Biographie de Mohamed Bajrafil
SON ASCENDANCE :
Né le 25/03/1978 à Moroni aux Comores, fils de Shaykh Mouhammad Soighir, un des illustres disciples de l’ancien grand Mufti des Comores, Sa’id Mouhammad ‘Abdourrahmane, auprès de qui Shaykh Mohamed Bajrafil passe 21 ans dans l’apprentissage du Fiqh (droit et jurisprudence) Shafi’ite, les sciences de la purification des âmes, la poésie classique et d’autres disciplines de la Shari’a, comme l’exégèse, discipline dans laquelle le grand mufti était simplement un miracle, il fût initié naturellement dès son plus jeune aux sciences religieuses, par son père.
Ce dernier a été à plus d’une reprise couronné par la idjaza (autorisation d’enseigner le savoir reçu) du grand mufti, ce qui est la plus haute consécration qui soit dans le domaine des sciences religieuses ; et ce, dans de grands publics où il venait commencer un livre et appelait Shaykh Mouhammad Soighir pour le compléter en disant aux gens de ne plus venir le voir, mais d’aller vers Shaykh Mouhammad Soighir. Preuve de cette confiance, il lui ouvre officiellement son école, appelée « Al Madrasat as Salafiyat », où des différents horizons de la plus grande île des Comores plusieurs centaines, voire plusieurs milliers de personnes viendront suivre leur formation en théologie.
Le père de Mohamed Bajrafil y enseigna pendant plus de quarante ans les sciences religieuses, en formant des juges (quoudat), des prédicateurs (dou’at).
SA FORMATION RELIGIEUSE :
Dans la Madrasat as Salafiyat de son père, le jeune Bajrafil se trouve aux côtés de gens ayant deux, voire trois fois son âge. Il y lit les premiers moutouns dans la jurisprudence shafi’ite, comme le veut la méthode d’enseignement yéménite, dont l’enseignement comorien est incontestablement une prolongation, comme « Irshadou al ’Ibad » (communément appelé babou), la « ar Risalat al Jami’a » (petit condensé de certains passages d’Abou Hamid Al Ghazali dans les ‘ibadat (actes rituels d’adorations) et la ‘aqida (dogme), le « Dourarou al Bahiyyat », le « Mouqaddimatou al Hadhramiyat », le « Touriyaqou al nafiou », écrit par un des shouyoukhs des shouyoukhs de son père, al Habib Abou Bakr, grand-père d’al Habib Omar ibn Soumayt, illustre savant comoro-yéménite mort en soixante seize aux Comores et auteur de beaucoup de livres en théologie, et fils de son père al Habib ahmad ibn Abi Bakr, sans doute le plus grand théologien jamais né en Afrique de l’Est, (la bibliothèque de ses œuvres en fiqh, en poésie comme en ousoul et dans les autres disciplines flottera pour toujours sur les sciences religieuses dans le monde religieux yéménito-comorien), le « Hadiyyatou al Atfal », le « Safinatou al nadja » et le « Safinatou al salat », «al Ghayatu wa taqrib » d’Abi Choudjaa, le commentaire du ghaya, appelé Fathou alqarib almoudjib, du célèbre Ibnou alQasim Alghazzi, « Oumdattou al Salik » d’Ibnou al Naqib, « Bahdjatou al wasa-il », de Nawawi Adjawi, le « zoubd », d’Ibnou Rassalane. Etant donné le fait que plusieurs niveaux de livres étaient enseignés au même moment, il a pu suivre l’enseignement des plus grands livres de l’école shafi’ite, comme « Fathou al Mouin » d’Al Malibari, célèbre disciple d’Ibn Hadjar al Haythami, al Makki, le « Minhadj At Twalibin » d’An Nawawi et le commentaire du « Mouqaddimatou al Hadhramiyat » d’Ibnu Hadjar al Haythami. Comme il écoutera, chez lui, certaines parties du « Boulough al Maram », d’Ibnu Hadjar Al ’Asqalani.
En ‘aqida, il apprendra la dialectique et la rhétorique ash’arite à travers la « Sanousiyat », le « Djawharat at Tawhid » et une partie dans « Riyad al Badi’in », livre où se trouvent côte à côte Fiqh et ‘Aqida, ainsi que le « ‘Aqidatou al Imane », et son commentaire « Hadiyyatou al Ikhwane ».
Dans les disciplines liées à la purification des âmes et de la pédagogie scolastique, il apprend à l’école (madrasat) de son père le « Bidayatou al Hidaya » d’Abou Hamid Al Ghazali, l’essentiel de l’œuvre de l’illustre Imam Al Haddad, que certains savants azharites de son temps ont considéré comme le revificateur des sciences religieuses au douzième siècle après l’hégire, comme « Al Naswa’ihou al Diniyat », « al Da’awat al tammat », « Risalatou al Moua’awana » et « Risalatou al moudhakara», en commençant par l’incontournable « Ta’alim al mouta’alim toiriqa al ta’aalloum » d’az Zaroundji al Hanafi, et « risalatou l’adhkiya » d’Almalibari.