut avoir des effets dévastateurs", expliquent les auteurs de l'enquête. "Donner du crédit à ce type d’assertion revient à considérer que les femmes sont incapables de décider pour elles-mêmes et ont besoin des hommes pour comprendre quels sont leurs vrais désirs. C’est leur dénier la faculté de décider de consentir ou non à un rapport sexuel."................
http://www.huffingtonpost.fr/2016/0...702.html?ir=France&ncid=fcbklnkfrhpmg00000001