Récap Dans un rapport au vitriol paru ce mardi, les parlementaires emmenés par la socialiste Isabelle Santiago dressent le constat d’un système de la protection de l’enfance totalement à la dérive.
Reste-t-il quelque chose à sauver du système actuel de la protection de l’enfance en France ? Au terme d’un an de travaux, entrecoupés par une dissolution, la commission d’enquête parlementaire sur les manquements de l’Aide sociale à l’Enfance (ASE) décrit un système « hier à bout de souffle et aujourd’hui dans le gouffre » dans un rapport, alarmant, paru ce mardi 8 avril.
Après une soixantaine d’auditions et sept déplacements, les députés dépeignent un système de protection de l’enfance surchargé – il y a une place pour près de deux enfants faisant l’objet d’une mesure de placement – devenu une machine à broyer les plus de 390 000 bénéficiaires.
Aujourd’hui, passer par l’ASE est indéniablement synonyme d’un départ difficile dans la vie, dépeint le rapport. Il met l’accent sur les inégalités de ces enfants par rapport à la population générale en ce qui concerne la santé physique et mentale : un enfant issu de l’ASE a deux fois plus de maladies cardiovasculaire et 25 % des adolescents de 14 et 15 ans sont dépressifs. Ils souffrent souvent aussi de troubles de l’apprentissage. Sans compter la maltraitance – vécue par 45 % des enfants –, la non-protection face aux proxénètes qui recrutent devant les foyers ou encore les sorties dites « sèches » à 18 ans (une expression qui indique la fin de la mesure de protection du jeune devenu majeur et pour lequel rien n’a pas été préparé).
« Le présent rapport met en lumière de graves insuffisances et l’impensé des politiques de l’enfance en France », écrivent les parlementaires menés par la rapporteure socialiste Isabelle Santiago. Les députés formulent ainsi 92 recommandations pour « agir vite ». « C’est une responsabilité collective que nous devons pleinement assumer », est-il affirmé dans ce rapport.
L’élément d’explication principal ? Le manque de volonté politique incarné par l’absence d’un ministre dédié à la protection de l’enfance, ce que les députés demandent. Actuellement la protection de l’enfance est représentée au niveau national par une haute-commissaire, Sarah El Haïry, nommée le 5 mars dernier.................
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Reste-t-il quelque chose à sauver du système actuel de la protection de l’enfance en France ? Au terme d’un an de travaux, entrecoupés par une dissolution, la commission d’enquête parlementaire sur les manquements de l’Aide sociale à l’Enfance (ASE) décrit un système « hier à bout de souffle et aujourd’hui dans le gouffre » dans un rapport, alarmant, paru ce mardi 8 avril.
Après une soixantaine d’auditions et sept déplacements, les députés dépeignent un système de protection de l’enfance surchargé – il y a une place pour près de deux enfants faisant l’objet d’une mesure de placement – devenu une machine à broyer les plus de 390 000 bénéficiaires.
Aujourd’hui, passer par l’ASE est indéniablement synonyme d’un départ difficile dans la vie, dépeint le rapport. Il met l’accent sur les inégalités de ces enfants par rapport à la population générale en ce qui concerne la santé physique et mentale : un enfant issu de l’ASE a deux fois plus de maladies cardiovasculaire et 25 % des adolescents de 14 et 15 ans sont dépressifs. Ils souffrent souvent aussi de troubles de l’apprentissage. Sans compter la maltraitance – vécue par 45 % des enfants –, la non-protection face aux proxénètes qui recrutent devant les foyers ou encore les sorties dites « sèches » à 18 ans (une expression qui indique la fin de la mesure de protection du jeune devenu majeur et pour lequel rien n’a pas été préparé).
« Le présent rapport met en lumière de graves insuffisances et l’impensé des politiques de l’enfance en France », écrivent les parlementaires menés par la rapporteure socialiste Isabelle Santiago. Les députés formulent ainsi 92 recommandations pour « agir vite ». « C’est une responsabilité collective que nous devons pleinement assumer », est-il affirmé dans ce rapport.
• Développer une stratégie pour que l’Etat redevienne pilote
Ce rapport au vitriol décrit un désengagement de l’Etat dans la protection de l’enfance en tout point, sous prétexte qu’elle est la compétence des départements. « L’Etat est responsable de ces carences multiples, qui ont contribué à l’effondrement de la protection de l’enfance », écrivent-ils. Les parlementaires déplorent un manque de pilotage national qui laisse les acteurs un peu désemparés sur le terrain, sans objectif commun. Ils dénoncent également un désengagement financier avec une participation d’à peine 3 % aux 10 milliards d’euros de budget annuel de la protection de l’enfance.L’élément d’explication principal ? Le manque de volonté politique incarné par l’absence d’un ministre dédié à la protection de l’enfance, ce que les députés demandent. Actuellement la protection de l’enfance est représentée au niveau national par une haute-commissaire, Sarah El Haïry, nommée le 5 mars dernier.................

Protection de l’enfance : la commission d’enquête parlementaire formule 92 recommandations pour sortir du « gouffre »
Dans un rapport au vitriol paru ce mardi, les parlementaires emmenés par la socialiste Isabelle Santiago dressent le constat d’un système de la protection de l’enfance totalement à la dérive.
