Tu devrais lire "L'homme qui voulait être heureux" de Laurent Gounelle.
« Quand jétais enfant, jétais sûr que plus tard, jallais être heureux. Mais avant, il fallait que je travaille pour avoir un bon diplôme et un bon métier, comme me le répétaient mes parents. Cela me semblait logique. Jai donc été un bon élève. Timide, renfermé, pas doué pour me faire des copains. On ne recevait personne à la maison. Mon enfance a été assez triste et ennuyeuse, mais jattendais avec impatience darriver à plus tard, quand tout allait commencer. Adolescent, jai eu quelques velléités de devenir psychiatre, pour comprendre et aider les humains. Notre médecin de famille men a dissuadé. Jai finalement choisi le métier dexpert-comptable, parce que la poésie des chiffres ma toujours plu, et que la profession me promettait dêtre indépendant et de conseiller les entreprises, comme disait la plaquette de présentation. Jaimais cette idée de conseiller.
Javais 23 ans quand je suis enfin arrivé à plus tard : javais réussi cinq années détudes supérieures plutôt difficiles, et trouvé un premier boulot bien payé dans une bonne entreprise. Il ne ma pas fallu très longtemps pour encaisser le choc : javais suivi tout le cursus sans accroc, bien travaillé, bien réussi. Pourtant, plus tard ne tenait aucune de ses promesses. Jétais mal dans ma vie et dans ma peau; handicapé de la rencontre depuis toujours, je ne savais jamais quoi faire de mon corps trop grand et trop maigre, quoi dire dans une conversation. Javais très peu damis, avec qui je ne savais pas comment communiquer. Jétais rempli démotions qui mencombraient et me paralysaient sans que je puisse les exprimer. Et, pour couronner le tout, mon travail mennuyait à mourir. Jétais malheureux. Mais incapable de my résoudre : depuis ma naissance, jattendais ce moment-là pour que ma vie commence enfin !
Jai donc décidé de prendre le taureau par les cornes. Je me suis inscrit à des cours de théâtre pour soigner ma timidité et partager mes émotions. Jai aussi appris à faire du parapente, pour affronter ma peur du vide. Et, pour faire bonne mesure, jai changé dentreprise, en espérant trouver plus dintérêt à mon nouveau poste. Cela na pas marché. Ce métier dexpert-comptable pour lequel javais tant travaillé nétait définitivement pas fait pour moi
Et même si je savais désormais menvoler en parapente et affronter ma peur en montant sur les planches, jétais toujours aussi malheureux. De plus en plus, même : je ne voyais plus du tout comment accéder à ce bonheur que jespérais depuis toujours, ni comment trouver ma place dans ce monde.
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