Comment prévenir les escarres chez une personne âgée ?

Moussayer

Dr Moussayer khadija : maladies auto-immunes


208973

Mal soignées, des escarres peuvent précipiter la personne âgée dans la dépression et même la mort

L’escarre est une plaie ouverte, qui se forme à l’endroit où la chair est prise en étau entre l’os et un support pendant plusieurs heures chez une personne obligée de garder le lit ou sans autonomie. Sa fréquence n’est pas bien appréciée mais on peut estimer qu'une personne âgée sur deux en sera touchée de façon minime ou grave. Outre les souffrances, elle est dévalorisante chez le malade qui a le sentiment d’aller vers une « mort progressive », provoquant souvent la survenue ou l’accentuation d’une dépression. Une bonne surveillance, à domicile ou en milieu hospitalier, peut en réduire considérablement le risque.

Qu'est ce qu'une escarre ?
Quand une personne alitée repose plusieurs heures sur les mêmes points d’appui, la chair est compressée, freinant la circulation et l’oxygénation du sang. Les tissus vont vite se dégrader. Le passage du stade d'érythème (rougeur cutanée) à celui d'ulcère (plaie ouverte) peut prendre seulement quelques heures.
Le processus se décline en :
- stade 0, rougeur apparaissant mais disparaissant quand on appuie dessus ;
- stade 1, rougeur ne blanchissant pas sous la pression du doigt ;
- stade 2, arrachement cutané, dont une variante au niveau du pied est la phlyctène (ou ampoule) ;
- stade 3, nécrose : plaie profonde ;
- stade 4, ulcère : plaie ouverte profonde ; les muscles sont touchés et l’on peut voir tendons et articulations à nu.

Quels endroits du corps surveiller ?
40 % des escarres siègent au sacrum
(au bas du dos) et 40% aux talons.
Pour le malade en fauteuil : la nuque, les omoplates, les fesses et les talons.
Pour le malade couché sur le côté : les trochanters, la face interne des genoux et les faces internes/externes des pieds.
Pour le malade sur le dos : l’occiput, la nuque, les omoplates, les coudes, les crêtes iliaques, le sacrum, les fesses, la face interne des genoux et les talons.

Les gestes préventifs
Observation régulière de l’état cutané
à chaque changement de position et lors des soins.
Nutrition : l’entourage doit surveiller l’appétit de la personne, une perte de poids rapide favorisant l’escarre. Au besoin, il faut enrichir ses plats et veiller à ce qu’il reçoive une ration protéinique identique à une personne plus jeune
car la personne âgée synthétise moins bien les protéines et va avoir besoin d’en consommer plus en cas d’escarre. Il faut également veiller à une bonne hydratation, variée si possible (eau, tisanes, jus de fruits…). La capacité à se nourrir correctement est centrale dans le processus de cicatrisation.
Sensibilité
: la sensibilité cutanée est souvent diminuée si on s’aperçoit qu’elle ne change pas de position spontanément. Il faut alors planifier des changements de position environ toutes les 2 heures pour solliciter d’autres points d’appui. La position allongée sur le côté à 30° est une position idéale
Hygiène : Il est important de maintenir la personne au sec en évitant les risques de macération.

Les premiers soins ?
- Nettoyage de la plaie et de son pourtour : employer l’eau, le savon ou du sérum physiologique. L’intérêt des antiseptiques ou des antibiotiques n’est pas démontré en l’absence d’infection. La plaie ne doit pas être asséchée mais, après les soins, on peut tamponner légèrement.
- Traitement de l’escarre constituée : La détersion est nécessaire sur les plaies nécrotiques et/ou fibrineuses, soit mécaniquement soit à l’aide de pansements (gras, hydrocolloïde, alginate ou hydrogel). Les matières mortes et le sang issu des capillaires sanguins endommagés produisent en effet une masse au fond de la plaie. Cette masse, souvent dure et sèche, s'oppose au processus de reconstruction cellulaire et donc à la cicatrisation. La colonisation bactérienne est, par ailleurs, constante dans les plaies chroniques : différente de l’infection, elle est utile à la cicatrisation et doit être simplement contrôlée par un nettoyage et une détersion.

Quels sont les gestes à proscrire ?
- Pas d’utilisation de produits agressifs (éosine, alcool, antiseptique), de glace sur la plaie, de chaleur (sèche-cheveux par exemple) pour sécher la plaie. Ces gestes détruisent la flore cutanée alors qu’elle est une barrière aux infections.
- Pas d’utilisation d’huile essentielle.
- Pas de massage des rougeurs qui va aggraver l’escarre.
- Pas de gestes brusques pour lever le malade ou lui tirer les draps, sous peine de provoquer des coupures de la peau.

