Racisme. Récemment des faits choquants ont été portés aux devants de la scène. Outre l’émoi légitime suscité par le témoignage fort de notre consœur Cécile Djunga, l’été a été émaillé d’une série d’agressions racistes : une jeune musulmane dévoilée de force, agressée au couteau à Anderlues ; des jeunes femmes afrodescendantes insultées au Pukkelpop ; un jeune noir poussé sur la voie ferrée à Aarschot.
Ces actes ne sont pas isolés, ils font partie d’un système plus global, un système de domination, une organisation de la société à partir de croyances (les "préjugés", par exemple) et de pratiques qui vont définir, classer et hiérarchiser des groupes sociaux entre eux. Conséquence : un groupe domine "les blancs" sur ce qu’on met dans le panier des "autres".
Le racisme se traduit donc à plusieurs niveaux
Dans un article paru dans un hors-série, le magazine Axelle nous rappelle que le racisme peut revêtir trois visages : le "racisme hostile", sa forme la plus apparente, comme les insultes.
Ensuite, le deuxième visage est le racisme plus insidieux, le "racisme invisible", très répandu : l’"autre" est invisible, on ne lui parle pas, on ne le voit pas. On n’est plus dans la haine de l’autre mais dans l’indifférence et le silence. L’autre est absent.
Il y a enfin le "racisme paternaliste" qui se confond avec de "bons sentiments". L’"autre" est perçu comme un enfant immature ou malade. Il a besoin d’aide pour avancer. C’est, par exemple, interrompre une réunion de parents d’élèves en s’adressant lentement à la seule personne noire présente et lui demander si elle a bien tout compris, supposant d’emblée qu’elle est non francophone, voire non alphabétisée.
La question fait souvent débat: peut-on parler de racisme anti-blanc?
Quand on parle de racisme en tant que système de domination, la réponse est non. Cela ne veut pas dire qu’il n’existe aucune manifestation d’hostilité envers les blancs. Si dans une société vous faites partie du groupe "dominant", votre couleur de peau ne sera pas un problème. Vous aurez plus d’opportunités, sans que vous vous rendiez compte d’ailleurs.
C’est ce qu’on appelle le privilège. Le sociologue Fabrice Dhume indique que "(…) le racisme n’est pas une question, comme on le croit souvent, d’individus racistes qui commettraient des actes moralement ou juridiquement condamnés". Même si vous pouvez être victime de réactions individuelles, le système ne vous pénalisera pas. Le fait que ce concept "de racisme anti-blanc" soit très présent dans les milieux de l’extrême-droite et de la droite identitaire devrait d’ailleurs suffire à susciter la méfiance.
Comment lutter efficacement contre le racisme?
On croit qu’il suffit de dire que le racisme, ce n'est pas bien comme si c’était une vilaine petite maladie. Comme si certains l’avaient attrapée et d’autres pas. Il suffirait donc de lutter contre les préjugés pour venir à bout du racisme.
Mais le racisme peut être véhiculé par les discours qui organisent la société. Par exemple, un homme politique qui tient des propos dénigrants sur les étrangers ou les migrants. Ce discours aura une caisse de résonance dans la société via les RS, notamment. Et on a l’impression qu’encore aujourd’hui, tout le monde se renvoie un peu la balle. Si on veut vraiment lutter contre le racisme, il faut accepter qu’il relève d’un système global et donc agir à tous les niveaux.
https://www.rtbf.be/info/dossier/ch...au-dela-de-l-insulte-safia-kessas?id=10010038
Ces actes ne sont pas isolés, ils font partie d’un système plus global, un système de domination, une organisation de la société à partir de croyances (les "préjugés", par exemple) et de pratiques qui vont définir, classer et hiérarchiser des groupes sociaux entre eux. Conséquence : un groupe domine "les blancs" sur ce qu’on met dans le panier des "autres".
Le racisme se traduit donc à plusieurs niveaux
Dans un article paru dans un hors-série, le magazine Axelle nous rappelle que le racisme peut revêtir trois visages : le "racisme hostile", sa forme la plus apparente, comme les insultes.
Ensuite, le deuxième visage est le racisme plus insidieux, le "racisme invisible", très répandu : l’"autre" est invisible, on ne lui parle pas, on ne le voit pas. On n’est plus dans la haine de l’autre mais dans l’indifférence et le silence. L’autre est absent.
Il y a enfin le "racisme paternaliste" qui se confond avec de "bons sentiments". L’"autre" est perçu comme un enfant immature ou malade. Il a besoin d’aide pour avancer. C’est, par exemple, interrompre une réunion de parents d’élèves en s’adressant lentement à la seule personne noire présente et lui demander si elle a bien tout compris, supposant d’emblée qu’elle est non francophone, voire non alphabétisée.
La question fait souvent débat: peut-on parler de racisme anti-blanc?
Quand on parle de racisme en tant que système de domination, la réponse est non. Cela ne veut pas dire qu’il n’existe aucune manifestation d’hostilité envers les blancs. Si dans une société vous faites partie du groupe "dominant", votre couleur de peau ne sera pas un problème. Vous aurez plus d’opportunités, sans que vous vous rendiez compte d’ailleurs.
C’est ce qu’on appelle le privilège. Le sociologue Fabrice Dhume indique que "(…) le racisme n’est pas une question, comme on le croit souvent, d’individus racistes qui commettraient des actes moralement ou juridiquement condamnés". Même si vous pouvez être victime de réactions individuelles, le système ne vous pénalisera pas. Le fait que ce concept "de racisme anti-blanc" soit très présent dans les milieux de l’extrême-droite et de la droite identitaire devrait d’ailleurs suffire à susciter la méfiance.
Comment lutter efficacement contre le racisme?
On croit qu’il suffit de dire que le racisme, ce n'est pas bien comme si c’était une vilaine petite maladie. Comme si certains l’avaient attrapée et d’autres pas. Il suffirait donc de lutter contre les préjugés pour venir à bout du racisme.
Mais le racisme peut être véhiculé par les discours qui organisent la société. Par exemple, un homme politique qui tient des propos dénigrants sur les étrangers ou les migrants. Ce discours aura une caisse de résonance dans la société via les RS, notamment. Et on a l’impression qu’encore aujourd’hui, tout le monde se renvoie un peu la balle. Si on veut vraiment lutter contre le racisme, il faut accepter qu’il relève d’un système global et donc agir à tous les niveaux.
https://www.rtbf.be/info/dossier/ch...au-dela-de-l-insulte-safia-kessas?id=10010038