Près de 2.200 maires ont démissionné depuis les dernières municipales en 2020, un phénomène "sans précédent"

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Près de 2.200 maires ont démissionné depuis le début de leur mandat en juillet 2020, selon une étude de l'Observatoire de la démocratie de proximité AMF-Cevipof/SciencesPo, publiée ce jeudi par ICI, franceinfo, Le Monde et l'AFP, qui parle d'une vague "sans précédent" de démissions.

Une vague "sans précédent" de démissions de maires en France, depuis le début du mandat actuel en juillet 2020. C'est le constat dressé jeudi par une étude de l'Observatoire de la démocratie de proximité AMF-Cevipof/SciencesPo, publiée ce jeudi par ICI, franceinfo, Le Monde et l'AFP.


Au total, 2.189 maires ont jeté l'éponge entre juillet 2020 et mars 2025, sur les 35.000 maires en France, soit environ 6% du total. Ce phénomène représente "plus d’une démission quotidienne". Le nombre moyen de démissions annuelles a également été "multiplié par 4" entre le mandat 2008-2014 et l'actuel 2020-2026.

Un "pic de démissions à mi-mandat" avec plus de 600 départs​

Les démissions volontaires représentent la grande majorité des cas, soit 71%. Certaines démissions sont involontaires, comme les décès (21% des changements), les contestations juridiques devant un tribunal administratif ou Conseil d'État (3%), ou encore les fusions de communes (2%). Les 3% restants sont regroupés dans une catégorie "autres".

L'étude montre également qu'il y a "un pic de démissions à mi-mandat", qui se retrouve également sur les deux mandatures précédentes. Le pic a été atteint en 2023 avec pas moins de 613 départs.


Les tensions au sein du conseil municipal, première cause d'abandon​

Il y a trois causes principales identifiées pour les démissions volontaires. Les tensions au sein du conseil municipal est la première d'entre elles, avec 30,9% des cas de démissions volontaires. Elles interviennent après des "différends, disputes, conflits ou autres désaccords", souvent au sein-même de la majorité. L'étude souligne que le contexte post-Covid des élections de 2020 a "interrompu" des dynamiques collectives, créant des fractures au sein d'équipes municipales.

Les successions programmées sont la seconde cause principale de ces démissions (13,7%). Dans ces cas-là, le maire s'est engagé à "passer la main à mi-mandat", notamment en raison de son l'âge ou de sa longévité dans le fauteuil de maire. Sur ces passations à mi-mandat, près de la moitié (42%) concernent des communes de moins de 500 habitants.

La santé, physique et psychique (13,1% et 5,1%) représente enfin le troisième motif le plus significatif de démission. Selon l'étude, 83% des maires jugent leur mandat "usant pour la santé", et 40% déclarent "travailler sous pression". Plusieurs maires interrogés dans l'étude ont évoqué des cas de burn-out (épuisement professionnel, ndlr) notamment les maires de Jouy-en-Josas (Yvelines), Périgueux (Dordogne) ou Beuveille (Meurthe-et-Moselle).

Les violences ne sont pas "un élément déclencheur majeur de démission"​

L'étude permet aussi de prendre du recul sur les violences physiques ou symboliques à l'encontre des maires. Si plusieurs affaires ont fait réagir dans les médias ces dernières années, ces violences à l'encontre des maires "n'apparaissent pas comme un élément déclencheur majeur de démission", révèle l'enquête avec "moins d'une quarantaine de cas" recensés. Il est "empiriquement impossible d’établir un lien de cause à effet entre violences subies et démissions".

"Effet de déception" des nouveaux maires​

Les nouveaux maires élus en 2020 représentent 53% des démissionnaires, ce qui vient démontrer un "effet de déception" parmi ces nouveaux entrants dans la fonction. L'étude montre également que ce sont autant des hommes que des femmes qui démissionnent durant leur mandat. Ce sont souvent de jeunes retraités âgés de 65 à 74 ans (37%) ou de plus de 75 ans (52%).

Les communes de 1.000 à 3.500 habitants sont particulièrement fragilisées, indique par ailleurs l'étude. Elles "font face à une vague de démissions sans précédent" avec près d'un démissionnaire sur quatre notamment en Ile-de-France. L'Isère, le Pas-de-Calais, le Nord, la Saône-et-Loire et la Haute-Garonne sont les départements les plus touchés.......................


 
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