La France et les États-Unis ne cessent de dénoncer le refus chinois et russe à voter pour une résolution qui permettrait d'intervenir en Syrie. Pas sûr, pourtant, qu'ils soient prêts à accepter les risques d'une telle opération.
«Nous avons le choix entre deux maux: une intervention militaire ou une guerre civile» a déclaré mercredi le Conseil national syrien (CNS). Si la résistance au régime de Bachar el-Assad s'est longtemps voulue pacifique, la montée en puissance de la répression pousse désormais la principale instance de l'opposition à l'admettre: une intervention militaire étrangère pourrait être la «seule option» pour mettre un terme au massacre. Mais il ne suffira pas que le CNS réclame de l'aide pour la recevoir. Si les Occidentaux sont intervenus contre Kadhafi en Libye, la situation en Syrie est plus complexe et une intervention plus risquée. Voici pourquoi:
Les Russes et les Chinois fermes sur leur position
Contrairement au cas libyen, les occidentaux n'obtiendront pas la bénédiction de la Russie et de la Chine, qui continueront d'opposer un veto à toute résolution du conseil de sécurité de l'ONU ouvrant la voie légale à une intervention militaire. «Car les Russes, qui sont en prise directe avec les islamistes, notamment en Tchétchénie et au Daguestan, ont peur qu'un Assad déchu soit remplacé par un gouvernement islamiste», explique Fabrice Balanche, maître de conférences à l'Université Lyon 2.
Tout au mieux la Russie semble-t-elle disposée à autoriser une trêve quotidienne qui permettrait à la Croix-Rouge d'acheminer de l'aide humanitaire. Pas question, en revanche, de mettre en place des couloirs humanitaires, réclamés par la France, qui impliqueraient la présence de puissances étrangères, ou de Casques bleus. Les deux alliés de la Syrie se méfient: ils avaient accepté de ne pas mettre leur veto sur ce qui devait être une petite opération de protection de civils à Benghazi en Libye. «Le sentiment qu'ils ont été roulés dans la farine, lorsqu'on est passé de la protection des populations au changement de régime, fait qu'il est désormais plus difficile de trouver un accord avec eux sur la Syrie», avertissait dès novembre dernier le directeur de l'Iris Pascal Boniface sur son blog. «Et si rien n'empêche, en théorie, les pays qui le veulent d'intervenir sans l'accord de l'ONU, ils savent très bien qu'ils s'exposeraient alors à des rétorsions géopolitiques russes», ajoute Fabrice Balanche.
http://www.lefigaro.fr/internationa...-occidentaux-n-interviennent-pas-en-syrie.php
«Nous avons le choix entre deux maux: une intervention militaire ou une guerre civile» a déclaré mercredi le Conseil national syrien (CNS). Si la résistance au régime de Bachar el-Assad s'est longtemps voulue pacifique, la montée en puissance de la répression pousse désormais la principale instance de l'opposition à l'admettre: une intervention militaire étrangère pourrait être la «seule option» pour mettre un terme au massacre. Mais il ne suffira pas que le CNS réclame de l'aide pour la recevoir. Si les Occidentaux sont intervenus contre Kadhafi en Libye, la situation en Syrie est plus complexe et une intervention plus risquée. Voici pourquoi:
Les Russes et les Chinois fermes sur leur position
Contrairement au cas libyen, les occidentaux n'obtiendront pas la bénédiction de la Russie et de la Chine, qui continueront d'opposer un veto à toute résolution du conseil de sécurité de l'ONU ouvrant la voie légale à une intervention militaire. «Car les Russes, qui sont en prise directe avec les islamistes, notamment en Tchétchénie et au Daguestan, ont peur qu'un Assad déchu soit remplacé par un gouvernement islamiste», explique Fabrice Balanche, maître de conférences à l'Université Lyon 2.
Tout au mieux la Russie semble-t-elle disposée à autoriser une trêve quotidienne qui permettrait à la Croix-Rouge d'acheminer de l'aide humanitaire. Pas question, en revanche, de mettre en place des couloirs humanitaires, réclamés par la France, qui impliqueraient la présence de puissances étrangères, ou de Casques bleus. Les deux alliés de la Syrie se méfient: ils avaient accepté de ne pas mettre leur veto sur ce qui devait être une petite opération de protection de civils à Benghazi en Libye. «Le sentiment qu'ils ont été roulés dans la farine, lorsqu'on est passé de la protection des populations au changement de régime, fait qu'il est désormais plus difficile de trouver un accord avec eux sur la Syrie», avertissait dès novembre dernier le directeur de l'Iris Pascal Boniface sur son blog. «Et si rien n'empêche, en théorie, les pays qui le veulent d'intervenir sans l'accord de l'ONU, ils savent très bien qu'ils s'exposeraient alors à des rétorsions géopolitiques russes», ajoute Fabrice Balanche.
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