Pourquoi tombe-t-on malade quand on prend froid ?

madalena

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salam

Avec la vague de froid arrivent les premiers rhumes et autres angines. Mais en réalité, le froid ne rend pas malade en lui-même : il faut nécessairement contracter un microbe. Et par temps froid, ceux-ci sont davantage présents et notre organisme est moins capable d'y faire face.

ous avons tous entendu un jour : « Tu vas prendre froid. » Sous-entendu : « et tomber malade. » Cette réflexion est fréquente, mais repose-t-elle sur une quelconque réalité scientifique ? La saison hivernale et le froid qui l'accompagne changent notre façon de vivre et notre immunité, de sorte que nous avons plus de risques de développer une maladie infectieuse des voies respiratoires, du simple rhume jusqu'aux infections graves des poumons, ou pneumonie.

Mais insistons encore, sans agents infectieux, nous ne tombons pas malades. Alors que se passe-t-il en hiver : sommes-nous plus vulnérables, ou les agents pathogènes sont-ils plus nombreux ?

On sait que, dans les pays développés de l'hémisphère Nord, la température extérieure influe sur la mortalité, celle-ci étant minimale vers 22 °C en Europe. C'est vrai tant pour les températures élevées, lors des épisodes de canicule, que durant les périodes de grand froid. Cet effet dépend entre autres de la région – la mortalité est minimale pour 16 °C en Finlande et 24 °C en Grèce –, des années (la mortalité diminue depuis les années 1970) et de l'état sanitaire des populations. Quelles sont les causes de la surmortalité hivernale ?

En hiver, on observe une augmentation du nombre de pathologies cardio-vasculaires ; en France, durant la vague de froid de 1985, on a comptabilisé 17 pour cent d'infarctus et 54 pour cent d'accidents vasculaires cérébraux en plus par rapport à une période équivalente où la température avait été plus clémente. En effet, par temps froid, les vaisseaux sanguins de la peau se contractent ; cette vasoconstriction crée un gradient de température entre la peau et les organes internes, qui permet de limiter les pertes de chaleur de l'organisme.

Si cet aspect est positif, il est partiellement gommé par le fait que ces modifications vasculaires entraînent un stress physiologique : le sang devient plus visqueux, de sorte que le système cardiaque doit fournir un effort supplémentaire. Une part de la surmortalité par temps froid viendrait de cette contrainte physiologique.

Toutefois, la mortalité hivernale est surtout liée aux maladies infectieuses : en 1985, les cas de pneumonie ont plus que doublé par rapport à la moyenne des années antérieures. L'Institut national de veille sanitaire estime qu'au moins un quart de la surmortalité hivernale est dû à une pathologie infectieuse des voies respiratoires – pneumonie, grippe, bronchite, sinusite, laryngite, etc. –, ce qui expliquerait le délai de 15 jours entre la vague de froid et celle de surmortalité.

D'autant qu'une telle infection augmente le travail cardio-vasculaire, comme l'ont montré en 2003 Enrique Gurfinkel, Branco Mautner et leurs collègues, à Buenos Aires ; cette étude a confirmé que les personnes souffrant d'une maladie cardiaque, mais vaccinées contre la grippe, ont moins de risques de mourir en hiver que les personnes non vaccinées.

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