laisser prosperer cette économie rentière .... n'est pas justement ce qu'il ne faut pas faire ... elle a fait tant de mal de l'indépendance à nos jours .... qu'attends-t-on pour la liberer ?
Le retard à combler est énorme mais les efforts, également.
Pour assurer son indépendance alimentaire, construire au plus vite une ou plusieurs usines de dessalement d'eau de mer. A l'image de ce qui se fait en Espagne, dans les pays du Golf ou encore chez son puissant voisin algérien qui va se doter de la plus grande usine de dessalement d'Afrique désormais. Petit bémol, ces usines sont très gourmandes en énergie et notamment fossile. Le protocole nucléaire signé avec la France va dans un bon sens dans la mesure où il va permettre de valoriser une partie des mines de phosphates et accroître la maîtrise de l'atome par le Royaume chérifien.
Pour l'Education Nationale et la santé, il n'y a pas de mystère et ce sont des chantiers lourds, très lourds en investissements. Est-il nécessaire de rappeler qu'en France, il s'agit du premier poste de dépenses (hors dépenses militaires sortant des lois de programmation). La marge de progression (et le retard) du Maroc est énorme. C'est le dernier élève de la classe dans la zone MENA (Middle East North Africa). Sous le règne d'Hassan II, l'Autorité Palestinienne ou encore l'Irak de Saddam Hussein avaient un meilleur système éducatif que le Maroc. En ce qui concerne le système de santé. Tout le monde s'accorde à dire que les médecins marocains ne sont pas en reste en terme de formation. Par contre, ils ne disposent que de peu de moyens et pour se faire soigner convenablement, il faut compter sur le secteur privé qui brasse des quantités considérables de capitaux. Un marché juteux ... L'Education Nationale ne déroge quant à elle d'ailleurs pas à la règle. Privatisation tout azimut et abandon des fonctions régaliennes.
Deuxième chantier, les infrastructures retournant des fonctions régaliennes (distribution de l'eau potable, réseau d'électricité, etc..) La notion de service public est très peu présentes dans l'esprit du citoyen marocain. Elle se perd sous les coups de boutoirs du diktat du FMI et autres organismes de financement (Banque Mondiale, UE, traités bilatéraux, fonds souverains, Club de Paris, etc..)
Troisième chantier et non des moindres, la modernisation des institutions politiques (évolution vers une monarchie parlementaire inéluctable pour mettre le citoyen marocain au centre des préoccupations des autorités), de l'environnement réglementaire (codification calquée sur la tradition française colbertiste et jacobine) et du cadre administratif (rapport entre les citoyens marocains et l'administration) du Maroc. Il y a encore beaucoup de vide juridique. Les choses évoluent mais trop lentement aux yeux des Marocains qui, autant pour les entrepreneurs que les ménages, ont le sentiment de ne pas avoir un interlocuteur viable dans des administrations digne de ce nom. L'opacité, le clientélisme ainsi que l'atonie des services publics dans ses démembrements sont légion.
Dernier chantier, lutte contre la corruption institutionnalisée mais cela va de paire avec un État fort de ses fonctions régaliennes assumées.
Enfin, l'entretien d'une identité culturelle diverse et riche de sa diversité (berbère, sahraoui, arabe) avec accroissement de politiques régionalistes prenant en compte les spécificités de chaque région, leurs atouts, leurs faiblesses.
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