Pourquoi l’innovation marocaine n’arrive pas à décoller ?

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
Contributeur
Le Maroc dispose d’un potentiel important en termes d’innovation. Le royaume regorge de talents ne demandant qu’une chance pour concrétiser leurs idées sur le terrain, mais il semble que quelque chose bloque la machine. Cette situation devrait d’ailleurs se faire ressentir avec la prochaine étape du Plan D’accélération Industrielle 2021-2025. Détails.
Moulay Hafid ElAlami (MHE) a déclaré lors de son intervention à l’Université d’été de la CGEM, que la prochaine étape du Plan d’Accélération Industrielle (PAI) portera sur le « 2.0 ». Les objets connectés, l’innovation et la recherche et développement seront au centre de la prochaine étape 2021-2025, dont l’objectif est de poursuivre le développement du tissu économique national à travers le secteur industriel.

MHE n’a pas caché son intention de mettre en place un écosystème qui soit attractif pour les acteurs du secteur des objets connectés (IoT), sachant que le royaume dispose déjà d’un fort potentiel humain, hautement qualifié à ce niveau. Celui-ci compte, dans ce sens, porter une attention particulière aux startups et universités nationales, dont les porteurs de projets auront droit à un accompagnement inédit. Des actions, comme le lancement de centres d’innovation et de Think Tank sera au menu du jour de la future étape du « PAI 2.0 » a indiqué le ministre. Par ailleurs, MHE a indiqué qu’il faudra dorénavant intégrer les acteurs nationaux, notamment pour ce qui est des investisseurs, dans la concrétisation de cette vision.

Cela dit, les propos du ministre de l’Industrie, de l’Investissement, du Commerce et de l’Économie numérique n’ont rien de nouveau. L’on sait bien que le domaine de l’IoT est l’un des secteurs dont le potentiel de croissance est des plus importants à l’heure actuelle. Cela dit, la partie intéressante est surtout celle, où si jamais on arrive à concrétiser cet écosystème, cela devrait représenter une opportunité titanesque pour les compétences marocaines à ce niveau. Mais concrètement, les choses sont bien différentes sur le terrain pour le moment, chose qui pousse à se poser la question du « pourquoi ? ».

L’innovation marocaine brille bien à l’étranger, mais…

Rachid Yazami, Majid El Bouazzaoui, Kamal Daissaoui, Abdellatif Bouchama, etc., tellement de noms de Marocains qui brillent à l’étranger, mais sont presque méconnus au sein du royaume, si ce n’est dans les médias. Les compétences marocaines brillent souvent à l’étranger, chose qui est notamment due au fait de la forte présence et intégration de nouvelles technologies dans le quotidien, mais aussi du fait de la culture qui encourage à créer et développer des idées pour le bien de tous.
Loin de dire que le royaume, n’encourage pas ses talents, mais il faut bien dire qu’il ne suffit pas d’organiser des événements et de les médiatiser pour dire que l’on innove, ou que l’on accorde de l’importance à la créativité dans le 2.0. Le royaume est souvent le théâtre de plusieurs événements majeurs, notamment des hackatons et autres concours à l’entrepreneuriat, mais il n’y a pas « d’après ».

En effet, il y’a pas mal de projets intéressants qui sont présentés arrivent à attirer des investisseurs, mais ceux-ci se retrouvent vite au placard pour une raison inconnue. Manque de moyen ? Perte d’intérêt ? Conditions de travail peu avantageuses ? Projets inadaptés au marché ? Tant de questions qui restent sans réponses parfois.

Dans ce sens, nous évoquerons un projet intéressant, ayant été développé par des lycéens, il y’a de cela des années. Celui prend forme en un boitier connecté, permettant d’ouvrir les fenêtres d’une maison, en cas de fuite de gaz, de façon autonome. De plus, celui-ci embarque une interface permettant d’envoyer des SMS d’alerte au propriétaire du domicile, des pompiers, ainsi que de la Protection civile, afin que tout le monde soit au courant du danger potentiel.

Ce projet, si brillant soit-il, n’a pas été sélectionné au cours d’un concours national, dont nous ne citerons pas le nom, et a été devancé par un autre projet consistant en un sac à dos à capuche, jugé plus « innovant ». L’explication donnée par certains membres du jury à l’époque était simplement que ce projet ne correspondait en rien au besoin du marché national, et que même si celui était intéressant, qui voudrait disposer d’un tel système chez lui ?.


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https://fr.hespress.com/98075-pourquoi-linnovation-marocaine-narrive-pas-a-decoller.html
 
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