Ce faux site Internet de call-girls, baptisé «Girls of paradise», avait été lancé au printemps dernier par le Mouvement du Nid, une association abolitionniste.
«Girls of paradise»: c'est un site internet qui en a surpris plus d'un. En mars dernier, le Mouvement du Nid, une association qui milite depuis 70 ans pour l'abolition de la prostitution, a voulu montrer aux clients «l'envers du décor». «On a créé le premier site d'escorts où toutes les filles sont déjà mortes mais les clients ne le savaient pas», a annoncé le Mouvement du Nid à l'occasion de sa nouvelle campagne de sensibilisation lancée ce jeudi.
«L'objectif était de montrer l'envers du décor de la prostitution et sa dure réalité», nous explique Claire Quidet, porte-parole du Mouvement du Nid. Il fallait «casser» cette image «chic» que peut avoir la prostitution sur Internet. «Dans l'esprit des gens, le fait que ça ne se passe pas la rue, ni dans le froid, rend la chose plus acceptable. Or, la violence est bien réelle, même derrière un écran».
600 appels en une semaine
Toujours accessible, girlsofparadise.sex présentait une dizaine de femmes en tenue légère, dans des positions lascives: «Je suis une femme coquine qui aime les jeux érotiques et les nuits voluptueuses!», proposait Sonia, 25 ans, bottes noires et minijupe en cuir. Outre les caractéristiques physiques des jeunes femmes, l'internaute avait accès à un «live chat» et au numéro de téléphone de la prétendue call-girl.
La première semaine, «Girls of paradise»a connu un réel succès et reçu 600 appels. Sauf qu'au bout du fil, ce n'était pas Sonia ou Vicky qui répondaient, mais des militantes de l'association. «Je t'appelle par rapport à ton annonce sur le site, j'aimerais savoir quels sont tes pratiques et tes tarifs», demandait l'un des clients. «Tu cherches à joindre Inès mais ce ne sera pas possible», répondait une sympathisante du Nid. «Inès est morte. Elle a été jetée d'un pont par son proxénète». «Non, c'est pas vrai?», a réagi l'homme au téléphone.
Des clients sont aussi tombés dans le piège de la messagerie instantanée: «Tu veux voir d'autres photos?», proposait Monica sur le «Love Chat», qui est en réalité un programme informatique. Ils n'avaient même pas le temps de répondre que des clichés de jeunes femmes défigurées apparaissaient à l'écran. Puis un texte, sans concession: «Monica a été retrouvée morte, nue, dans un canal. Quand on est client de la prostitution, on est complices des violences subies par les prostituées. Si on ne fait rien, encore combien de victimes massacrées?». Au total, plus d'un millier d'internautes ont utilisé le «Love chat» et envoyé 4000 messages.
Très bien référencé sur Google au départ, le site est aujourd'hui accessible mais n'attire plus beaucoup de clients. «On a très vite été repéré», indique-t-on au Mouvement du Nid, qui avait déjà lancé une campagne choc au début de l'année pour dénoncer la violence de la prostitution.
suite...
«Girls of paradise»: c'est un site internet qui en a surpris plus d'un. En mars dernier, le Mouvement du Nid, une association qui milite depuis 70 ans pour l'abolition de la prostitution, a voulu montrer aux clients «l'envers du décor». «On a créé le premier site d'escorts où toutes les filles sont déjà mortes mais les clients ne le savaient pas», a annoncé le Mouvement du Nid à l'occasion de sa nouvelle campagne de sensibilisation lancée ce jeudi.
«L'objectif était de montrer l'envers du décor de la prostitution et sa dure réalité», nous explique Claire Quidet, porte-parole du Mouvement du Nid. Il fallait «casser» cette image «chic» que peut avoir la prostitution sur Internet. «Dans l'esprit des gens, le fait que ça ne se passe pas la rue, ni dans le froid, rend la chose plus acceptable. Or, la violence est bien réelle, même derrière un écran».
600 appels en une semaine
Toujours accessible, girlsofparadise.sex présentait une dizaine de femmes en tenue légère, dans des positions lascives: «Je suis une femme coquine qui aime les jeux érotiques et les nuits voluptueuses!», proposait Sonia, 25 ans, bottes noires et minijupe en cuir. Outre les caractéristiques physiques des jeunes femmes, l'internaute avait accès à un «live chat» et au numéro de téléphone de la prétendue call-girl.
La première semaine, «Girls of paradise»a connu un réel succès et reçu 600 appels. Sauf qu'au bout du fil, ce n'était pas Sonia ou Vicky qui répondaient, mais des militantes de l'association. «Je t'appelle par rapport à ton annonce sur le site, j'aimerais savoir quels sont tes pratiques et tes tarifs», demandait l'un des clients. «Tu cherches à joindre Inès mais ce ne sera pas possible», répondait une sympathisante du Nid. «Inès est morte. Elle a été jetée d'un pont par son proxénète». «Non, c'est pas vrai?», a réagi l'homme au téléphone.
Des clients sont aussi tombés dans le piège de la messagerie instantanée: «Tu veux voir d'autres photos?», proposait Monica sur le «Love Chat», qui est en réalité un programme informatique. Ils n'avaient même pas le temps de répondre que des clichés de jeunes femmes défigurées apparaissaient à l'écran. Puis un texte, sans concession: «Monica a été retrouvée morte, nue, dans un canal. Quand on est client de la prostitution, on est complices des violences subies par les prostituées. Si on ne fait rien, encore combien de victimes massacrées?». Au total, plus d'un millier d'internautes ont utilisé le «Love chat» et envoyé 4000 messages.
Très bien référencé sur Google au départ, le site est aujourd'hui accessible mais n'attire plus beaucoup de clients. «On a très vite été repéré», indique-t-on au Mouvement du Nid, qui avait déjà lancé une campagne choc au début de l'année pour dénoncer la violence de la prostitution.
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