Purificateurs d’air : leur efficacité et leur innocuité ne sont pas prouvées

madalena

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Non seulement les purificateurs d'air n'ont pas fait preuve de leur efficacité mais ils peuvent aussi émettre des composés nocifs pour la santé, alerte l'Agence nationale de sécurité sanitaire.

Purificateurs d'air, matériaux de construction et décoration "dépolluants" destinés au piégeage ou à la destruction de nombreux contaminants chimiques et microbiologiques de l’air intérieur : les dispositifs d’épuration de l’air intérieur se sont multipliés ces dernières années sur le marché. Sont-ils vraiment efficaces ?

Impossible de le savoir, selon l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) dans un avis publié le 17 octobre 2017. L'Agence souligne que "les données disponibles ne permettent pas de démontrer l’efficacité et l'innocuité en conditions réelles d'utilisation des dispositifs d'épuration de l'air intérieur reposant sur ces technologies".

De multiples principes de purification d'air
Formaldéhyde, moisissures, particules... Dans l'air de nos habitations et bureaux se baladent de nombreux contaminants chimiques et microbiologiques, dont les conséquences sur la santé varient. Les dispositifs commercialisés et visant à purifier l'air intérieur fonctionnent sur différents principes : la photocatalyse (capture et décomposition des polluants générant de l'eau et du CO2), le plasma (gaz ionisé qui génère des radicaux libres capables de décomposer par oxydation certains polluants), l'ozonation (l'ozone se décompose en dioxygène et oxygène atomique qui vont réagir avec les polluants jusqu’à les décomposer), l'ionisation (émission d'ions négatifs qui vise à attirer les polluants vers l'appareil ou sur le sol).

L'Anses s'est uniquement penché sur "les techniques d’épuration émergentes" et n'a donc pas étudié la filtration, technique moins récente qui consiste à piéger les polluants dans plusieurs filtres successifs. Mais sa bonne efficacité dépend de l'entretien de l'appareil et le nettoyage régulier des filtres "pour éviter le dépôt de moisissures", prévenait récemment l'Association santé environnement France (Asef).

Selon le rapport de l'Anses, s'ils n'ont pas fait preuve de leur efficacité, les purificateurs d'air peuvent même... être nocifs ! "L'utilisation de certains dispositifs d'épuration (ozonation, plasma...) peut entraîner une dégradation de la qualité de l’air intérieur suite à une dégradation incomplète de polluants conduisant à la formation de composés potentiellement plus nocifs que les composés faisant l’objet d’un traitement", explique l'Agence, qui recommande aux industriels d'informer la population de ces risques.

Des dispositifs aggravant l'asthme et les allergies
Certains dispositifs, qui ciblent particulièrement les sujets asthmatiques ou allergiques dans leurs arguments de vente, peuvent au contraire aggraver ces pathologies lors de leur mise en œuvre. En particulier, les appareils pouvant générer de l'ozone et les sprays "assainissants". Ces derniers revendiquent une action biocide mais émettent des composés organiques volatils (COV), naturels ou de synthèse (comme les terpéniques), pouvant aggraver l'asthme et les allergies. En conséquence, l'Anses recommande de porter une attention particulière à ces effets lors de l'évaluation de ces produits dans le cadre du processus d’autorisation de mise sur le marché.

En plus des COV, ces appareils émettent-ils des nanoparticules ? Là encore, par manque de connaissances sur le sujet, l'Anses n'a pu conclure et recommande des recherches complémentaires pour le déterminer. Face à ces conclusions inquiétantes, que faut-il donc faire contre la pollution de l'air intérieur ? Limiter les émissions à la source, aérer et ventiler les pièces, répond l'Agence.

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