Présentation de l'islâm de tunisie

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
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Arrivé à la toute fin du 7ème siècle, l'Islâm en Tunisie est depuis considérée comme la religion officielle. Environ 95 % de la population tunisienne est aujourd'hui musulmane.

La très large majorité des musulman(e)s tunisien(ne)s sont sunnites, affiliés aux écoles théologiques ash'arite ou mâturîdite et aux écoles de jurisprudence malikite ou hanafite, ayant une forte emprunte soufie via notamment les voies spirituelles shâdhiliyyah et tijâniyyah, et vouent également un amour profond à l'égard de la Famille du Prophète (Ahl Ul Bayt) tout en s'écartant des hérésies professés par les chiites.

Il existe aussi des ibadites parmi les berbères de l'île de Djerba, ainsi qu'une minorité de khawârij wahhabites (s'auto-nommant salafistes) habitant généralement dans les grandes villes du pays, ou issus de la diaspora.

Depuis le 11ème siècle, qui voit Kairouan perdre définitivement son statut de capitale, le coeur de l'activité intellectuelle islamique en Tunisie se déplaça peu à peu à la Zaytûnah de Tunis, bien que Kairouan reste une place forte de l'érudition islamique tunisienne et même mondiale.

Plusieurs Compagnons du Prophète (ﷺ) sont enterrés en Tunisie, dont les plus célèbres sont :

* Sayyidunâ Abû Zam'ah Al Balawî (Sidi Sahbi) à Kairouan,

* et Sayyidunâ Abû Lubâbah Al Ansârî (Sidi Boulbaba) à Gabès.

Ainsi, le nord comme le sud de la Tunisie ont leur représentant du Prophète (ﷺ), et les musulmans du pays viennent les visiter et prier en leur faveur depuis l'époque des Tâbi'în.

L'Islâm Tunisien étant d'obédience sunnite, les érudits du pays n'eurent de cesse de s'opposer à toute innovation religieuse blâmable, comme le chiisme ou le kharijisme, quelle que soit l'époque. C'est pourquoi une forte hostilité règne aujourd'hui à l'encontre du wahhabisme, branche kharijite créée par Muhammad Ibn 'Abd Il Wahhâb dans le désert du Najd au 18ème siècle. Il en fut de même à l'encontre des shi'ites ismaeliens lors de l'avènement du Califat Fatimide au 10ème siècle, ou à l'encontre des khawârij sufrites et ibadites qui tentèrent plusieurs fois de s'imposer avant de finalement se confiner à l'île de Djerba et d'établir des relations cordiales avec les sunnites.

Depuis la Révolution Tunisienne, les khawârij wahhabites, aussi bien les autochtones que ceux de la diaspora, tentent de propager leur doctrine aux quatre coins de la Tunisie et s'adonnent à de nombreux actes de vandalismes et anti-patriotiques. C'est ainsi qu'on a vu plus d'une trentaine de lieux saints détruits ou endommagés (zaouïas, cimetières, mausolées etc), de nombreuses manifestations violentes tentant d'imposer leur doctrine dans divers fiefs du pays, ou encore des allégeances prêtées à des puissances extérieures à la Tunisie. Précisons que tout ceci ne concerne qu'une minorité de gens, bien que ces derniers demeurent très visibles de par leurs activités et les financements qataro-saoudiens dont ils bénéficient.

Tout ceci amena les érudits de la Zaytûnah et de ses antennes à réagir afin de préserver l'Islâm Tunisien millénaire des Imâms Ibn Abî Zayd, Ibn Khaldûn, Ibn 'Arafah, Ibrâhîm Ar Riyâhî ou encore At Tâhir Ibn 'Âshûr (qu'Allâh leur fasse miséricorde), en contrecarrant les véléités wahhabites par le prêche et l'enseignement de la Sunnah à quiconque souhaite s'y initier, formant ainsi toute une nouvelle génération d'intellectuels et de théologiens sur lesquels la Tunisie pourra compter pour raviver la flamme lumineuse du Phare de science que représente la région depuis sa conversion massive à l'Islâm, inchâ°a Llâh.

Que La Grâce et La Paix d'Allâh soient sur notre Prophète, sa sainte et noble Famille, ses vertueux Compagnons ainsi que tous ceux qui suivirent leurs pas ; et que La Protection d'Allâh accompagne la Tunisie et ses habitants jusqu'au jour de la résurrection. Allâhumma âmîn.

Publié dans Histoire de la Tunisie, Société tunisienne
 
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