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Pour les Casaouis : Derb Ghallef
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[QUOTE="Soumiyaaa, post: 4901503, member: 112171"] Reportage. Dima dima Derb Ghallef (AIC PRESS) ([url]www.telquel-online.com[/url]) Voyage au cœur du petit monde de Derb Ghallef, royaume du commerce et de l’informel, un jour de ramadan. Éloquent. À peine entré dans la gigantesque caverne d'Ali Baba, les sourates du Coran résonnent. Un vendeur posté en début du labyrinthe a inséré le livre-DVD dans son appareil pour le plaisir d'un petit groupe de barbus rassemblés à ses côtés, livre sacré en main. “Je le mets tous les jours, même hors de la période de ramadan”. Tous les jours, donc. “Sauf le vendredi, jour de prière”, précise le vendeur, la trentaine, jean et t-shirt. Les disques religieux, il les vend, mais il lui arrive aussi de les donner, comme ça, gracieusement. Cœur pieux en ce mois de piété et de générosité ? Un de ses collègues trouve le moyen de le taquiner : “D’accord, d’accord, mais c’est quand même toi le premier à te chercher une copine pendant le ramadan, ne l’oublie pas !”. À première vue, ramadan ou pas, rien ne semble distinguer ce Derb Ghallef-là de celui du reste de l’année. Les DVD pirates, par exemple, sont les mêmes. Ils font toujours recette, tous genres compris, à commencer par les films d’action, et les bobines oscillant gentiment entre amour et sexe. Sex and the city n'a pas disparu des étalages. Babysitters, un film à la pochette évocatrice, mais pas interdit aux moins de 18 ans, est là aussi... Peut-être que les vendeurs de X sous le manteau ont déguerpi pendant le mois de jeûne ? Mohamed, vendeur de vêtements, de téléphones et de DVD à la volée depuis dix ans, assure que non. “Mais pour en trouver, il faudra frapper à toutes les portes des petits vendeurs de disques piratés. Car ce n'est pas sur les étalages, à la vue de tous, qu'il est possible de trouver le dernier Rocco (Siffredi)...”. Il est 16h00. L'heure de la prière. Les allées de la joutiya sont presque désertes. Produit-vedette : les dattes À flâner dans les ruelles, entre tôle et électroménager, la gent masculine reste majoritaire à fouler le pavé. Les petites allées étroites ne respirent pas plus que ça le religieux. “Tout le monde a déjà un Coran chez soi, ce n'est pas ça qui marche le mieux, indique Mohamed. Moi, je vends des films. Et ça, ça marche pendant ramadan”, poursuit notre interlocuteur, comme pour justifier la nature très diversifiée des produits exposés à la vente. Reste à savoir, sur un plan plus général, que si les Casablancais mettent les pieds au royaume du piratage au moins une fois tous les ans, les affaires, en ce mois de septembre spirituel, ne sont pas forcément à leur apogée. Côté électronique, le plus achalandé des rayons du Derb, beaucoup de vendeurs avouent “vendre moins”. La rentrée des classes y est peut-être aussi pour quelque chose. Et c'est vrai que ce n'est pas l'effervescence, un mardi, à 14h, perdu au cœur de Derb Ghallef. Les habitués de la joutiya l’auront sans doute relevé. Ce qui change vraiment, en ce mois sacré, ce sont les odeurs. Il leur manque sans doute les senteurs des brochettes, des saucisses ou des sardines frites. Il faut s'enfoncer plus loin dans le souk pour retrouver la trace des rayons dédiés à l’alimentation. Et côté ventes, ce n'est pas très fort là non plus. Un homme est seul, autour d'une petite caisse de mangues encore pleine. Un peu plus loin, l'un des nombreux vendeurs de jus. Les stores de la boutique sont à moitié fermés, mais le jeune marchand reste fidèle au poste. Et ravi de son mois, puisqu'il a trouvé la parade : il vend ses jus dans des bouteilles et non sur place. “Et qui dit bouteille, dit plus grande quantité”. Ses clients ? “Surtout des enfants, sinon des étrangers”. Et ceux qui