Ce mardi, les praticiens seront dans la rue pour «alerter la population de la situation dramatique de la psychiatrie publique».
«Accueillir et soigner les patients dignement»: médecins, infirmiers et autres personnels des établissements psychiatriques sont appelés à cesser le travail et à manifester mardi à Paris par plusieurs organisations pour réclamer davantage d'effectifs pour «des soins plus humains». Grève à Rennes, campement à Amiens, grève de la faim à Rouen, occupation du toit des urgences psychiatriques au Havre, manifestation dans la capitale... les mobilisations du secteur se sont multipliées ces derniers mois. «Renforcé» par «cette convergence des luttes», le collectif «Pinel en Lutte» - à l'origine d'une grève à l'hôpital Philippe-Pinel d'Amiens - appelle à un rassemblement place de la République à Paris à 11 heures avant une marche en direction de l'Assemblée nationale. D'autres groupements, notamment «la Psychiatrie parisienne unifiée», et les syndicats de psychiatres (SPH, USP), Sud Santé et la CGT doivent se joindre à l'initiative.
LIRE AUSSI - Désaffection des médecins, manque de moyens: la psychiatrie française en déshérence
Objectif, «alerter la population de la situation dramatique de la psychiatrie publique». Une discipline que la ministre de la Santé Agnès Buzyn a elle-même qualifiée de «parent pauvre de la médecine» et qui souffre d'un manque d'attractivité et d'effectifs. «La parole, qui devrait être le premier outil de soin à l'hôpital psychiatrique, se défait», résume «Pinel en lutte». «On nous demande de plus en plus de paperasse, de chiffres qui n'ont pas de sens», explique à l'AFP l'une de ses membres, la psychologue Isabelle Basset. «On ne soigne pas un schizophrène comme on soigne une jambe cassée, ce n'est pas quantifiable», ajoute-t-elle, bien décidée à manifester mardi malgré l'obtention de 30 postes supplémentaires dans son établissement, au terme d'une grève qui aura duré sept mois. «On veut suffisamment de personnels pour pouvoir écouter les patients et éviter des situations dramatiques où l'on se retrouve contraints de les enfermer, de les contentionner», ajoute Oriane Cayard, infirmière au GHU Paris psychiatrie et neurosciences. «Quand j'ai commencé en psychiatrie il y a 14 ans, les conditions n'étaient déjà pas top, mais je connaissais les patients, ils me connaissaient, j'arrivais à anticiper les situations de crise. Maintenant on n'arrive plus à retenir leur nom de famille», déplore-t-elle.
«Médicaments et gardiennage»
Elle dénonce le ratio trop faible de personnel («deux infirmiers pour trente patients»), une «dynamique industrielle» qui pousse à faire sortir les patients le plus rapidement possible pour libérer des lits au risque de les voir revenir «parce que le travail de fond n'a pas été fait». Mais aussi le recours «plus facile au médicament» qu'à la médiation thérapeutique avec par exemple la création d'un potager, qu'on lui a refusé parce qu'»il n'y avait pas de budget». «Les personnels ont l'impression d'être là pour donner des médicaments et faire du gardiennage», en contradiction avec leur «vocation», analyse le professeur Antoine Pelissolo. Manque de formation et turn-over important des équipes font également partie des griefs, comme les délais d'attente importants pour des consultations ou le manque de places d'hébergement dans les centres médico-sociaux, qui contribuent à l'engorgement des services.
suite sur http://info.economie.lefigaro.fr/co...ce=AM2&utm_medium=email&utm_campaign=Economie
mam
«Accueillir et soigner les patients dignement»: médecins, infirmiers et autres personnels des établissements psychiatriques sont appelés à cesser le travail et à manifester mardi à Paris par plusieurs organisations pour réclamer davantage d'effectifs pour «des soins plus humains». Grève à Rennes, campement à Amiens, grève de la faim à Rouen, occupation du toit des urgences psychiatriques au Havre, manifestation dans la capitale... les mobilisations du secteur se sont multipliées ces derniers mois. «Renforcé» par «cette convergence des luttes», le collectif «Pinel en Lutte» - à l'origine d'une grève à l'hôpital Philippe-Pinel d'Amiens - appelle à un rassemblement place de la République à Paris à 11 heures avant une marche en direction de l'Assemblée nationale. D'autres groupements, notamment «la Psychiatrie parisienne unifiée», et les syndicats de psychiatres (SPH, USP), Sud Santé et la CGT doivent se joindre à l'initiative.
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Objectif, «alerter la population de la situation dramatique de la psychiatrie publique». Une discipline que la ministre de la Santé Agnès Buzyn a elle-même qualifiée de «parent pauvre de la médecine» et qui souffre d'un manque d'attractivité et d'effectifs. «La parole, qui devrait être le premier outil de soin à l'hôpital psychiatrique, se défait», résume «Pinel en lutte». «On nous demande de plus en plus de paperasse, de chiffres qui n'ont pas de sens», explique à l'AFP l'une de ses membres, la psychologue Isabelle Basset. «On ne soigne pas un schizophrène comme on soigne une jambe cassée, ce n'est pas quantifiable», ajoute-t-elle, bien décidée à manifester mardi malgré l'obtention de 30 postes supplémentaires dans son établissement, au terme d'une grève qui aura duré sept mois. «On veut suffisamment de personnels pour pouvoir écouter les patients et éviter des situations dramatiques où l'on se retrouve contraints de les enfermer, de les contentionner», ajoute Oriane Cayard, infirmière au GHU Paris psychiatrie et neurosciences. «Quand j'ai commencé en psychiatrie il y a 14 ans, les conditions n'étaient déjà pas top, mais je connaissais les patients, ils me connaissaient, j'arrivais à anticiper les situations de crise. Maintenant on n'arrive plus à retenir leur nom de famille», déplore-t-elle.
«Médicaments et gardiennage»
Elle dénonce le ratio trop faible de personnel («deux infirmiers pour trente patients»), une «dynamique industrielle» qui pousse à faire sortir les patients le plus rapidement possible pour libérer des lits au risque de les voir revenir «parce que le travail de fond n'a pas été fait». Mais aussi le recours «plus facile au médicament» qu'à la médiation thérapeutique avec par exemple la création d'un potager, qu'on lui a refusé parce qu'»il n'y avait pas de budget». «Les personnels ont l'impression d'être là pour donner des médicaments et faire du gardiennage», en contradiction avec leur «vocation», analyse le professeur Antoine Pelissolo. Manque de formation et turn-over important des équipes font également partie des griefs, comme les délais d'attente importants pour des consultations ou le manque de places d'hébergement dans les centres médico-sociaux, qui contribuent à l'engorgement des services.
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