Pour en savoir plus sur l'importance de la nutrition :
http://www.doctinews.com/component/...nce-en-age-mieux-vivre-cest-mieux-se-nourrirr
 

UNIVERSAL

---lcdcjve---
VIB


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Mal soignées, des escarres peuvent précipiter la personne âgée dans la dépression et même la mort

L’escarre est une plaie ouverte, qui se forme à l’endroit où la chair est prise en étau entre l’os et un support pendant plusieurs heures chez une personne obligée de garder le lit ou sans autonomie. Sa fréquence n’est pas bien appréciée mais on peut estimer qu'une personne âgée sur deux en sera touchée de façon minime ou grave. Outre les souffrances, elle est dévalorisante chez le malade qui a le sentiment d’aller vers une « mort progressive », provoquant souvent la survenue ou l’accentuation d’une dépression. Une bonne surveillance, à domicile ou en milieu hospitalier, peut en réduire considérablement le risque.

Qu'est ce qu'une escarre ?
Quand une personne alitée repose plusieurs heures sur les mêmes points d’appui, la chair est compressée, freinant la circulation et l’oxygénation du sang. Les tissus vont vite se dégrader. Le passage du stade d'érythème (rougeur cutanée) à celui d'ulcère (plaie ouverte) peut prendre seulement quelques heures.
Le processus se décline en :
- stade 0, rougeur apparaissant mais disparaissant quand on appuie dessus ;
- stade 1, rougeur ne blanchissant pas sous la pression du doigt ;
- stade 2, arrachement cutané, dont une variante au niveau du pied est la phlyctène (ou ampoule) ;
- stade 3, nécrose : plaie profonde ;
- stade 4, ulcère : plaie ouverte profonde ; les muscles sont touchés et l’on peut voir tendons et articulations à nu.

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Salam Moussayer,
Tu m'as rappeler de mauvais souvenirs. mais c'est bon à savoir. merci pour le partage.
 

Moussayer

Dr Moussayer khadija : maladies auto-immunes
Bonsoir,
Merci beaucoup pour l'appréciation.
j'espère que ce ne sont plus que des "mauvais souvenirs"pour vous et que vous allez bien.
 

UNIVERSAL

---lcdcjve---
VIB
Bonsoir,
Merci beaucoup pour l'appréciation.
j'espère que ce ne sont plus que des "mauvais souvenirs"pour vous et que vous allez bien.
Je faisais allusion à ma grand mère. elle nous a quitté il y a plus de 10ans. Paix à son âme.
C'est sincère. Je te félicite pour ta carrière et ton travail. Au Maroc c'est pas facile surtout pour une femme. Respect.
Mon père était chirurgien (cardio-vasculaire et thoracique). Il nous a quitter en 2001.
 

Moussayer

Dr Moussayer khadija : maladies auto-immunes
Bonjour,
Merci d'abord de votre appréciation sur mon travail : ça fait toujours plaisir. Au Maroc, les femmes médecins arrivent maintenant à "faire leur place", surtout qu'elles sont très largement majoritaires dans les nouvelles générations : plus de 75 % de femmes dans les dernières promotions de médecins et elles sont aussi très majoritaires dans les autres professions de santé (pharmaciens, kiné, infirmières...) ainsi que dans les filières fondamentalistes biologie, immunologie, biochimie... des facultés de sciences. Donc, ça change dans notre beau pays (par rapport à mes premières années professionnelles) et il suffit souvent de travailler "corectement" pour se faire respecter à la fin ! La discrimination perdure surtout dans les soins apportés à la population d'autant plus que beaucoup de femmes encore n'ont pas de couverture santé faute de travailler "officiellement" (femmes de ménage, nounous. femmes d'agriculteurs, de commerçants...)
Je vois que malheureusemment l'article sur les escarres vous faisait penser à votre grand mère : c'est très difficile en effet à gérer médicalement et psychologiquement pour la personne âgée (comme pour son entourage), quand elle s'affaiblit durablement et "part" progressivement.
Je vois aussi que la médecine est "une affaire de famille" pour vous. Votre père exerçait au Maroc et dans quelle ville ? Et vous même, vous êtes au Maroc, ou parti vers d'autres cieux ?
Bonne journée à vous, et encore merci de votre réponse/commentaire à l'article
khadija Moussayer,
Ci-joint pour le plaisir un article à propos des préjugés et insuffisances de l'information médicale dans le monde à l'égard des femmes, plus dus, à mon avis, à la persistance d'habitudes socio-culturelles et de "paresse intellectuelle" que de discriminations voulues : il n'y a pas de complot ourdi contre les femmes, il faut simplement s'éduquer et informer les autres quand on le peut !

