Le Soudan est en guerre civile depuis plus de deux ans. En résulte la plus grave crise humanitaire mondiale : famine, déplacement de populations, morts de civils… Pourtant les médias occidentaux n’en parlent pas.
150 000 morts, 9 millions de déplacés, 25 millions en danger de famine… Les chiffres sont gargantuesques et pourtant la guerre au Soudan n’existe pas dans les médias occidentaux. Selon Rasheed Saeed, journaliste soudanais, cette lacune est multifactorielle. « Les médias occidentaux ne sont pas concernés du fait de la guerre en Ukraine, celle de Gaza et puis le fait que la guerre au Soudan est une guerre interne. Il n’y a pas un pays agresseur et un pays agressé. C’est une guerre sur le pouvoir, le pillage des ressources du pays et le démantèlement de la révolution du peuple soudanais de 2019. »
Par ailleurs, les journalistes ont aussi des contraintes pratiques. Il n’y a pas d’accès sécurisé pour les journalistes au Soudan. 30 journalistes sont morts depuis le début de la guerre. « Certains reporters ont été autorisés récemment mais uniquement avec l’armée soudanaise qui ne montre que ce qu’elle veut. » ajoute Rasheed Saeed.
« La disparition du récit soudanais dans les médias vient aussi du manque de journaliste soudanais qui travaillent dans les médias occidentaux. Il n’y a pas de représentation de notre cause » ajoute Rasha Kashan, journaliste soudanaise, qui a exercé 20 ans à la BBC. Depuis le début de la guerre, 2000 journalistes soudanais se sont exilés, mais ils ne parviennent pas à retrouver du travail dans les médias.
La plupart des informations du Soudan ne sont donc pas objectives. « Ce sont les militaires qui font la guerre et qui la filment. La propagande de guerre a rempli le vide informationnel » déplore Rasheed Saeed. La seule contre-information est donc celle des Soudanais présents sur les réseaux sociaux. Malheureusement la majorité de la population n’a plus accès à l’électricité.
Une guerre économique
Ce conflit oublié n’est pourtant pas sans enjeux, y compris pour les pays développés. « La guerre est financé par l’extractivisme » dénonce Rasheed Saeed. Le Soudan produit 80% de la gomme arabique, qui sert notamment à la recette du Coca Cola et du Pepsi. De grandes quantités d’or sont également exportées partout dans le monde. Ces sujets pourraient être l’un des leviers d’action des journalistes occidentaux : enquêter sur les acheteurs de ces matières premières sans aller au Soudan...
Ils pourraient être aussi une porte d’entrée pour parler de l’essentiel, la tragédie vécue par le peuple soudanais. Car en attendant, conséquence directe de cette non-médiatisation, le Soudan n’a reçu qu’un milliard de dollars de don d’aide humanitaire sur les quatre recommandés par l’ONU.
Léo Braillon (EJCAM)
www.finedininglovers.fr
150 000 morts, 9 millions de déplacés, 25 millions en danger de famine… Les chiffres sont gargantuesques et pourtant la guerre au Soudan n’existe pas dans les médias occidentaux. Selon Rasheed Saeed, journaliste soudanais, cette lacune est multifactorielle. « Les médias occidentaux ne sont pas concernés du fait de la guerre en Ukraine, celle de Gaza et puis le fait que la guerre au Soudan est une guerre interne. Il n’y a pas un pays agresseur et un pays agressé. C’est une guerre sur le pouvoir, le pillage des ressources du pays et le démantèlement de la révolution du peuple soudanais de 2019. »
Par ailleurs, les journalistes ont aussi des contraintes pratiques. Il n’y a pas d’accès sécurisé pour les journalistes au Soudan. 30 journalistes sont morts depuis le début de la guerre. « Certains reporters ont été autorisés récemment mais uniquement avec l’armée soudanaise qui ne montre que ce qu’elle veut. » ajoute Rasheed Saeed.
« La disparition du récit soudanais dans les médias vient aussi du manque de journaliste soudanais qui travaillent dans les médias occidentaux. Il n’y a pas de représentation de notre cause » ajoute Rasha Kashan, journaliste soudanaise, qui a exercé 20 ans à la BBC. Depuis le début de la guerre, 2000 journalistes soudanais se sont exilés, mais ils ne parviennent pas à retrouver du travail dans les médias.
La plupart des informations du Soudan ne sont donc pas objectives. « Ce sont les militaires qui font la guerre et qui la filment. La propagande de guerre a rempli le vide informationnel » déplore Rasheed Saeed. La seule contre-information est donc celle des Soudanais présents sur les réseaux sociaux. Malheureusement la majorité de la population n’a plus accès à l’électricité.
Une guerre économique
Ce conflit oublié n’est pourtant pas sans enjeux, y compris pour les pays développés. « La guerre est financé par l’extractivisme » dénonce Rasheed Saeed. Le Soudan produit 80% de la gomme arabique, qui sert notamment à la recette du Coca Cola et du Pepsi. De grandes quantités d’or sont également exportées partout dans le monde. Ces sujets pourraient être l’un des leviers d’action des journalistes occidentaux : enquêter sur les acheteurs de ces matières premières sans aller au Soudan...
Ils pourraient être aussi une porte d’entrée pour parler de l’essentiel, la tragédie vécue par le peuple soudanais. Car en attendant, conséquence directe de cette non-médiatisation, le Soudan n’a reçu qu’un milliard de dollars de don d’aide humanitaire sur les quatre recommandés par l’ONU.
Léo Braillon (EJCAM)
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