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Loisirs et Entraides
Jrad
Pour moi ce livre relève du miracle
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[QUOTE="typologie, post: 16677722, member: 383147"] Bartlebooth retrouvait dans [B]ce sentiment d’impasse l’essence même de sa passion : une sorte de torpeur, de ressassement, d’abrutissement opaque à la recherche de quelque chose d’informe dont il n’arrivait qu’à marmonner les contours[/B] : ... Plus souvent heureusement, au terme de ces heures d’attente, après être passé par tous les degrés de l’anxiété et de l’exaspération contrôlées, Bartlebooth [B]atteignait une sorte d’état second, une stase, une espèce d’hébétude tout asiatique, peut-être analogue à celle que recherche le tireur à l’arc : un oubli profond du corps et du but à atteindre, un esprit vide, parfaitement vide, ouvert, disponible, une attention intacte mais flottant librement au-dessus des vicissitudes de l’existence, des contingences du puzzle et des embûches de l’artisan.[/B] Dans ces instants-là Bartlebooth voyait sans les regarder les fines découpes de bois s’encastrer très exactement les unes dans les autres et pouvait, prenant deux pièces auxquelles il n’avait jamais prêté attention ou dont il avait peut-être juré pendant des heures qu’elles ne pouvaient matériellement pas se réunir, les assembler d’un geste. [B]Cette impression de grâce durait parfois plusieurs minutes et Bartlebooth avait alors la sensation d’être un voyant : il percevait tout, il comprenait tout, il aurait pu voir l’herbe pousser, la foudre frapper l’arbre, [/B]l’érosion meuler les montagnes comme une pyramide très lentement usée par l’aile d’un oiseau qui l’effleure : il juxtaposait les pièces à toute allure, sans jamais se tromper, retrouvant sous tous les détails et artifices qui prétendaient les masquer, telle griffe minuscule, tel imperceptible fil rouge, telle encoche aux bords noirs qui lui auraient, de tout temps, désigné la solution s’il avait eu des yeux pour voir : [B]en quelques instants, porté par cette ivresse exaltante et sûre, une situation qui n’avait pas bougé depuis des heures ou des jours et dont il ne concevait même plus le dénouement, se modifiait du tout au tout : des espaces entiers se soudaient les uns aux autres, le ciel et la mer retrouvaient leur place, des troncs redevenaient branches, des oiseaux vagues, des ombres goémon. Ces instants privilégiés étaient aussi rares qu’ils étaient enivrants et aussi éphémères qu’ils semblaient efficaces.[/B] Très vite Bartlebooth [B]redevenait comme un sac de sable, une masse inerte rivée à sa table de travail, un demeuré aux yeux vides, incapables de voir, attendant pendant des heures sans comprendre ce qu’il attendait.[/B] Il n’avait ni faim ni soif, ni chaud ni froid ; il pouvait rester sans dormir plus de quarante heures, sans rien faire d’autre que prendre une à une les pièces non encore rassemblées, les regarder, les retourner et les reposer sans même essayer de les placer, [B]comme si n’importe quelle tentative devait être inexorablement vouée à l’échec. [/B] [/QUOTE]
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