A propos de l’écriture soi-disant « inclusive » en france

mam80

la rose et le réséda
Modérateur
D’abord, on pourrait largement contester ce terme d’ « inclusif » appliqué à cet étrange « e » encadré par deux points.
Au fond, le « ils » neutre désignant aussi bien les garçons que les filles dans « les élèves ont été intéressés » n’est-il pas plus inclusif ? En quoi devoir écrire « les élèves de cette classe sont vifs/vives » est-il davantage « inclusif » quand il faut deux termes au lieu d’un pour désigner la même réalité.

Sur le fond, je suis un farouche adversaire de cette complication, qui n’est pas de la complexification, et qui va à l’encontre de ce qu’on pourrait appeler le « génie de la langue » qui penche vers la simplification, la facilitation de lecture ou d’écriture.

Quand on plaide pour une diminution des accents circonflexes ou une réduction drastique des trémas, voire, ô crime de lèse-orthographe, une simplification radicale des accords des participes passés, comment pourrait-on défendre un mode d’écriture qui d’une part va ralentir le rythme d’écriture, va gêner la lecture et d’autre part éloigne l’écrit de l’oral (« les parisien.ne.s –où mettre le second « n » ?- à l’écrit, parisiens/parisiennes à l’oral) ?

Il y a plus. Sous prétexte de défendre les droits des femmes, on succombe à une idéologie aberrante de la langue, qui serait productrice de la pensée et qu’il faudrait corriger. Je ne reprendrai pas le mot « novlangue » car on accommode Orwell à toutes les sauces et je pense qu’il faut laisser ce mot au langage totalitaire. J’évoquerai plutôt ce linguiste russe Marr qui voulait supprimer du langage des expressions comme « lever du soleil » qui révélaient des croyances ancestrales, en contradiction avec les idées nouvelles de l’Union soviétique, comme les révolutionnaires français voulurent abolir un calendrier jugé archaïque. Il est amusant de noter que Marr fut critiqué par Staline qui pour une fois avait raison, même si son intervention avait des arrière-pensées, mais c’est une autre histoire ! Vieille idéologie qui surestime l’influence du langage sur la pensée. Du moins de la langue, et en particulier de la syntaxe, ce qui n’a rien à voir avec le « discours », l’emploi de mots péjoratifs, etc.

Il n’est pas sûr que des langues qui n’ont pas besoin de distinguer masculin et féminin par exemple dans les adjectifs soient plus favorables au féminisme !
Utiliser des mots du genre féminin pour désigner des métiers est tout autre chose. Cela existe déjà dans la langue, et utiliser, ce que je fais, le mot « auteure » ou parler de « la rectrice » n’est pas en contradiction avec une langue qui inclut « boulangère » ou « enseignante ».
I

l y a mille combats à mener pour l’égalité hommes-femmes. Je suis à fond pour la parité, j’essaie lorsqu’on organise un colloque de viser cette parité dans les tables rondes, je fais souvent remarquer dans des échanges d’un amphi après une conférence que, même très minoritaires, ce sont les hommes qui parlent en premier, etc.

Tout cela n’a rien à voir avec le combat que je trouve dérisoire et absurde en faveur du petit e perdu entre deux points.

la suite sur le blog

http://blog.educpros.fr/Jean-Michel...7/a-propos-de-lecriture-soi-disant-inclusive/

mam
 

Hibou57

Comme-même (tm)
VIB
D’abord, on pourrait largement contester ce terme d’ « inclusif » appliqué à cet étrange « e » encadré par deux points.
Au fond, le « ils » neutre désignant aussi bien les garçons que les filles dans « les élèves ont été intéressés » n’est-il pas plus inclusif ? En quoi devoir écrire « les élèves de cette classe sont vifs/vives » est-il davantage « inclusif » quand il faut deux termes au lieu d’un pour désigner la même réalité.

[…]
En effet, ce n’est pas un vrai neutre. C’est un neutre qu’il manque à la langue. Les Anglophones ont inventé un vrai neutre, eux : “xe” pour dire “he / she”. J’aime bien leur idée d’avoir mis un X pour représenter la partie variable ou inconnue.

En plus de ne pas être un vrai neutre, ça ne changera rien à la réalité (désastreuse), et surtout, c’est une hypocrisie quand de plus en plus la loi et la politique distinguent le droit selon le sexe.
 

Hibou57

Comme-même (tm)
VIB
[…]

Quand on plaide pour une diminution des accents circonflexes ou une réduction drastique des trémas, voire, ô crime de lèse-orthographe, une simplification radicale des accords des participes passés, comment pourrait-on défendre un mode d’écriture qui d’une part va ralentir le rythme d’écriture, va gêner la lecture et d’autre part éloigne l’écrit de l’oral (« les parisien.ne.s –où mettre le second « n » ?- à l’écrit, parisiens/parisiennes à l’oral) ?

[…]
J’aimes nettement mieux la convention de longue date, d’utiliser des parenthèses, ou des tirets insécables quand on est déjà entre parenthèses : « les parisien(ne)s », « blabla (les parisien‑ne‑s), blabla ». Ce n’est pas propre d’utiliser des points pour ça, déjà que je ne trouvais pas fameuse la convention d’utiliser un point à la fin d’une abréviation ….
 
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