Lorsque la dicrimination prive les femmes de traitements médicaux :
https://www.huffpostmaghreb.com/ent...itements-medicaux_mg_5c7e61c3e4b0129e36bea44d
 

missdu30

Et la vie continue…
VIB


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L’escarre est une plaie ouverte, qui se forme à l’endroit où la chair est prise en étau entre l’os et un support pendant plusieurs heures chez une personne obligée de garder le lit ou sans autonomie. Sa fréquence n’est pas bien appréciée mais on peut estimer qu'une personne âgée sur deux en sera touchée de façon minime ou grave. Outre les souffrances, elle est dévalorisante chez le malade qui a le sentiment d’aller vers une « mort progressive », provoquant souvent la survenue ou l’accentuation d’une dépression. Une bonne surveillance, à domicile ou en milieu hospitalier, peut en réduire considérablement le risque.

Qu'est ce qu'une escarre ?
Quand une personne alitée repose plusieurs heures sur les mêmes points d’appui, la chair est compressée, freinant la circulation et l’oxygénation du sang. Les tissus vont vite se dégrader. Le passage du stade d'érythème (rougeur cutanée) à celui d'ulcère (plaie ouverte) peut prendre seulement quelques heures.
Le processus se décline en :
- stade 0, rougeur apparaissant mais disparaissant quand on appuie dessus ;
- stade 1, rougeur ne blanchissant pas sous la pression du doigt ;
- stade 2, arrachement cutané, dont une variante au niveau du pied est la phlyctène (ou ampoule) ;
- stade 3, nécrose : plaie profonde ;
- stade 4, ulcère : plaie ouverte profonde ; les muscles sont touchés et l’on peut voir tendons et articulations à nu.

Quels endroits du corps surveiller ?
40 % des escarres siègent au sacrum
(au bas du dos) et 40% aux talons.
Pour le malade en fauteuil : la nuque, les omoplates, les fesses et les talons.
Pour le malade couché sur le côté : les trochanters, la face interne des genoux et les faces internes/externes des pieds.
Pour le malade sur le dos : l’occiput, la nuque, les omoplates, les coudes, les crêtes iliaques, le sacrum, les fesses, la face interne des genoux et les talons.

Les gestes préventifs
Observation régulière de l’état cutané
à chaque changement de position et lors des soins.
Nutrition : l’entourage doit surveiller l’appétit de la personne, une perte de poids rapide favorisant l’escarre. Au besoin, il faut enrichir ses plats et veiller à ce qu’il reçoive une ration protéinique identique à une personne plus jeune
car la personne âgée synthétise moins bien les protéines et va avoir besoin d’en consommer plus en cas d’escarre. Il faut également veiller à une bonne hydratation, variée si possible (eau, tisanes, jus de fruits…). La capacité à se nourrir correctement est centrale dans le processus de cicatrisation.
Sensibilité
: la sensibilité cutanée est souvent diminuée si on s’aperçoit qu’elle ne change pas de position spontanément. Il faut alors planifier des changements de position environ toutes les 2 heures pour solliciter d’autres points d’appui. La position allongée sur le côté à 30° est une position idéale
Hygiène : Il est important de maintenir la personne au sec en évitant les risques de macération.

Les premiers soins ?
- Nettoyage de la plaie et de son pourtour : employer l’eau, le savon ou du sérum physiologique. L’intérêt des antiseptiques ou des antibiotiques n’est pas démontré en l’absence d’infection. La plaie ne doit pas être asséchée mais, après les soins, on peut tamponner légèrement.
Pour en savoir plus sur l'importance de la nutrition :
http://www.doctinews.com/component/...nce-en-age-mieux-vivre-cest-mieux-se-nourrirr

Bravo . Merci pour ce partage .
Je rajouterais (selon recommandation du réseau plaies et cicatrisation ) pour éviter d’agraver l’escarre de stade 1 .... évidemment pas de massage dessus comme vous l’avez expliqué plus haut et protéger la zone d’appuie avec un film transparent . Inutile de mettre des grosses mousse car à l’inverse plus l’interface est épais et plus on augmente le point d’appuie . Donc un simple film transparent suffit à protéger des frottements et des cisaillements de draps .
 

Moussayer

Dr Moussayer khadija : maladies auto-immunes
Bonjour,
Merci de votre appréciation et de votre précision à propos des escarres.
Vous travaillez dans le secteur médical ?
 
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