esquivent le jeûne, serait-on tenté d'ajouter. Entre deux boutiques de livres et de papeterie, qui font leurs choux gras avec la rentrée, une petite cuisinière prépare des m'semen. On n’en doute pas une seule seconde : pour elle, le ramadan, ça marche ! Faux. “D'habitude je vends plus. Ce sont les collègues des boutiques alentour qui viennent m'acheter, à l'heure du goûter, dès qu'ils ont faim”. Une clientèle perdue pour un mois… En fait, dans le rayon “alimentation”, ce sont les marchands de fruits secs qui détiennent le produit-phare du ramadan : les dattes. Chaque année, durant la période de jeûne, ils disent en vendre tout simplement le double. Alors que la plupart des commerçants arrivent vers 11h, pour repartir autour de 17h30, eux sont les premiers levés. Ils ouvrent la boutique dès 8 heures du matin, pour fournir les acheteurs qui travaillent et qui n'ont pas le temps de se déplacer avant le f'tour. Quand les esprits s'échauffent... Dimanche, 17 heures. Les chemins de Derb Ghallef grouillent de monde, surtout devant les boutiques de produits électroniques. Soudain, des voix s'élèvent et un attroupement se forme. “Je vais te casser la gueule !”. Une première bagarre éclate. Un commerçant soupçonne ce client de lui avoir dérobé un petit appareil. Après quelques cris et autant de coups esquivés, l'homme écrase l'objet dans sa main. “Le voilà, ton afficheur !”. À peine cinq minutes plus tard, et déjà une deuxième échauffourée. Cette fois, c'est la querelle entre deux vendeurs qui attire les badauds. Les deux marchands de téléphones qui se font concurrence depuis des années… en arrivent aux mains. Des excès de virilité déplacées ? Des fumeurs en manque de nicotine ? Peut-être. Mais surtout des êtres en manque de nourriture. Les visages sont pâles et fatigués. Une voix aiguë, féminine, éclate. Encore une dispute. La fille désigne un homme deux fois plus épais qu'elle. Après séparation, elle se plaint auprès des marchands : “Il allait m'entailler le visage!”. En guise de réponse, elle ne reçoit que des “Tais-toi s'il te plaît !” et un “Va plutôt t'offrir une chirurgie esthétique”, qui fait sourire quelques badauds. 18 heures. Tout le monde plie bagages. Les stores se ferment, les allées se vident. Et les tensions s'apaisent pour mieux s'exprimer ailleurs. À l'extérieur, devant Derb Ghallef, les coups de klaxon fusent, les chauffeurs de taxi crient et les automobilistes semblent un tantinet plus pressés. Les estomacs n'attendront pas plus longtemps. Business. Vous avez dit informel ? Véritable galerie commerciale géante à ciel ouvert, le souk de Derb Ghallef compte près d’un millier de magasins, auxquels s’ajoutent près de 500 échoppes du marché Salam et les quelque 128 ferrachas, qui étalent leurs produits à même le sol. Ceci sans oublier les nombreux vendeurs qui gravitent autour de la joutiya. Et pour faire fonctionner cette fourmilière, ils sont près de 1400 personnes à s'affairer chaque jour. Tout ce beau monde évolue dans le plus grand flou juridique et fiscal. Mais à y voir de plus près (et d’après une étude publiée par la revue Economia en février 2008), les interactions entre formel et informel sont omniprésentes au cœur de la célèbre caverne d’Ali Baba casablancaise. Une grande partie des marchandises qui y sont commercialisées passent souvent par le circuit “officiel” (production, importation, distribution…) avant de se retrouver sur les étals des marchands de Derb Ghallef. Selon des données du Haut commissariat au plan, à peine 51% des commerces installés à Derb Ghallef sont inscrits à la patente. Mais il en est autrement de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) : personne ne s’en acquitte. Et c'est de cette “économie” que provient souvent la compétitivité des prix dans les allées du “Derb”. [/QUOTE]
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